(Jonas) Cause you are the piece of me, I wish I didn’t need

- nom complet : Jonas Dust. - âge, date et lieu de naissance : 20 ans. 22 novembre 1994. - origines et nationalité : américaine, pour le reste, ce ne sont que des suppositions, des errances mélancoliques de sangs s'entremêlant. - occupation, situation financière : Jonas, c'est l'ombre d'un instant, celle qui s'imprègne sur la rétine et que l'on ne parvient pas à chasser. C'est cet air qui nous trotte dans la tête, on ne sait plus comment il est venu là, mais il y est. Jonas... c'est un musicien, un chanteur, un putain de compositeur qui crache des mots sur des feuilles aussi vierges qu'elles noircissent de ce qui pullule dans son esprit. Mais s'il n'était que ça, il crèverait de faim, alors avant d'avoir la bonne étoile qui l'aidera à percer, parce que le talent il l'a, les mots il les possède, ceux qui déchirent le cœur, martèlent les âmes et emportent l'esprit. Ceux qui sont devenus si profonds depuis qu'elle s'est tirée, depuis qu'une moitié de son univers a été calcinée en l'espace d'une milliseconde à la con. Alors... il a finalement été embauché en tant qu'ingénieur du son au The Rusty Pelican. Un comble pour celui qui n'a encore jamais eu le courage de monter sur cette scène pour lui-même lors des heures d'ouverture. Artiste de l'ombre, musicien parfois pour combler l'absence d'accompagnement des êtres qui déambulent sur cette scène, qu'il crève d'arpenter à son tour un jour. - statut civil : Célibataire parce qu'il a cette douleur ancrée dans son connard de cœur. Cette douleur qui lui dit que l'amour ça vous détruit, c'est comme une bombe qui n'attend que l'instant où vous vous pensiez au-delà du reste du monde avant d'éclater et de tout détruire sur son passage. Célibataire... parce que les personnes qu'on aime, elles finissent par se barrer, parce qu'elles font forcément des conneries. Elles vous abandonnent, alors lui, c'est le musicien mystérieux, le type qui attire, mais qui ne semble avoir d'yeux réellement que pour sa musique. - orientation sexuelle : Bisexuel, parce que le désir est une chose mystérieuse qui se fout de la morale, et lui est identique. Il se moque du qu'en dira-t-on, il rêve dans des bras, à des lèvres, c'est pareil, ça vous embrasse tout autant dans l'irréalité d'un instant volé. Il n'a pas de préférence, c'est le jeu d'une seconde... fille... garçon... pile... face. Suffit de tirer l'avenir avec une pièce. - traits de caractère : Secret, contradictoire, protecteur, nonchalant, ironique, musicien, passionné, tactile, rancunier, rêveur, déconneur, tourmenté, franc, instable, doux, colérique, fumeur, ...  - quartier de résidence : Center Drive, en recherche de collocation, dans une petite perle abordable.  - groupe : wild rabbit.

my silver spoon has fed me good
◘ Jonas c'est le type qui traîne toujours un calepin avec lui, ce petit livret dans lequel il ne fait que griffonner et qui semble être devenu son meilleur ami depuis trois ans. Il est incapable de s'en passer, c'est là qu'il pose des mots, des phrases, certains parlant de sa jumelle, d'autre de ses propres sentiments. Il parle du monde Jonas, de celui qui l'entoure, de ce qui fait son quotidien, avec des mots simples, des mots qui tuent, des mots qui accusent, des mots qui assassinent, des mots qui touchent, des mots qui visent en plein cœur.
◘ Musicien touche à tout, il joue du piano, de la guitare et de la percussion de manière autodidacte, soutenu par le prof de musique du collège puis du lycée qu'il a fréquenté. Il a ce talent naturel pour la musique, comme si elle n'était qu'une extension de lui-même, un refuge inavouable qui fait parti à part entière de son existence.
◘ Le départ de sa jumelle l'a amoché, cœur meurtri assassiné avant même qu'il ait appris à vraiment aimer une autre personne autrement. Perdre son miroir a été pour lui comme une révélation, un aveu sur le bout de la langue... l'amour ça craint, aimer les gens ça craint... mais ça se commande pas. Pourtant il nie avec l'acharnement d'un condamné quand l'étincelle pointe son nez, mais son comportement le dévoile : amitié, lien fraternel, amour crevant un palpitant trop abimé.
◘ Comme un péché à moitié confessé, Jonas fume. Il fume de la nicotine parce que les autres conneries ça tue son esprit, ça lui fait écrire des conneries et jouer un peu trop au con. Alors il n'y a que la nicotine qui vient marbrer ses poumons d'un poison qui aura sûrement sa peau à long terme. C'est comme un pacte avec le diable, il ne reste plus qu'à miser sur la durée : 10 ? 20 ans ? Lui s'en fout. Lui la vie il rêve de la fumer par les deux bous.
◘ Jim c'est sa jumelle, son autre, son tout, son miroir, une partie de lui-même, un bout cramé de son être qui a foutu le camp. Membre fantôme, la sensation est cruelle, elle l’oppresse comme une hantise à qui il voue une certaine rancune. Merde quoi, accident ou pas... le vide dans ses prunelles, cette distance assassine, il n'aurait jamais été capable de les maintenir bien longtemps, après tout elle était un morceau de lui. A la place, elle a foutu le camp, elle a disparu, et il a dû avancer sans elle, comme si elle était morte en la sentant toujours comme si elle n'était plus qu'un membre fantôme dont on sait qu'il existe mais qu'on ne voit plus.
◘ Jonas il a fait des études courtes, deux ans et c'était dans la poche. Deux ans et il était ingénieur du son, pour le musicien qu'il est c'est un plus, un moyen d'entrer dans l'univers de la musique, vraiment, d'y mettre les deux pieds jusqu'à l'instant où il trouvera le courage de balancer au monde ces paroles relevant de l'intime, de ses états d'âme, du beau, du sombre, de l'immoral et de ses rêves.
◘ Il habite en collocation, parce qu'il n'en pouvait plus de ses parents, de ce regard trop attentif de sa mère qui semble craindre qu'il lui pète entre les doigts depuis que Jim s'est tirée. Il les voit toujours, mais c'est différent quand on ne vit plus avec un père qui considère que son petit bar miteux est ce qu'il y a de plus important depuis qu'elle est morte. Oui, en un sens Jonas a fait pareil, la vie il l'embrasse de toutes ses forces à travers la musique, à travers ces paroles que seuls ses plus proches amis ont entendu. Ces chansons qui parlent d'elles, de ce putain de monde, de la sensation d'être le con qui reste avec un bout de cœur en moins, et ce connard de membre fantôme, celui qui loue la musique, les nuages dans le ciel. Ces paroles qui veulent tout dire et rien à la fois, celles qui nous rappellent à tous un instant de notre existence par un mot, une phrase, ou une ultime note.
◘ Il est entier, du genre à dire les choses sans fioritures. Ne lui demandez pas si votre robe vous va si la vérité est que vous avez l'air d'un boudin dedans, car il ne jouera pas sur les mots à ce sujet. Non, c'est sa qualité et son défaut, il dit les choses, celles qu'il pense, surtout celles qu'il croit penser aussi lorsqu'il se voile la face, ou qu'il rejette une réalité. Il dit les choses ou il ferme les lèvres, s'enlisant dans une forme de silence.
◘ ...

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
PAST
Un tremblement qui s'émerveillait à même cette chair offerte à la brûlure glacée de l'obscurité. Un tremblement qui dérivait sur cette peau dénudée tandis qu'un fin courant d'air traversait la pièce. Presque un souffle, un égarement au creux de sa nuque tandis que ses doigts dérivaient sur les touches blanches et noires qui parsemaient le clavier sur lequel ils dansaient, virevoltaient, des écouteurs à ses oreilles pour étouffer les notes que la nuit n'avait pas besoin de connaître... Il restait dans son monde, égaré, perdu, noyé. Il en était le roi, prisonnier de son propre navire tel un capitaine refusant de déserter le pont alors que la coque ne faisait que prendre l'eau, et qu'il n'ignorait pas qu'il finirait bientôt par ne plus pouvoir respirer, avalé qu'il serait par l'élément aqueux. Rien à foutre du passé. Les touches semblaient troublées par la présence d'un liquide rougeâtre sur lequel ses doigts ne faisaient qu'abandonner des empruntes d'une culpabilité malsaine. Ses lèvres jusque là inertes, commencèrent à prendre vie, à déverser quelques paroles dans la semi-obscurité de la salle de musique du lycée dans lequel il était entré par effraction.

C'était mal, une connerie... mais putain qui ne la lui pardonnerait pas ? Personne. Pas même le vigile qui pourrait lui tomber dessus, parce que c'était un pauvre gamin, celui qui souffrait, qui venait de perdre non pas une, mais deux sœurs. Un accident, avaient glissé leurs parents, lui n'avait même pas su ouvrir les lèvres, comme muré dans un silence plus opaque qu'un autre, comme si les mots n'étaient plus capables de s'élever de ses lèvres. Putain Jim, pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi ? Est-ce qu'il la pensait capable d'avoir fait ça volontairement ? Est-ce qu'il s'imaginait qu'elle ait pu lui mentir pour faire passer la pilule ? Non, mais le sang tâchait presque encore cette silhouette si familière, comme s'il portait en un sens la responsabilité de la mort d'Anna lui aussi. Ce n'était pas lui, mais son reflet, ce qui ne faisait pas grande différence dans la conscience de Jonas. Comme s'il n'avait pu l'enlacer sans compléter la réalité de sa propre culpabilité, alors il avait reculé, les yeux perdus dans un vide presque rassurant, alors qu'il ne parvenait à admettre ce qu'il venait de se passer. Immobile, puis fuyant, il avait reculé à son approche, ne pouvant lui pardonner, ne pouvant endosser ce meurtre comme tout le reste, parce qu'elle était cette main gauche, quand il était la droite, le mal, le bien. Non ce n'était pas si simpliste, et pourtant, cela dévorait son âme, tandis que ses doigts martelaient les touches avec avidité, le souffle trébuchant sur les falaises escarpées de son imagination, les mots venant s'échouer au rebord de ses lèvres asséchées.

Son tee-shirt et sa veste avaient été abandonnés un peu plus loin sur le sol, et la fenêtre ouverte ne faisait que permettre à la fraîcheur nocturne de s'acharner sur ce corps frissonnant, secoué par la déchirure, l'immature, la morbide réalité... Jim avait foutu le camp ! Traitresse ! Lâche ! Meurtrière ! Plus d'elle, mais de son propre cœur poignardé. Sa jumelle, son miroir, n'était plus. Des affaires manquaient et leur mère disait qu'elle reviendrait... forcément qu'elle reviendrait. Mais cela faisait une semaine et il n'avait plus aucune nouvelle d'elle. Lui, son jumeau, son autre, son tout. Son poing se referma, ses jointures blanchissant sous la pression avant qu'il ne l'assène sur les touches avec violence. Un coup, deux coups. Il se levait, arrachait ses écouteurs, esquissait quelques pas comme s'il avait trop bu, comme si la terre tanguait et cherchait à l'attirer dans ses filets pour qu'il admette que plus rien n'allait. Putain Jim... "...comment t'as pu m'abandonner !"

PRESENT
Une clope au bec, l'enfant chéri du The Rusty Pelican, celui que l'on voyait parfois en train de jouer d'un instrument pour un autre, ou bien dans l'ombre à jouer sur ses panneaux de réglages du son et de la lumière. Il y avait là du matériel qui lui offrait une certaine liberté de mouvement ces soirées-là où c'était lui qui devrait présenter ses propres mélodies, ces chansons dont il avait composé jusqu'à la dernière note, écrit jusqu'à la moindre syllabe, mais qu'il gardait secrètes comme s'il ne parvenait pas à les jeter en pâture au monde. C'était sa vie, ce qui la composait aujourd'hui qu'il lancerait aux loups affamés, ceux qui pensaient que le monde était à eux, et qui pourrait le voir comme un parasite ou un futur membre de leur univers. Il n'en avait pas le cran, pas plus qu'il n'avait celui de laisser parler son cœur, d'envisager de s'attacher, de laisser une chance à de possibles sentiments. Il avait cadenassé son palpitant et jeté la clé dans l'eau... clé qu'un poisson avait avalée, il ne restait donc plus qu'un être la découvre dans son assiette. A la place, celui qui avait appris de ses propres tourments, qui écrivait avec un talent indéniable, qui composait avec cette justesse qui rendrait jaloux les artistes les plus bosseurs. Tout était naturel, tout coulait de source. Mais le monde l'ignorait encore, seul son entourage proche en avait conscience. Bien sûr qu'il jouait bien. Bien sûr que cela plaisait aux filles.. aux garçons... Les musiciens ça fait craquer le monde sans que personne ne parvienne à saisir pourquoi.

Mais à cette seconde, alors qu'une cigarette se consumait au bord de ses lèvres, c'était son boxer qu'il remettait, dissimulant la nudité de son corps encore brûlant de l'étreinte passagère à laquelle il venait de s'adonner. Puis il y eut le pantalon, une clope éloignée le temps de se glisser dans un tee-shirt, mais un seul regard vers ce corps qu'il abandonnait derrière lui. Pas même un mot non plus, il se foutait de ce qu'il laissait, de cette personne qui n'ouvrirait pas les lèvres pour lui demander s'il l'appellerait. Non, il n'avait laissé aucun doute sur le fait que c'était une fois, une affaire de sexe, de reins qui se percutent pour dérober une once de plaisir à l'Olympe. Aussi, inutile de laisser ses propres lèvres se desserrer pour autre chose qu'étreindre le fin bâton à l'extrémité rougeoyante qu'il fumait comme il déversait son existence au monde ; avec rapidité. Ce n'était qu'un écran de fumée tremblotant. Ce n'était que l'illusion d'un bonheur fugace qui n'avait besoin d'aucune autre certitude que sa durée éphémère. Rien à foutre du présent. C'était l'avenir qui le captivait, et non pas cette sensation de brûlure à l'endroit où devrait se trouver Jim. Cet avenir dans lequel il percerait... il avait mis un pied dans l'univers de la musique à travers son job actuel, et puis il savait qu'un jour, les choses changeraient. Non pas à cause de sa famille qu'il ne voyait plus qu'à l'occasion, ayant trop rapidement déserté le domicile familial pour élire domicile avec quelqu'un d'autre qui ne viendrait pas s'inquiéter de son sort, le regarderait avec cette pitié qui lui crèverait le cœur.

Putain elle est partie, faut s'en remettre maintenant ! Menteur qui se voilait la face, comme s'il avait pu tourner cette page ? Comme si ce n'était pas justement son absence qui le laissait se punir à persister dans l'obscurité. Trop douloureux de parler... de chanter cette fille, cette jumelle, cette histoire fusionnelle balancée aux orties. Et puis c'était à elle qu'il voulait le dire. A elle qu'il voulait cracher sa rancune, devant son visage, son regard. A elle encore qu'il voulait avouer combien il l'aimait, tenait à elle, et combien la souffrance était devenue son amie la plus fidèle en un sens. Ce repère invariable qui murmurait chaque pourquoi il agissait ainsi. Pourquoi il fuyait l'amour. Pourquoi il croupissait dans l'ombre. Pourquoi... !

Ses doigts s'emparèrent de sa veste abandonnée au sol tandis qu'il quittait les lieux sans même un regard de plus. Toutes ses nuits n'étaient pas ainsi, parfois ils se rappelaient. Parfois seulement, quand la solitude trop rude venait se cramponner à ses reins, quand le plaisir avait été présent. Mais pas avec ses amis. Jamais avec ses amis. Il ne voulait pas de ça, pas d'histoire à la con qui lui égratignerait le cœur encore une fois. La porte claqua comme le glas d'un épisode dans son existence, car il ne rappellerait pas, pas cette fois en tout cas. Juste le temps de conduire jusque chez lui, de se laisser tomber sur le canapé à point d'heure, de gratter sa guitare comme s'il vivait seul dans cet appartement, ce qui n'était pas le cas. Mais c'était également une habitude, une berceuse pour l'autre qui se levait parfois, quand à d'autres instants il se laissait simplement emporter par les notes nouvelles ou trop connues pour ne pas rappeler les paroles que Jonas ne soufflait pourtant pas. Une bière à ses côtés, le visage levé vers le plafond comme s'il était stone, le musicien se laissait porter par l'instant, la seconde, le moment, l'instant, et là seulement... les gestes de tendresse pouvaient se glisser comme une inconsciente réminiscence d'une Jim venant se glisser contre lui en pleine nuit, ses joues humides, n'attendant que l'étreinte protectrice du corps de celui qui n'était autre qu'elle au fond. Comme si leurs corps étaient indissociables, comme s'ils faisaient partis l'un de l'autre. Pas d'inceste. Pas d'acte immorale. Beau, pur, incomparable avec les coups de reins et les souffles saccadés. Il l'avait mis en mot. Il l'avait fredonné. Il avait laissé ses doigts compter ces doux instants, mais la vérité rattrapait sans cesse l'artiste, et la réalité de connard qu'il était devenu, de ce musicien qui trouvait que l'amour ça craint, c'est dégueulasse, inutile. Oui... écoutez-le, peut-être que cela vous rappellera une étape dans votre vie... passée ou à venir. Lui qui s'endormit sur ce canapé, ses doigts se desserrant de son instrument qui glissa doucement vers le sol tandis qu'il se recroquevillait, un cadavre de verre sur le sol. La bière et la clope avaient été sifflées.