princesse en détresse. (alejandro)

t'es bien énervée ces derniers temps. faut dire que tout porte à croire que la terre entière t'en veut. de quoi ? tu l'ignores mais, elle t'en veut. c'est certain. le sort s'acharne sur toi. benjamin a décidé de passer la journée avec sa pouffe. tu t'attendais vraiment à ce qu'il la largue après ce qu'il s'était passé entre vous or, ce ne fut pas le cas. soit disant, elle était venue s'excuser et s'en voulait de son comportement. pourtant, c'était toi qui l'avais cherché, c'était à toi de t'excuser auprès de la jolie blonde. tu avais décidé de la ridiculiser devant tout un tas de personnes seulement pour sa satisfaction personnelle. tu avais joué la carte de l'innocence mais apparemment, elle n'était pas si conne que ça. cette situation te mettait hors de toi. normalement, tu n'es pas comme ça. la gentillesse, c'est sa plus grande qualité mais également ton plus grand défaut. pourtant ces derniers temps, celui-ci s'est transformé en une forme de jalousie maladive, de possessivité, d'agressivité. tu ne te reconnais plus et parfois, tu as besoin de péter les plombs, de te montrer méchante, froid et distante.

pour te calmer, tu as décidé d'entreprendre une séance shopping. les cours étaient annulés pour ta section et ce, pour l'après-midi alors, les boutiques n'attendaient plus que toi. tu as commencé par dior. dior et ces belles robes, dior pour ses couleurs et son accueil irréprochable. le seul paradis sur terre. dans ce magasin, tu pourrais y passer des heures et des heures et c'est d'ailleurs ce que tu fis. finalement, t'en ressortis avec une robe cocktail ainsi qu'une paire d'escarpins. direction prada pour une nouvelle paire de lunettes car il faut l'avouer, tu n'en auras jamais assez. et ainsi de suite jusqu'à ne plus avoir assez de bras pour porter tous tes sacs. telle une princesse, tu avais fait appel à un taxi. il était hors de question que tu rentres à la villa maintenant, surtout si c'était pour croiser cruella. tu décidas donc de te rentre aux whitelaw. tu savais que le frère de ton meilleur ami y résidait pour le moment, juste le temps de se trouver un endroit digne de ce nom. il fallait que tu le vois, que tu occupes le restant de ta journée.

tu avais envoyé un sms à rafael pour le prévenir de ton arrivée et malheureusement, c'est seulement une fois arrivée devant l'hôtel que tu reçus une réponse de sa part. il n'était pas sur les lieux mais bel et bien en train de visiter des villas ici et là. tu te mordais la lèvre inférieure instinctivement, soupirant désespérément. le taxi venait de partir et tu te retrouvais sur le trottoir avec tous tes sacs à la main. tu inspirais profondément pour ne pas t'énerver, relevant tes lunettes de soleil sur le crâne. y a moyen que quelqu'un m'aide ? les passants traçaient leur route comme si de rien était, te dévisageant de haut en bas. ok, t'étais en train de faire ta petite princesse. c'était toujours le cas quand tu étais énervée. tu en voulais au monde entier et tu te croyais tout permis, le centre du monde. merci pour votre aide ! fait chier ! bougonnas-tu entre tes dents. tu retiras tes talons, les pris à la main avec tes nombreux sacs et marchais doucement en direction de ton chez toi. la galère. marcher dans les rues de bayview valley, pieds nus avec un tas de trucs dans les mains, c'était la loose totale. il n'y avait que toi pour te mettre dans de telles situations. la poisse !

il y a des jours comme ça où tu te dis qu'il aurait mieux fallu que tu restes au lit. voir ton meilleur ami au bras d'une autre femme que toi. faire appel à celui que tu considères comme ton frère mais qui finalement t'as pas de temps à t'accorder. à croire que seuls les magasins peuvent te satisfaire et encore. tu te retrouves avec un tas de fringues et d'accessoires en tout genre dans de beaux sacs en carton ou plastique vernis et bien évidemment, tu dois les porter toi-même. ça devrait être interdit. tu devrais essayer de faire passer un loi pour cela.

tu t'attendais à croiser beaucoup de gens. après tout, ça fait un moment que tu vis ici maintenant. mais ta chance et toi avez décidé de rencontrer... monsieur Jiménez. bien évidemment, tu n'aurais pas pu tomber sur un prince charmant, une âme charitable, un vrai gentleman digne de ce nom. il fallait que tu tombes sur ce type-là. blindé au sourire ravageur, méprisant, arrogant, beau comme un dieu mais sans doute trop sûr de lui. c'est même certain. McCarthy ! quelque chose ne va pas ? t'avais clairement envie de l'étrangler à ce moment précis. sans doute était-ce du à son rire on ne peut plus méprisant. machinalement, tu tournas la tête en sa direction pour lui adresser un large sourire hypocrite. tout allait bien pour toi, c'était d'ailleurs pour cette raison que tu te promenais dans les rues de bayview valley, tes mains ainsi que tes nombreux sacs de shopping à la main. c'était clairement dans tes habitudes d'agir de cette façon. non mais qu'est-ce qu'il pouvait être con parfois. si tout allait au mieux dans le meilleur des mondes, tu serais actuellement dans ta voiture ou encore dans le premier taxi qui aurait l'obligeance de s'arrêter pour te laisser grimper à l'intérieur. malheureusement, aucun d'entre eux ne s'arrêtait puisque tu étais incapable de faire appel à un taxi telle une vraie californienne. non parce qu'à new york, y a des gens qui font cela pour toi. tu t'arrêtes malgré tout et il finit par en faire de même. il se gare sur le côté avec sa jolie voiture de luxe et sourit de nouveau. toujours ce sourire qui a à la fois le don de te faire craquer et aussi qui te donne envie de le frapper de plus belle. où est ton chauffeur ? il regarde autour de lui tandis que tu lèves les yeux au ciel. tes sacs finissent par tomber à même le sol sans que tu n'y prêtes attention. soupirant, tu relèves tes lunettes sur le sommet de ton crâne et tu hausses les épaules. mon chauffeur tu dis ? j'en ai aucune idée. je crois qu'il a pris des vacances sans m'en avertir. j'ai donc pris le taxi ! le vrai taxi et il s'est barré parce que je lui ai demandé sauf que finalement, j'aurais eu besoin de lui... répondis-tu d'une trêve avant de marquer une courte pause pour reprendre ton souffle. c'est vraiment pas ton jour il faut croire. tu passes une main dans tes cheveux avant de l'observer de haut en bas. est-ce qu'il va finir par te proposer son aide ou est-ce que c'est trop demandé ? si tu es sage ... je te conduis. ça sent l'embrouille. alejandro qui accepte de te faire monter dans sa voiture sans rien en retour. c'est vraiment étrange mais franchement, tu ne vois pas d'autres solutions. alors un léger sourire se dessine sur tes lèvres. je suis toujours sage, tu devrais le savoir depuis le temps ! bah ouais après tout, ça fait des années que vous vous fréquentez tous les deux. c'est parfois étrange mais d'un côté, tu sais que tu peux lui faire confiance. sans doute es-tu trop naïve. c'est souvent ce que l'on te reproche.

tu l'aimes bien alejandro dans le fond. oui, il peut être con parfois mais t'as l'impression que c'est l'une des seules personnes qui te connaissent vraiment ici. sans doute parce que ça fait des années que vous vous connaissez tous les deux et que déjà ado, tu traînais dans la piscine des hôtels de ses parents. une sorte de jeu s'était installé entre vous. il avait du charme, il aimait bien plaisir et toi, ça te faisait rire. il te rendait dingue et tu tentais d'en faire de même or, tu savais qu'il était plus doué que toi à ce petit jeu. toi, tu n'étais qu'une débutante après tout. mais malgré tout, tu tentais de garder confiance en toi.

tu attendais qu'il te propose de te ramener. après tout, c'est ce que ferait un gentleman nan ?! bon, tu n'étais pas encore certaine qu'il en soit un mais tout de même, c'était le minimum et puis, tu étais en galère. le sourire aux lèvres, il remit ses lunettes sur le nez et marcha sur l'un de tes sacs. tu restais bouche bée, incapable de dire s'il l'avait fait exprès ou non. hey ! fais gaffe où tu mets les pieds, elle vaut une petite fortune cette robe ! tu levas les yeux au ciel d'un air désespéré comme t'en avais souvent l'habitude. ramasse tes conneries, on se tire. t'as souri malgré tout, remettant tes escarpins aux pieds avant de ramasser tes sacs bien qu'il aurait pu le faire à ta place. grrr. tu le suivis ensuite jusqu'à la voiture, attendis qu'il t'ouvre la portière pour pouvoir rentrer à l'intérieur. merci bien. tu posais tes sacs sur le sol, attachais ma ceinture et attendis qu'il démarre. évidemment, il fit ronronner le moteur tel un vrai macho. t'aurais pu faire une remarque là-dessus mais à la place, un léger sourire se dessina sur tes lèvres.

il s'arrêta au stop et tu restais de marbre, la tête droite, le regard porté sur l'horizon. on passe d'abord par chez moi ? que tu me montres à quel point tu es sage. tu pris un air choqué en tournant la tête en sa direction. pardon ? il reste sérieux. t'as envie de rire mais tu te retiens. il reprend de plus bel : enfin. je peux très bien me garer sur le côté, ça prendra pas longtemps. bon par contre cette fois-ci, tu n'as pas pu faire autrement. il s'est mis à rire et t'as souri doucement. ah ah ! très drôle jiménez ! prends pas tes rêves pour des réalités ! tu lui as adressé un clin d'oeil avant de reporter ton regard sur l'horizon puisqu'il venait de redémarrer au feu vert. cette journée s'annonçait plus intéressante que prévue. ce n'était pas plus mal dans un sens !