wrong place, wrong time. (r/ren)

Invité

the art of being at the wrong place
at the wrong time.

Si elle doit voir le côté positif des choses, vivre en Californie lui aura permis d'arborer un bronzage parfait, même hors saison. C'est ce qu'on lui apprend en thérapie, tourner toutes les situations du quotidien de façon à y trouver des avantages, des leçons à retenir. Plus facile à dire qu'à faire, toutefois. Elle a fait l'erreur de s'endormir lors de sa séance de dorage de pilule au bord de la piscine pour se réveiller avec non seulement un bronzage inégal mais également un joli coup de soleil sur sa poitrine pour compléter son look 'homard ébouillanté'. Un exploit, sans doute, compte-tenu que le mois d'avril vient d'être entamé. Elle en vient à la conclusion qu'elle déteste officiellement la Californie avec son climat éternellement lumineux, et Belmont Springs encore plus pour cette vulgarité qui semble monnaie commune ici. Opinion tranchée même davantage renforcée un peu plus tard dans la journée. Ayant soudainement décidé de suivre les conseils de ses thérapeutes, elle décide de quitter sa tanière et s'aventure à l'intérieur de la ville pour un peu d'exploration, après plusieurs mois où elle s'est presque totalement terrée. C'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle découvre les rues fleuries de Belmont Springs, mais trouve finalement l’occupation plutôt amusante. Si les alentours et leurs habitants sont exactement ce à quoi elle s'est attendue, elle ne peut nier que cela fait du bien de voir quelque chose de différent. Mais, surtout, rien ne l'amuse plus que de juger tous ces Californiens à l’apparence tragique. Après quelques heures de marche, elle tombe sur un café qui pourrait bien devenir son nouveau repère : un endroit dont la sophistication lui rappellerait presque sa ville d'origine, un vrai retour à la civilisation en soi. Satisfaite par sa découverte, même l'accent de la région particulièrement marqué chez le barrista qui lui sert son breuvage n’entache pas son humeur, alors que ces intonations ne manqueent habituellement jamais de la faire grimacer. Et alors qu'elle quitte la file vers la sortie, chai latte à la main, elle ne peut s'empêcher de remarquer une fille qui porte le même top qu'elle. Si elle a toujours eu horreur de retrouver dans une telle situation d'humiliation, elle ne peut réprimer une vague de dégoût face à la fausse blonde, avec une poitrine tout aussi factice. Elle toise l'inconnue tout en s'avançant vers la porte de sortie. Et elle percute quelqu'un. Quand elle sent un liquide brûlant couler le long de son estomac, elle sait qu'elle a renversé son café sur elle. Elle essaye de se forcer à penser à penser positivement : au moins ça aura régler le problème de hauts identiques. Non, au diable la thérapie. Chassez le naturel, il revient au galop. Elle pousse un cri strident. Une profération d'injures s'en suit, une qui fait pâlir un camionneur. Ça vous arrive de regarder où vous allez ? Elle traduit toute la haine qui l'habite dans le regard qu'elle lance au jeune homme qui lui fait face. Elle est consciente d'être au moins autant fautive, tout comme elle peut sentir les têtes se tourner vers eux, mais ça n'a pas d'importance. Elle a besoin de se défouler, et le pauvre vient d'ajouter la goutte qui a fait déborder le vase.

Ren et le café, ça avait toujours fait deux. Il pensait qu'en grandissant il apprendrait à en aimer le goût mais non, il n'aimait définitivement pas ça. De plus ça donnait les dents jaunes, excuse bidon qu'il servait aux autres dès qu'ils trouvaient ses goûts bizarres. Heureusement pour lui, les cafés ne servait pas que du café, contrairement à ce que laissait penser leur nom de commerce, mais toute une panoplie de boissons chocolatées qui satisfaisaient grandement les papilles de Ren. Faisant la queue au Colonna & Smalls, il attendait patiemment son tour, comptant déjà les billets qu'il avait dans sa poche, espérant qu'il avait assez: le comble pour un milliardaire que de se balader avec seulement quelques dollars sur lui, qui ne lui permettraient même pas de s'offrir un fast-food. Fort heureusement il avait assez pour payer son chocolat chaud et c'est avec un grand sourire, presque fier de lui pour avoir l'appoint, qu'il paya le barrista avant de se diriger vers la sortie pour rejoindre son chien, Kelly, un labrador blanc qu'il avait attaché à l'entrée du café pour ne pas qu'il s'enfuit le temps d'acheter sa boisson. Mais une fois dehors, il se tapa la main contre le front quand il réalisa quelque chose: il avait oublié de demander de l'eau pour Kelly. Cela faisait un moment que les deux amis se baladaient ensemble et Ren n'était pas encore prêt à rentrer; et avec cette chaleur, il préférait prendre soin de son fidèle compagnon canin comme il le fallait. Je reviens mon grand. lui assura-t-il en lui caressant le dessus de la tête avant de re-rentrer dans le café, bousculant une jolie jeune femme au passage. Remarquant l'ampleur des dégâts sur sa tenue, les yeux de Ren s'écarquillèrent comme des billes. Et alors quand il leva le regard vers son visage et qu'il vit comme elle était belle, il vira rouge écrevisse. Oh mon dieu, je suis vraiment vraiment vraiment désolé, je ne vous avais pas vue. Il était presque sûr que cette malheureuse collision était de sa faute à elle et pourtant, malgré son agressivité, c'était Ren qui se confondait en excuses. Il regarda autour de lui et attrapa les serviettes qui traînaient sur une table à côté pour essayer d'essuyer la tâche, ne faisant qu'empirer le résultat. Oh non, n'allez pas croire que je vous tripote, c'est pas mon genre de tripoter, je vous tripote pas, seulement bah c'est tombé sur un endroit du corps féminin fait pour être tripoté alors... Conscient qu'il était en train d'empirer son cas, Ren jeta le paquet de serviettes qu'il avait dans les mains quelque part sur le côté et se redressa. Son regard quitta la jeune femme quelques secondes seulement pour voir une autre jeune femme avec le même haut. Au moins ça vous différencie. C'est nul d'être habillées pareilles. remarqua-t-il en pointant le doigt vers la fille en question. Ren n'était définitivement pas doué pour parler aux filles.

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