inside your heart just afraid to go. (r/colton).

Le bruit d'un fond : celui d'un vieux vinyles des Beatles. Ce même titre tourne en boucle et bien que tu l'ais obtenu pour une bouchée de pain à l'époque, on ne peut pas dire que tu t'en lasses surtout ces derniers temps. Les cheveux relevés en un chignon désordonné qui ne tient que par un pinceau, tes deux mains s'activent à ranger les affaires qu'avaient laissés ton frère aîné lorsqu'il venait squatter à l’improviste. Un attrait d'hérédité qu'il partageait avec votre mère. Tout comme elle, il était parti sans prévenir avec pour toute justification un mot de deux conseils. Le premier de prendre soin de toi comme tu l'avais toujours fait, le second étant de ne pas prendre son exemple et de quitter dès que possible cette ville. Ce lieu où aviez grandir, qui abritait tant de souvenirs bons comme mauvais. Il prétendait que tu valais bien mieux que tout cela, que tu parviendrais à t'en sortir. Il disait que tu en avais les capacités. Des paroles dignes d'être mensongère et sonnant creuse depuis son départ. Tu passes une main sur ton front constatant qu'un deuxième carton venait de se remplir. Tu t'en saisis pour le poser à même le sol. Le prétexte du rangement était surtout pour te libérer de ce lien familial auquel tu as toujours tenu. Tu dois te rendre à l'évidence, ton frangin ne reviendra pas et bien que les apparences aillent dans ce sens, une partie de toi ne peux s'empêcher d'être en colère envers lui. L'ordinateur portable qui jonche sur le fauteuil de la pièce laisse retentir le bruit de l'arrivé d'un nouvel émail. Un message auquel tu ne répondras pas et que tu te contenteras d'effacer sans prendre la peine de regarder l'expéditeur. Ces derniers temps, tu évitais toute source de communication avec tes camarades. Bien évidement, tu ne pouvais éviter ton colocataire, mais les choses s'arrêtaient là. Tout tourner autour de tes boulots et de tes études. D'un geste définitif tu fermes ton ordinateur avant de repartir en direction de la cuisine pour y chercher une bouteille de jus de fruits lorsque l'on frappe à ta porte. Tu fronces les sourcils en te redressant, le regard porté en direction de l'entrée de l'appartement. Qui pouvait donc bien venir te déranger à cette heure ci de la soirée ? Tu hausses les épaules, ignorant pleinement la réalité avant de fermer la porte du réfrigérateur et de porter la bouteille à tes lèvres. A nouveau, on toque à la porte mais cette fois avec un peu plus d'insistance. De coutume patiente, tu  aurais poursuivis sur ta lancée de feinter cette visite, mais ta colère prend quelque peu le dessus. Tu te diriges vers la porte d'entrée d'un pas déterminé lorsqu'en ouvrant cette dernière tu tombes nez à nez avec Colton. Il n'avait pas cessé de t'envoyer des messages – saturant parfois ta messagerie vocale – quand bien même tu es quelque peu étonné de le retrouver sur le palier de ton logement. « C'est … qu'est-ce que tu veux Colton ? ». Soupires-tu tout en croisant les bras sur ta poitrine. Tu sais que ton attitude est bien loin de ta personnalité quotidienne, mais les habitudes ont désormais changées.