fall from your window. (leon)

fall to your knees, bring on the rapture
blessed be the boys time can't capture

Quelle connerie. Il est parti cinq minutes. Littéralement cinq petites minutes, le temps de fumer une clope sur le perron en discutant avec le voisin d’en face – qui a définitivement quelque chose qui tourne pas rond, soit dit en passant. Et le temps qu’il revienne, son lit s’est fait prendre en otage. Il observe un instant le corps lourdement endormi de Gabriella, hésitant presque à la pousser pour se faire une place à ses côtés. Mais ça vaut pas le coup – il sait à quel point elle bouge dans son sommeil, la dernière fois qu’ils ont dormi ensemble, il a fini sa nuit sur le sol. Un soupir lui échappe, et il observe les deux autres lits à disposition. Luis dort à points fermés, et le lit de Diego se fait squatter par le fils de la voisine du bout de la rue. La faute à Luis qui invite toujours tout le monde sans jamais se soucier des problèmes de logistique. La chambre à Lola et Gaby, c’est même pas la peine – si la cadette est là, c’est bien parce que son propre lit est inutilisable. Lola a décidé d’inviter des potes qui sentent trop la beuh, on peut pas blâmer la gamine de vouloir pioncer ailleurs. Et plutôt crever qu’aller avec Carmen et son bébé : trop de bruit, pas assez de sommeil. Le canapé serait une option, s’il ne manquait pas la moitié des ressorts et qu’il n’était pas placé dans l’endroit le plus traversé de la maison. Non, vraiment, y’a plus de place dans la baraque Flores. Alors Toni abandonne le combat, et choisit de déserter le front comme un lâche. Il descend les escaliers, passe devant le canapé en attrapant le premier coussin qu’il aperçoit, et va enfiler une paire de chaussures. Sans prendre la peine de s’habiller. C’est donc en boxer, avec de vieilles baskets aux pieds et un coussin sous le bras, qu’il sort de chez lui. Il traverse le quartier comme si de rien était, répondant aux salutations qu’on lui adresse avec une nonchalance déconcertante. Faut dire qu’en fait, c’est pas une scène si étonnante que ça dans le quartier. C’est même carrément banal, alors personne y fait attention, et surtout pas lui-même. Il met un moment à arriver à destination, se mettant soudainement à se soucier de l’heure – il est minuit passé, peut-être même une heure du matin voire plus. Il sait pas, il a pas regardé avant de foutre les voiles. Ça lui semblait pas important, mais finalement ça l’est sans aucun doute. Quand on va toquer chez un père d’une gamine de six ans, faudrait réfléchir à ce genre de détail. Tant pis, c’est trop tard maintenant qu’il est là. Alors il frappe deux coups contre la porte, avant de l’ouvrir pour s’y inviter tout seul. Sans-gêne, hein ? Non, c’est surtout que Leon fait partie de sa famille, et qu’on attend pas d’être autorisé à entrer pour débarquer chez la famille. Ça fait longtemps qu’il se formalise plus à ce genre de problématique. « C’est moi. » Parce que bien sûr, ces deux mots suffisent à deviner de qui il s’agit. Normalement, oui. Il enlève ses pompes, les abandonnant dans un coin avant de s’avancer dans la maison pour retrouver son meilleur ami de toujours. Et histoire de mettre toutes les chances de son côté avant même d’ouvrir la bouche, Toni lui adresse son plus beau regard de chiot battu. Aux grands maux les grands remèdes, comme on dit. On va pas chipoter. « Laisse-moi crécher ici pour ce soir, pitié. » Il a l’air con, à moitié à poil avec son coussin à la main. « Gaby squatte mon lit parce que Lola a invité ses potes chelous dans leur chambre, un môme du quartier a pris celui de Diego et Luis dort dans le sien. Inutile de préciser que jamais de la vie je me risquerai à pioncer avec Gabriella, et encore moins dans la chambre de Carmen et son bébé. » La situation énoncée à voix haute sonne encore plus chaotique qu’elle ne l’est à l’œil. « Tu vas pas m’laisser agoniser sur notre canapé défoncé, hein ? » Il attend même pas une réponse, s’installant tranquillement sur le sofa en faisant comme chez lui. « Merci, j’savais que je pouvais compter sur toi. » C’est lui qui s’improvise squatteur à présent. Du Flores dans toute sa splendeur, mesdames et messieurs.

I'VE TOLD A MILLION LIES, BUT NOW I TELL A SINGLE TRUTH, THERE'S YOU IN EVERYTHING I DO. ✰ I BET MY LIFE / IMAGINE DRAGONS ≈LORDCROW.

« Non Lou, tu ne regarderas pas la Reine des Neiges ce soir, tu as école demain et en plus de cela on l'a déjà regardé hier soir. » Cette phrase, Leon avait l'impression de la répéter tous les soirs mais que voulez vous, lorsque l'on élève une petite de six ans qui se prend pour Elsa et est persuadé d'avoir le pouvoir de faire apparaître la neige d'un claquement de doigt, il fallait bien mettre des barrières... Non c'est une blague, Leon n'était pas du genre père autoritaire qui interdit à sa fille d'avoir de l'imagination. C'est juste que ce soir, il voulait qu'elle se couche tôt et il savait que si il mettait ce dessin animée, il allait devoir souper du Libérée délivrée toute la soirée. Et le regard de merlan frit de sa petite puce n'y changerait rien. Il la prit dans ses bras pour l'emmener jusque dans la salle de bain, ils se brossèrent les dents ensemble car Lou ne le faisait pas si son père ne brosser pas ses dents en même temps qu'elle, puis il la borda tranquillement et lui raconta une histoire de princesse qui se transforme en pirate comme il lui avait promis. Leon avait beau être un père célibataire, il était fier de ce qu'il avait accompli avec sa fille et de la relation qu'ils avaient crée au fil du temps. Ils se suffisaient à eux même et même si le jeune homme savait qu'une figure maternelle manquait à la petite, elle n'en faisait jamais allusion. Voyant qu'elle s'endormait au plein milieu de l'histoire inventé par son père, Leon l'embrassa tendrement sur le front et redescendit faire un peu de rangement. Et oui, la vie qu'il menait était loin de ressemblait à celle que beaucoup de jeunes pouvaient avoir et ses soirées rimaient plus souvent avec bière et télévision plutôt qu'avec bar et boîte de nuit. S'installant donc tranquillement dans son canapé, une bière à la main, Leon alluma la télévision et se posa devant une série qui l'inspirait bien.
Il n'avait pas vu le temps passé, ayant du s'endormir et se réveiller à plusieurs reprises et ce fut d'ailleurs la voix de Toni, son meilleur ami, qui le réveilla. Se frottant les yeux, Leon ne put s'empêcher de sourire en se disant que Toni était bien le seul qui pouvait rentrer chez lui à cette heure avancée et disant que "c'était lui", comme si tout le monde pouvait deviner qui disait cela. En voyant son meilleur ami débarquait dans le salon, simplement vêtu d'un caleçon et un coussin calé sous le bras, Leon comprit tout de suite que la maison de Flores affichée complet pour la nuit. Ces deux la se connaissaient depuis tellement longtemps qu'ils n'avaient plus besoin de parler pour se comprendre, tel un vieux couple ! Il l'écouta tout de même lui exposer son problème et alors qu'il s'apprêtait à lui accorder son canapé pour un soir de plus, Toni prit les devant et le remercia ! Se levant du canapé, il s'approcha de son ami et prit quelques secondes pour faire leur salut habituel, un genre de check qu'ils avaient inventé alors qu'ils n'étaient encore qu'adolescent. Ce petit rituel était resté et les faisaient toujours autant rire. Pire que des gosses ces deux là. Laissant Toni s'installer dans le canapé, Leon parti rapidement dans la cuisine et ramena deux bières. « Quand vas tu comprendre qu'il te faut un verrou pour ta chambre ?! Je crois que si j'avais du te faire payer chaque nuits passées ici, je serais aussi riche que nos clients plein aux as ! » Tino travaillait lui aussi comme jardinier depuis que Leon lui avait dit que c'était un métier ou le travail coulait à flot. Les riches ne tondaient pas leur pelouse tout seul voyons... « D'ailleurs j'espère que tu ne te balades pas chez eux en caleçon, tu vas nous ramener des cougars ou des petites minettes dans le quartier attention... » Leon ne pouvait s'empêcher de chercher son meilleur ami. Pour lui, c'était plus un frère qu'un ami. Ils connaissaient toutes les merdes que l'un et l'autre avaient pu traverser et c'est ce qui rendait leur amitié si forte. Les conneries qu'ils se disaient et se faisaient aussi renforçaient beaucoup ce lien !