~ my lover's got humour (juliet)

  JULIET WALKER
 

i'm a nightmare dressed like a daydream

ft. jenna-louise coleman | © miley cyrus et the-lovely-jenna-coleman.tumblr

 

- nom complet : ta mère t'a nommée Juliet, d'après le mythe de Shakespeare. Elle ne s'est pas trompée, car ce prénom te va comme un gant. Il est suivi de Penelope, toujours dans le goût de celle-ci pour les belles histoires, se référant cette fois à L'Odyssée. Ton patronyme est celui de ton père, Walker, et tu le portes avec une certaine fierté. - âge, date et lieu de naissance : tu es âgée de vingt-cinq printemps. Tu as vu le jour un neuf mai, au petit matin, dans la ville de New York, et plus précisément à Brooklyn. - origines et nationalité : tu es Américaine de nationalité, tu ne te sens pas autrement, mais tes origines sont ailleurs. En effet, ton arbre généalogique comporte des origines italiennes éloignées. - occupation, situation financière : après des études de littérature anglo-saxonne, tu es parvenue à être embauchée comme éditrice chez Penguin Random House. Par conséquent, tu es plutôt aisée ($$$$$$$$$$). - statut civil : c'est complexe. Tu n'as pas de chance, concernant l'amour. D'ailleurs, ton dernier petit ami est parti en te prenant ton poste de télévision. Mais, surtout, tu as tout fichu en l'air avec la personne qui comptait le plus à tes yeux. Tu ne te l'aies jamais pardonné, tu n'en as pas la force, tu éprouves une certaine honte quant à ta conduite. - orientation sexuelle : tu es bisexuelle, tu aimes tout autant les hommes que les femmes. D'ailleurs, tu l'assumes parfaitement. - traits de caractère : appliquée ~ passionnée ~ réfléchie ~ souriante ~ optimiste ~ sensible ~ confiante ~ possessive ~ rancunière ~ lâche ~ drôle ~ jalouse.  - quartier de résidence : tu vis avec ta sœur sur Center Drive, dans le quartier Del Rey Oaks.  - groupe : underdog.

gnaw upon my roots:

Then I guess she had to crash
Valium would have helped that dash
She said, hey babe, take a walk on the wild side
I said, hey honey, take a walk on the wild side.
© jlcdaily/lyrics by lou reed.

« Je ne te crois pas. Tu mens, je le sais, je le vois, je l'entends. Tu ne me dis pas la vérité. Bon sang, réponds-moi ! » Les mots te frappent, lourds, tranchants comme des couteaux. Tu savais que ce serait difficile, que ton cœur s'en retrouverait brisé à jamais. Mais, tu te dois t'en tenir à ta décision. Accomplir ta part du marché. Tu dois lâcher prise. Le laisser partir. Mettre fin à cette relation. Tu as promis, tu dois agir ainsi, même si ça te déchire de l'intérieur. « Edouard, s'il te plaît ... » murmures-tu. C'est trop difficile. Ta gorge se noue, tu sens les larmes te monter aux yeux. Non, tu ne veux pas pleurer, ça rendrait les choses encore plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Mais, tu as perdu le contrôle il y a bien longtemps, maintenant. Les larmes viennent d'elles-mêmes, roulant sur tes joues. « Réponds-moi, Juliet. Tu me dois au moins ça, » enchaîne t-il alors, alors que tu ne reconnais point la dureté dans sa voix. Si seulement, la situation avait été différente. Mais, tu devais faire ce choix. Tu ne sais comment le formuler, mettre des mots sur l'atroce vérité. Tu ne te reconnais toi-même pas dans ce choix. Tu ne te pensais pas capable de le trahir d'une telle manière. Cela va bien au-delà de ton mensonge, de cette tromperie inventée de toutes pièces. Tu aurais préféré que ce soit cela. « Je dois te quitter Ed, je le dois. » C'est tout ce que tu parviens à dire. C'est la vérité, tu es dans l'obligation de partir. Tu dois accomplir ce que l'on t'a demandé. Tu aimerais tellement qu'il te serre dans ses bras, te sentir en sécurité, auprès de lui, auprès de celui que ton cœur ne cesse de réclamer. Tes lèvres trouvent les siennes, pour un baiser long, humide, amer. Il porte le goût des larmes, de la déception. Du déchirement que tu ressens. L'idée de ne plus jamais le revoir te détruit. Le perdre t'anéantit. « Pourquoi ? » te demande finalement Edouard. Tu prends une grande inspiration. Ce ne sera jamais suffisant, mais il te faut au moins une grande inspiration, si tu dois lui dire la terrible vérité. « Parce que j'ai fait une promesse, Edouard. Ton père a accompli la sienne, je lui dois de le faire. » Les mots te déchirent la gorge, tant ils sont imprononçables. Ce choix ne sera jamais le bon, tu le sais. Au fond de toi, tu as toujours su que tu finirais par le perdre. Que le rêve ne durerait pas, que vous veniez de deux mondes opposés. A la différence que tu croyais qu'il finirait par te quitter. Qu'il finirait par préférer quelqu'un de son milieu à toi, toi qui l'aime à la folie. Toi qui n'imagine plus la vie sans lui. Toi qui, dans ses rêves les plus fous, s'imagine construire sa vie avec lui. Tu éclates en sanglots, c'est incontrôlable. « De l'argent, Ed, de l'argent. Contre ma parole, contre la promesse que je mette fin à notre histoire, » finis-tu par balbutier, t'effondrant littéralement. Tu sens sa déception, sa colère alors qu'il te regarde. Tu ne supportes pas d'affronter son regard, tu ne supportes pas celle que tu es devenue. Et pourtant, tu as besoin de cet argent. Ta famille en a besoin. Mais, tu n'as pas la force, de lui dire toutes ces choses : que ta mère a un cancer, que son traitement endette ta famille de jour en jour. Que sans cet apport, ils devront vendre le restaurant. Tu ne peux pas le lui dire. Tu préfères qu'il te croit vénale, plutôt qu'il ait pitié de vous, pauvres Italo-Américains. Et, tu le vois, claquer la porte, hors de lui. Et, tu sais que tu ne dois pas chercher à le retenir. Tu dois le laisser partir. Tu dois le libérer de toi, tu dois le laisser être l'homme de son rang, accomplir son destin, et ce, même si tu as le cœur brisé.

« Que nous est-il arrivé, tu sais ? » Faire le point sur ta vie est difficile. Tu as vingt-cinq ans. Tu devrais être plus heureuse que jamais. Tu exerces le métier dont tu as toujours rêvé, tu es jeune, libre, tu vis dans la plus belle ville du monde. Mais, il te manque quelque chose. Tu le sais, tu le sens. « Dis-moi, est-ce qu'il t'arrive d'oublier qui tu es ? » entends-tu à l'autre bout du combiné. Kyra est tellement importante pour toi. Elle a toujours été là. Et, la savoir si loin, alors que tu as besoin d'elle près de toi, de la savoir proche, ça te fait mal. Tu as besoin de ta sœur. De son bon sens, de son regard doux et compatissant, de ses conseils. « Oublier qui je suis ? Il m'arrive de me rappeler qui je suis, » réponds-tu, avec un rire jaune. Tu as l'impression d'avoir renié tous tes principes, petit à petit. Tu as changé. Tu n'aimes pas cela. Tu te racles la gorge, reprenant : « Je ne sais plus qui je suis. Ou comment j'en suis arrivée là. Qui j'étais me manque. Je veux à nouveau avoir un chez moi, tu comprends ? » New York est un chez toi, dans la mesure où tu as tes repères ici. Tu aimes tellement cette ville. Mais, tu t'y sens affreusement seule. Une âme perdue au milieu de la foule. « Et de vrais amis, Kyra. Le genre d'amitiés auxquelles on croyait. Ça me manque, et tu me manques. Ma vie me manque, aimer me manque. Tout me manque. » Tu n'as plus jamais aimé comme tu as pu aimé auparavant. Comme tu as pu aimer Edouard. La plus grande erreur de ta vie. Tu la regrettes, même si tu as pris la moins mauvaise des décisions. Tu n'arrives toujours pas à te regarder dans un miroir. Tu as vraiment renié tes idées, ce jour-là. Les évènements qui ont suivi ne sont qu'un enchaînement logique. « Il y a trois ans, tout semblait évident, n'est ce pas ? Conquérir la terre, sauver le monde, vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants ? Qu'est ce qui te rendra heureuse, Juliet ? Le pouvoir, la réussite, l'argent ? On a ces choses-là, désormais, et on n'est pas plus heureuses. Du moins, moi, je ne suis pas plus heureuse qu'avant, » murmure Kyra, à l'autre bout du fil. Tu acquisses. Tu te retrouves tellement dans ces paroles. Tu fais ton chemin dans l'échelle sociale. Tu commences à gagner pas mal d'argent, à vraiment bien t'en sortir. Mais, tu ne te sens pas heureuse. Tu as envie d'aimer, de rire, de rêver, de connaître le bonheur. Tu l'as perdu il y a bien longtemps, le bonheur. Tu te sens atrocement seule. « Tu crois qu'on peut faire quelque chose contre cela ? » te demande alors Kyra. Au fond de toi-même, tu le sais. Tu sais que tu te dois de l'essayer. Parce que l'on ne peut y arriver que lorsqu'on est auprès de ceux qu'on aime. Ta sœur te manque, tes parents te manquent. « Je rentre à la maison, Kyra. Je ne vois pas d'autre possibilité. Je reviens. »