Chapitre 1 : Comment un perroquet a fait de moi la traînée de la ville. Vous pouvez voir Lulàh sous trois angles :Du point de vue de ses parents :Quand la mère de Lulàh apprit qu’elle était enceinte, la surprise fut totale. Après avoir subi deux fausses couches, madame Harrisson avait renoncé au rêve d’avoir un enfant, et la nouvelle fut accueillie avec bonheur, mais aussi la crainte d’une nouvelle fois perdre son enfant. L’accouchement fut une délivrance et un soulagement pour la maman. Son mari étant très pris par ses affaires délaya quelque peu l’éducation de sa fille au profit de son travail. Pour ce dernier c’était l’ultime cadeau qu’il pouvait faire à sa femme, lui permettant ainsi de se consacrer à son activité, tout en laissant sa femme occupé. Lulàh reçut donc une éducation exclusivement féminine et très protective. Sa mère ne voulant qu’elle manque de rien la choyât et fit d’elle une enfant très gâté, entouré d’amour comme de jouets. Son père quant à lui, se contentait de lui remplir un compte bancaire qu’elle toucherait à sa majorité. Elle a pourtant toujours fait la fierté de ses deux parents. Très bonne élève à l’école, très populaire, surtout grâce à son physique de rêve, en France la demoiselle avait conquis tout son entourage. Très proche de sa mère, elle n’a jamais avoué à son père qu’elle était témoin des nombreux amants qui passaient dans le lit conjugal quand Monsieur Harrisson repartait dans son pays natal, en Amérique, pour ses affaires. Mais c’est aussi de là qu’elle tient cette volonté de ne s’attacher à aucun homme de se servir d’eux comme des accessoires. C’est ainsi que sa mère traitait les hommes, jusqu'à ce qu’elle finisse par tomber amoureuse et délaisse sa vie familiale, pour finalement partir avec son amant, et enfin mener la vie qu’elle désirait, se détacher de son imbus de mari qui ne trouvait aucun moment à lui accorder. Ce fut l’électrochoc qui poussât alors la brune a elle aussi partir. Elle n’avait alors que 15 ans mais réussit à convaincre son père de la laisser suivre un programme d’échange, et de partir en Californie chez sa tante.
Du point de vue de ses amis :Lulàh c’est une très jolie fille, elle le sait et a confiance en elle, pourtant ce n’est pas la fille qui vous prends de haut, ou vous fait comprendre que vous n’êtes rien à côté d’elle parce qu’elle a beaucoup d’humour. Voilà ce que disent en général les amis de Lulàh. C’est une personne qui se livre très peu, et les rares personnes qui ont sa confiance, résident en grande majorité en France. Elle avait déjà à l’époque cette assurance qui faisait qu’on l’admirait. Pourtant ses amis se souviennent aussi d’elle incapable de garer sa voiture en ligne droite, demandant de l’aide lors qu’elle avait déjà son permis depuis plus de six mois. Elle ne prend pas les hommes aux sérieux, quand elle était en compagnie de ses amis, et que quelqu’un tentait de lui faire du charme, celle-ci répondait toujours avec humour et politesse, mais faisant aussi comprendre qu’elle n’était pas intéressé. La Californie l’a changé, ceux qui sont venus la voir pourront vous le dire. Il faut dire que l’absence de sa mère qui avait une main mise sur sa vie, et revivait sa jeunesse a travers elle, a beaucoup pesé. Voulant se détaché de ce père qui n’a jamais été présent pour elle, la jeune femme a enchaîné les couvertures a scandales salissant la réputation de l’homme d’affaire, ce qui lui a valu que ce dernier coupe les vivres et les ponts. Ce manque d’image paternel, est ce qui fait qu’elle se comporte comme ça aujourd’hui pourrait vous dire son meilleur ami, le seul homme de sa vie avec qui elle est naturelle et ne se comporte pas comme une garce finie. Il est difficile de gagner sa confiance, mais quand c’est chose faite, vous trouvez une amie qui vous soutiendra dans n’importe quelle épreuve que vous aurez à affronter.
Et enfin du point de vue de la ville :Lulàh est arrivée à Belmont Spring lorsqu’elle avait 15 ans. Elle s’est installée chez sa tante, et celle-ci l’a élevé comme sa propre fille. Tout du moins as t’elle essayé. La belle restant sur la vie de princesse qu’elle menait en France, eut beaucoup de mal à s’acclimater a la simplicité de vie de sa tante. Elles eurent beaucoup de disputes, cette dernière tachant de lui inculquer des valeurs plus saines, mais Lulàh se buttant. Elle fit plusieurs fugues mais sa tante, brave femme s’acharnât à la garder auprès d’elle, et la laisser faire ses crises. Lorsqu’elle avait 18 ans, elle comptait déjà un sacré casier judiciaire à son actif, pour nombreux vols, et perturbation de l’ordre public. Sa réputation de française gâté, et peste était lancé, les hommes de son âge ou plus âgé la regardaient avec désir, tandis que les femmes la jalousaient, et la traitaient en paria. Les études ne l’intéressaient plus, elle qui jusqu’ici brillait pourtant par ses notes. Celui qui décidât de lui faire confiance, fut le vétérinaire de la ville. Ted Stuart. Lulàh était partit en randonnée dans les vallées comme elle aimait le faire lorsqu’elle trouvât un chien blessé à la patte. Elle le ramenât alors en le portant tout du long, à la clinique la plus proche. C’est ainsi qu’elle rencontrât Ted, le gérant des lieux. Très apprécié, car il traitait tous les cas, avait grandi dans la ville et son bon cœur lui valait d’être appréciait de tous. Il soignât le chien avec l’aide de la toute jeune femme. Ce fut lui qui l’encourageât à reprendre en main ses études, pour devenir son assistante. Elle passait tous ces weekends à la clinique, apprenant, lui l’aidant à travailler. Elle obtint son diplôme, puis se spécialisât. Il permit à la brunette de retrouver un peu de crédibilité aux yeux de tous, l’assagissant. Tout le monde pensait qu’ils avaient un lien de père-fille. Lui étant son aîné d’une bonne quinzaine d’années. Pourtant, elle en était tombée éperdument amoureuse. Il devait bien admettre qu’elle l’attirait sous tous les plans, et qu’il voyait bien le charme qu’elle lui faisait, ne pouvant s’y prétendre indifférent. Ce ne fut que deux ans plus tôt qu’enfin il s’autorisât à tomber dans les mailles du filet de la belle. Homme marié, il n’avait jusqu’alors jamais trompé sa femme, mais cette relation allait au-delà du plan charnel. Seulement voilà, ils eurent la mauvaise idée, de se laisser aller un soir après le travail, dans la clinique, devant … Un perroquet ! Celui-ci retint précieusement la conversation qu’ils eurent après, ou il lui expliquât qu’il n’était pas encore prêt à tout dire à sa femme ou la quitter, à cause de ses enfants. Seulement, quand madame Stuart passât quelques jours plus tard à l’improviste, le perroquet lui répétât tout ce qu’il avait entendu ! La réputation de l’homme en prit un sévère coup, sa femme étant une grande personnalité dans la ville. Elle devint la femme blessé et humilier et Lulàh la petite garce, l’allumeuse dont toutes les femmes devaient se méfier. Pour sauver sa réputation et son couple Ted acceptât de suivre sa femme dans une autre ville, pour essayer de se redonner une chance. Lulàh naïvement avait cru qu’il resterait pour elle, et vécut alors sa première et difficile rupture. C’était la première fois qu’on lui brisait le cœur, et plus que jamais elle décidât de se venger sur les hommes qui s’attacheraient à elle. C’est ainsi qu’elle confirmât l’image que la ville avait d’elle. Pendant longtemps la clinique fut boycotté parce qu’elle y travaillait seule. Elle quittât donc la clinique pour reprendre des études de droit.
Chapitre 2 : Comment transformer une cellule de prison en défilé de mode. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait la chercher en prison et pourtant, la meilleure amie de Lulàh commençait à se dire qu’a force cela allait définitivement entacher l’image de la clinique qu’elle avait repris a sa suite. Pourtant elle n’arrivait pas à se détacher de la jeune femme.
« Je viens chercher Mademoiselle Harrisson, j’ai payé sa caution. » Annonçât-elle au policier de garde. Celui-ci eut un rire cynique. Réaction typique auquel elle avait le droit dès qu’elle annonçait le nom de la brune. A croire que celle-ci avait pris un abonnement. Elle ne voulait même pas savoir ce qui l’avait conduit ici cette fois.
« Il était temps que vous arriviez, elle est en train de tout nous retourner. » Lui dit-il abruptement. Cette fois ci le sourire se creusât sur son visage. Pourquoi cela ne la surprenait-elle pas. N’étant pas du genre à se laisser faire, et le ton bourru ne lui ayant pas plus elle assénât a l’officier.
« C’est votre job de régler ça. » Quel chaos avait-elle pu bien créer cette fois. La dernière incartade que Lulàh avait eue était quand elle avait volé, les clopes des officiers pour les distribuer aux détenus dans les cellules. Il faut dire que la criminalité de Belmont Spring n’étant pas élevé, c’était surtout des voleurs de bas étages, quelques prostitués, ou des gens venus décuver en cellule. Mais à chaque fois ils attendaient avec impatience la prochaine venue de Lulàh celle-ci étant devenue très populaire. Seulement son amie ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle vit et en restât bouche bée. Lulàh était dans une cellule avec trois autres filles, vêtues de robes digne des plus grand couturiers, en train de les conseiller sur comment défiler.
« Mais qu’est ce qui se passe ? » demandât-elle surprise à l’homme qui l’avait conduite jusqu’ici.
« Ce sont des robes que votre amie a dérobé hier soir dans un magasin. » Sur le sol traînait des fringues qui devaient appartenir aux trois femmes qui accompagnait Lulàh, et au vu du peu de vêtement elle devinait aisément quelle type de compagnes c’étaient.
« Vous ne les lui avait pas repris ? » S’étonnât-elle. Avec un soupir l’homme lui répondit.
« Vous la connaissez mieux que moi, c’est une furie… » Il marquait un point… Il fit finalement sortir la belle, suivit des remerciements chaleureux et encouragements à revenir les voir très vites, de ses nouvelles camarades. Tellement amusé du cocasse de la situation, son amie ne prit pas le temps de la réprimander d’avoir une nouvelle fois dut la sortir de là. Quand elles sortirent du commissariat, elles croisèrent un officier, dont le regard curieux s’attardât un moment sur Lulàh… Chose qui n’échappât pas à son amie qui sentait que si leurs routes venaient à se recroiser, des bouleversements pourraient avoir lieu dans la vie de Lulàh…