the crying game (cece)

Elle retira sa veste la balançant vulgairement sur le porte manteau et laissa traîner ses chaussures qui lui faisait atrocement mal aux pieds dans un coin. Il était assis sur le canapé, faisant mine de ne pas la voir et de regarder la télévision. Il attendait juste qu'elle vienne le supplier de lui faire l'amour sauvagement parce qu'elle se sentait atrocement seule. Pas qu'il était contre, mais c'était toujours plaisant de la voir s'agripper à lui de toutes ses forces et voir ses deux grands yeux bleus le supplier du regard. Elle ne l'avouerait jamais, continuerait de cracher son venin, mais il le savait, elle était raide dingue de lui et le voir avec une autre la détruisait à petit feux.
Elle s'essaya sur ses genoux, le plus naturellement possible, entourant sa taille de ses jambes, elle plaça sa tête au creux de son cou, humant son parfum, elle soupira. Il sentait bon. Se détachant de lui, elle posa ses mains sur son torse sculpté, et remonta lentement à son visage, l'obligeant alors à la regarder, il fut surpris de voir tant de tristesse qu'elle dissimulait si mal aux fond de ses prunelles.

« Dis-moi que je suis belle » le suppliait-elle du regard.
« Tu es belle. »
« Pense le maintenant. »
« Je le pense déjà. »

Ses lèvres s'emboîtèrent alors avec les siennes, l'empêchant d'ajouter quoi que ce soit. Elle avait juste besoin d'un peu d'attention et d'amour. Elle n'en demandait pas beaucoup, elle voulait juste qu'il la regarde comme le font les autres garçons quant elle passe dans la rue, qu'il arrête de l'ignorer comme ça, qu'il arrête de se prendre un malin plaisir à la rendre folle et qu'il finisse par voir à quel point il comptait à ses yeux. Quant elle embrassait Dick, elle s'étonna à tout oublier. Elle ne ressent pas des papillons dans le ventre, mais plutôt des feux d'artifice. Elle était presque à l'agonie. Dès qu'elle avait besoin d'un brin d'attention, elle se tournait vers Dick. Parce que Dick était la réponse à tous ses problèmes, et avec une seule caresse, une seule, tous ses soucis finissaient par disparaître.
Elle se retrouva vite en dessus de son corps imposant, elle se laissa faire jusqu'à la dernière seconde, parce qu'elle n'était bonne à rien d'autre.

~

Il posa son verre sur la table et retira celui de Cece de ses mains. Elle fut légèrement surprise, mais se laissa faire lorsqu'il l'attira contre lui et qu'ils se dirigèrent vers ce qui semblait être la piste de danse. Elle se laissa guider dans chacun de ses mouvements, savourant l'alcool qui lui faisait tourner la tête. Elle ne connaissait pas la musique, mais de toute manière, elle était incapable de l'entendre. Seuls ses yeux captaient son attention et elle était comme hypnotisée.
Il s'approcha encore plus d'elle, elle sentit son souffle lui réchauffer l'oreille et elle eut l'impression que ses jambes devinrent coton, elle avait l'impression que le sol se mouvait qu'elle allait prendre l'équilibre d'un instant à l'autre. Avant même qu'ils n'aient eu le temps de profiter un peu plus de la soirée, il fut arraché de ses bras sans qu'elle n'ait eu le temps de le retenir.

« Mais tu te fous de moi ? »

La voix glaciale de Dick a frappa de plein fouet. Le peu d'alcool qu'elle avait ingurgité redescendit sur le coup. Elle ne savait même pas s'il s'adressait à Colton ou à elle.

« Tu le connais ? »
« A ce que je sache, oui, un peu oui  » Il pouffa de rire.
« Hum... Dick, Colton (...) Colton, Dick (...) » Elle tenta difficilement de faire les présentations, chose déjà faite par les deux hommes depuis déjà quelques temps.
« Donc, si je récapitule bien, après Roos, ma putain de soeur, tu décides de t'approcher de Cece ? »
« T'es incapable de supporter que je me la sois faite avant toi, ça te rend malade. C'est ça ? »

Dick serra le poing, prêt à frapper. Hélas Colton avait raison, il avait dit toutes ses choses et une partie de lui-même les avait même pensées. Il ne pouvait pas se battre avec lui pour une fille, il trouvait ça tellement pathétique. Surtout que cette fille n'était que Cece.

« Tu n'as rien à redire Cece ? »

Maintenant, il s'adressait à elle. Elle était complètement paralysée, elle n'arrivait pas à bouger alors que la foule continuait de se déchaîner autour d'elle, seuls quelques curieux s'étaient arrêtés pour les observer. Et elle recula d'un pas, puis de deux, un sourire gênée s'afficha sur son visage pour la voir ensuite disparaître à l'aide de la foule avant que Colton décide de la suivre.

« Cece ! Attends ! »

Il eut l'impression de la voir filer encore plus vite alors qu'il essayait de la rattraper.
A bout de souffles, il sauta les dernières marches alors qu'elle s'échappait encore.
Il la rattrapa avant qu'elle n'ait eu le temps de héler un taxi. Il l'obligea à se retourner, la retenant par les épaules, leur visage n'était qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

« Dick n'est pas un bon type »
« Qu'est-ce que ça peut te faire ? Lâche-moi. T'as du culot de me dire ça. Je te signale que tu m'as largué et que tu m'as brisé le coeur. A ce que je sache, Dick, lui, ne m'a jamais fait de mal. JAMAIS. Donc maintenant, tu vas arrêter de jouer les protecteurs et ramène moi à la maison. »
« Mais... »
« Maintenant. S'il te plait. »

Il avait envie de la secouer, fort. Mais ses doigts se contentèrent de serrer ses épaules encore plus fort. Alors, il lui tendit un sourire et c'est après un court temps, qu'elle lui renvoya le même, plus timidement.

« Je crois qu'il ne m'apprécie pas trop, »
« Je crois aussi. »

Ils pouffèrent de rire avant de rentrer à la demeure ensemble.