if you dare come a little closer - Loup

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Loup & Gloria

if you dare come a little closer

Le miroir me renvoyait encore une fois le reflet ingrat d’une fille qui me paraissait énorme, et je me tire la langue avant de me lancer un regard dégoûté, glissant sous l’eau chaude en fermant les yeux, désireuse d’oublier. Oublier les paroles blessantes de Loup, oublier ce putain de kilo que j’avais repris en quelques petites journées. Je reste sous l’eau pendant longtemps, les yeux clos, savourant la morsure de la chaleur sur ma peau nue, laissant mes pensées m’échapper pendant quelques instants privilégiés. Je m’habille ensuite en quelques mouvements rapides, souhaitant brusquement accélérer le cours de temps et pouvoir enfin le revoir. Je m’étais le compte de mon impatience de le revoir seulement dans le but de me venger mais également impatiente de voir ce qu’il était devenu autant physiquement que mentalement. Impatiente et quelque peu stressée, je me demandais tout de même s’il me reconnaîtrait ? J'avais toujours tenté de contrôler ma vie un maximum, de me préserver des mauvaises surprises, en particulier celles concernant des interactions avec d'autres personnes de mon entourage, imprévisibles jouets qui pouvaient se montrer tour à tour cruels et attentionnés. Ainsi ma futur rencontre « improvisée » avec Loup me mettait légèrement mal-à-l’aise et ma hantise était la même depuis toujours. Alors je tentais tant bien que mal de tout contrôler, ne s’octroyant de répit que lorsque mon but final était enfin atteint, chose qui n’arrivait, pour être franc, que peu souvent. Je jette une nouvelle fois un coup d’œil au miroir, me fixant pendant quelques secondes, jusqu’à ce que les larmes viennent me brûler les yeux, aussi venimeuses que l’étaient bien souvent mes paroles. Mes grands yeux clairs étaient vifs, bien qu'un peu cernés, ma peau pâle, mes cheveux légèrement décoiffés, et mes lèvres étaient tordues dans une moue moqueuse qui ne laissait aucun doute quant à ce que je pensais de moi-même en ce moment. Mais l’heure n’était pas à la morfonde. Et d’un pas affirmé, je sors de chez moi pour me rendre au Rusty Pelican, sans regarder personne, pas un sourire. J’étais au courant, que le jeune Lannister se rend chaque soir dans ce bar après le boulot. Car depuis mon arrivait à Belmont Springs, je le faisais suivre, je connaissais tous ses moindres gestes, ses connaissances … Et je n’avais pas arrêté depuis mon arriver à Belmont Springs. Je voulais tout savoir de lui … pour pouvoir mettre au point ma vengeance –évidemment !- Comme toujours - ou plutôt, comme chaque vendredi soir -, l'endroit était bondé. Le barman me salua d'un hochement de tête, m'indiquant par la même occasion qu'il venait vers moi alors que je m'installais sur l'un des hauts tabourets. Mon regard continuait de scruter la salle à sa recherche. Mes yeux ce braque enfin sur Loup que je viens de repérer, je jubilais. Une vodka orange à la main, je m’approche de lui. Il était enfin temps que les retrouvailles ce fassent … pour le meilleur comme pour le pire. Je vais avancer normalement, prendre un air normal et faire des choses normales. « Bonsoir beau brun, tu savais que le lion peut faire l’amour plus de cinquante fois par jour ? » Question normalité on repassera …

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Le Rusty Pelican est bondé de monde et un instant, je me demande ce que je fiche là. Pourquoi je m'obstine à venir là tous les soirs, pourquoi je commande toujours le même cocktail à base de whisky, pourquoi c'est toujours le même chose de filles qui m'aborde. Ces filles superficielles avec l'allure féline mais le QI d'une huître. Celles qui ne m'intéressaient jamais. Parce qu'elles étaient trop surfaites, pas assez naturelles. Je cherchais encore et toujours le diamant brut. Je l'avais sans doute filer, un jour et il avait porté le nom de Gloria. Dans le fond, ça ne servait plus à rien de penser à ça. Elle devait être loin, très loin de moi en ce moment et c'était sans doute le mieux à faire. Essayant d'effacer ces pensées de ma mémoire, j'attrapais mon verre de whisky et le portait à mes lèvres pour le boire d'une traite. D'habitude, je me contentais d'un seul verre. Aujourd'hui, sans savoir vraiment pourquoi, je sentais que j'en avais besoin d'un deuxième. De manière peu aimable, je claquais des doigts pour que le serveur remplisse de nouveau mon verre. Perdu dans mes pensées, je ne remarquai même pas qu'une charmante jeune femme venait de prendre place à mes côtés. Pourtant, ses yeux étaient braqués sur moi et me brûlaient presque la peau mais en ce moment précis, rien ne pouvait me faire détourner les yeux de mon verre de nouveau plein. C'est là qu'il entendit une voix s'élever près de moi : « Bonsoir beau brun, tu savais que le lion peut faire l’amour plus de cinquante fois par jour ? » Cette réflexion me fit sourire. Au moins, cela avait le mérite d'être original. D'habitude, les approches étaient beaucoup plus banales, moins recherchées. J'eus presque l'envie de tourner les yeux pour découvrir la jeune femme. Malheureusement pour elle, et sans doute pour moi, je n'étais pas d'humeur joueuse, ce soir. « Je passe mon tour pour battre le record. T'es pas mon style de fille. » dis-je sans même la regarder. En fait, elle était désormais plus proche de moi et elle dégageait un parfum qui me troublait particulièrement et me semblait terriblement familier. Replongeant mon nez dans mon verre, j'étais persuadé que la jeune femme arrêterait ici ses avances. Après tout, j'avais été plutôt clair. A ma façon, certes, mais il n'y avait de doute possible, je n'étais pas intéressé. Je me fichais même de savoir à quoi elle ressemblait et elle devait bien s'en rendre compte car mon regard resté planté dans le fond de mon verre. Peut-être allait-elle me traiter de goujat et elle en avait le droit. Mais j'étais ainsi. Blessant parfois, froid souvent. Je ne cherchais pas à plaire aux femmes, ni aux hommes. Si elle s'accrochait, elle risquerait d'en faire les frais.

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Loup & Gloria

if you dare come a little closer

On pourrait croire qu'en cinq ans, les gens changent beaucoup, et qu'on peut avoir du mal à les reconnaître. C'est fou, mais j'ai l'impression que Loup n'a pas changé d'un poil. Il a toujours le même visage, les mêmes expressions, le même ton sarcastique. Son visage à lui seul renferme tant de souvenirs, la plupart de bons souvenirs, de très bon mais tout vient se gâcher par une simple phrase qui hante mon esprit et qui revient en boucle sans cesse « Je ne suis pas désespéré, non plus. Ce ne sont que des rumeurs. » Désespéré. J’avais l’air si désespéré ce soir-là pour qu’il veut m’embrasser ? Je me demandais s’il ne m’avait pas mené en bateau depuis le début de notre amitié pour pouvoir m’atteindre plus facilement et me rabaisser. Si tous nos délires, nos fous rires, nos moments partagés est-ce qu’ils comptaient vraiment pour lui ou ce n’était que pour me faire du mal, me détruire ? J’avais vu en Loup le pansement idéal à mes blessures, celui qui serait capable de me les panser et me soigner, me faire gagner ma confiance en moi. Car il me trouvait belle même sans Terracota et mascara L’Oréal, il me trouvait belle malgré mes kilos en trop. Mais ça n’a été que le contraire et j’ai finis par tomber de haut. Il était vrai qu’un mec comme Loup était impossible qu’il soit ami et encore moins le petit-ami d’une fille comme moi. Mais naïve comme je suis, j’avais sauté à pied joint dans cette amitié sans bouée de sauvetage pour me sauver. Pour me rassurer je m’étais dit que c’est ma génération qui est comme ça. On s’attache puis on se jette et qu’importe si l’un des deux souffre, ce qui compte c’est la découverte. Mais je ne pouvais rester à Belmond Springs, je ne pouvais rester près de lui et m’était donc enfuie de ma ville natale et je voulais me venger. Je voudrais qu’il ressente ce que j’avais ressenti, je voudrais qu’il se sente aussi minable que j’avais pu l’être. J’avais souffert pour devenir ce que j’étais devenu, j’avais souffert pour perdre 30kg et avoir ce corps, je m’étais fiancé avec un homme que je n’aimais pas seulement pour pouvoir me pavaner à son bras et montrer au monde que j’avais un fiancé au physique avantageux. Et pourtant lorsqu’enfin nos retrouvailles surviennent, rien ne se passe comme je l’aurais voulu. Je pince les lèvres. Je ne suis pas son genre de fille. Avec ou sans 30kg en moins je ne serais jamais son genre de fille. Je suis légèrement vexée mais ne laisse rien paraître. « A vrai dire je pense pas que tu serais capable d’assurer. Oh tu préfères peut-être le faire avec les morts ? » Un sourire aux lèvres, j’espère que ma phrase le fera réagir et qu’enfin il pose son regard sur moi.

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Cette odeur familière me rendait un peu dingue, en fait. Désormais, je l'associais à une image de passé qui me hantait depuis des années. Cette image que je n'avais jamais réussi à sortir de ma tête. Il n'y avait que deux souvenirs qui me faisaient cet effet. Le souvenir du kidnapping de ma jeune sœur et le départ de Gloria après ma trahison. Les deux seuls souvenirs où dans ma tête, j'avais le rôle du coupable désigné d'office. Je sentais encore la présence de la fille près de moi et je la détestais immédiatement pour porter le même parfum enivrant que Gloria à l'époque. Je lui en voulais pour faire remonter de tels souvenirs. « A vrai dire je pense pas que tu serais capable d’assurer. Oh tu préfères peut-être le faire avec les morts ? » Cette fois, son approche ne m'amusait plus, elle m'intriguait. Faisait-elle référence à mon métier ou bien avait-elle simplement un humour douteux ? Je pariais étrangement sur la première solution. Calmement, je tournais le visage vers elle, mon verre entre les mains. « Très drôle. » Je la décrivis rapidement du regard, son sourire m'éblouissant un peu la vue. Elle était radieuse, élégante. En plongeant mon regard dans le sien, mon verre glissa d'entre mes doigts et vint s'écraser sur le comptoir, faisant sursauter le serveur. Non, ce ne pouvait pas... Non, ce n'était pas possible. Les sourcils froncés et la gorge soudain très serrée, je finis par souffler, comme un murmure : « C'est pas possible. » Je ne pus m'empêcher de me lever pour lui faire face et la regarder d'un peu plus près, comme un loup autour de sa proie. D'un geste maladroit et sans doute inapproprié, j'écartais une mèche de cheveux du front de la demoiselle. « Gloria ? » Je connaissais déjà la réponse. Je savais qui elle était. Elle avait beau avoir changé du tout au tout, je retrouvais dans son regard les mêmes lueurs que dans le passé.

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Loup & Gloria

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J’ai versé tellement de larmes que je ne pourrais même plus les compter. Des nuits à mouiller mes draps. Des heures à serrer mes couvertures en essayant de faire mes yeux en évitant de revoir son visage ou de me rappeler la discussion qui a mis fin à notre « amitié ». Je me suis sentit meurtrit. Je me suis sentit trahit. Alors la fuite était le meilleur moyen de me sauver, de me secourir avant d’être totalement noyé. J’ai fait ce choix pour me protéger de tout le mal qu’il me procurait. Cependant, la douleur était présente à cet instant précis. Pour autant je demeurais impassible et imperturbable, un grand sourire sur mes lèvres, extérieurement néanmoins ; à l'intérieur je souffrais presque de le voir, quand mon côté sadique et cruel jubilait de le voir perdre le contrôle lorsqu’il me reconnut. C’était malsain et pourtant j’étais heureuse car j’en voulais à Loup, au moins autant que je le haïssais, qu'il me répugnait, que je le méprisais... Mais dieu qu’il était toujours aussi beau ; cette vérité fit monter un peu plus la colère en moi ; oublier la beauté de Loup avait été une erreur, car de nouveau face à lui cela me frappa de plein fouet. J’étais quelque peu déboussolée. Et je me demandais si une vengeance devait-être toujours d’actualité. Mais finalement, mon élan d'altruisme ne dura qu'un court instant lorsque sa main me toucha pour écarter une mèche de mes cheveux. Instinctivement, je tourne la tête. Je ne pouvais le laisser me toucher, s’il pensait que c’était aussi facile … Qu’il aille au diable ! Je ne voulais plus le voir dans mon entourage direct, je voulais le faire souffrir ! Toujours silencieuse, je ne pouvais retenir ce rire nerveux de résonner dans ma gorge lorsqu’il prononce mon prénom alors que je prononce le sien comme un écho à mon propre prénom. « J’ai entendu que tu t’occupais des morts maintenant. » » j’avouais à demi-mot que je m’étais renseignée sur lui, qu’il ne m’était pas si indifférent que ça « ça m’étonne pas vraiment, tu as jamais été vraiment douée avec les humains … » » mon ton acerbe puait l’amertume. Je secoue vivement la tête, non je lui montrerais pas une pointe d’égard à sa personne.

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Elle est là, devant moi et ce n'est pas un songe. Je viens de sentir ses cheveux rouler sous mes doigts et j'ai l'impression de faire un bond de mille ans en arrière. J'ai la sensation de revenir à cette époque révolue et bénie où tout avait été plus simple. Cette époque lointaine où Gloria n'était pas qu'un souvenir douloureux. Face à moi, elle garde ce sourire familier mais je sens bien qu'elle bouillonne. Je le vois quand elle détourne la tête pour m'empêcher de laisser mes doigts se balader un peu plus longtemps sur sa joue. Elle me lance un regard qui ne me plaît pas et me donne cette horrible sensation de n'être qu'un faible. Il n'y avait que Gloria pour adoucir cette carapace que je m'étais forgée année après année. Malgré tout ce temps séparés, elle arrivait encore cet incroyable pari : faire de moi une sucrerie. Un marshmallow grillé au feu de bois. Ce que je ressentais en cet instant était brouillon. Un mélange de bonheur et de culpabilité. Comme si j'avais attendu ce moment toute ma vie et l'appréhendait avec la même force. « J’ai entendu que tu t’occupais des morts maintenant. » Le ton qu'elle employait ne signifiait rien de bon. Je n'attendais pas d'elle qu'elle me saute dans les bras ou bien qu'elle soit aimable mais je ne voulais pas non plus qu'elle m'agresse comme elle était en train de faire. Elle savait d'expérience que dans les joutes verbales, j'étais celui qui remportait toujours la mise. Celui qui finissait par réellement par blesser l'autre et qui ne pouvait que s'en mordre les doigts. « ça m’étonne pas vraiment, tu as jamais été vraiment douée avec les humains … » Une petite moue se dessina sur mon visage. Le genre de moue qui disait Ok, je l'ai bien méritée, celle-là. Et c'était vrai. J'avais mérité cette remarque sarcastique. J'étais même incapable de lui en vouloir. Les bras toujours ballants, j'avais l'air du plus grand idiot de cette terre. Et je l'étais sans doute. « Au moins les morts ne parlent pas. » Je regrettais mes paroles à l'instant même où elles franchissaient mes lèvres. Je ne voulais pas que Gloria se taise. Non, je voulais qu'elle continue de parler. Qu'elle ne s'arrête jamais. Même si c'était pour dire n'importe quoi. Même si c'était pour se confronter à moi. Je voulais juste continuer de voir danser ses lèvres. Parce que j'avais tant rêvé ce moment que je me moquais que ça se transforme en cauchemar. « Tu as changé. » constatai-je, plus pour moi-même. Ce n'était pas pour mettre en avant sa perte de poids, loin de là. D'ailleurs, je m'en fichais qu'elle soit devant moi avec ses kilos en moins. Tout ce que je voyais, c'était ses yeux gris plein de rancœur. Il fallait chercher loin pour repérer les mêmes lueurs de douceur et de tendresse qui les avaient longtemps bercés. C'était plutôt pour souligner son comportement agressif. Jamais elle ne se serait comportée ainsi dans le passé, même avec son pire ennemi. Et je l'étais sans doute en cet instant. L'ennemi juré.

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Loup & Gloria

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Pendant ses cinq années loin de lui et de Belmont Springs, j’exultais d’une vengeance cruelle que je pourrais lui faire subir. J’étais en réalité foncièrement rancunière pour vouloir le faire payer de la sorte à qui je tenais pourtant, bien plus je ne le pensais encore. Je finirais par me montrer cruelle ; faire espérer avant de tout démolir, le faire se sentir unique avant de le détruire, il n'y avait plus de limite dans mes vengeances dont mon coeur n'était pas de pierre, mais sinon meurtri. J’avais donc imaginé de longue fois nos retrouvailles, j’avais imaginé d’être douce et docile, lui faire espérer que l’ancienne Gloria était toujours là avant de l’achever. Je pensais être plus forte que cela mais j’étais si faible, si cassable et fragile. De la porcelaine déjà tellement fêlée que le moindre coup pouvait me brisait un peu plus, m'emmenant toujours un peu plus loin de mes maigres chances de rédemption. Mais je lui balance des paroles acides, des paroles pleines de rancœurs, de mépris voire d'amertume et ma voix, d’habitude douce et basse, monte d’un cran. Mon regard ancré dans le sien, je ne faiblis pas car non, il ne verra pas une once de désespoir ou de souffrance. Je ne flancherais pas car il est le coupable du désastre. Il a joué ses cartes, il a fait un choix. Un choix dont il ne voulait pas que j’en fasse partit. « Au moins les morts ne parlent pas. » Mais il reprit la parole, se faisant dur et froid. Coup de poing dans mon cœur déjà beaucoup trop sensible, coup de poing dans mon âme éthérée. « Mais impossible de se jouait d’eux, malheureusement … » Je l’avais détesté de s’être jouait de moi, de m’avoir menée en bateau. De s'être comporté comme le salop qu'il était. Et pourtant, chaque jour m'avait un peu plus lacéré le cœur de son absence. Il m'avait... manqué. J’érigeais ma haine en défense. Je ne bougeais donc pas, ni même ne cillait, me contentant de plonger mon regard glaçant dans le sien, jamais je n'eus d'œillade aussi sombre et meurtrière pour Loup. Mais je ne pense pas que mes mots l’atteint, le blesse comme il me blesse vu qu’il n’a claqué des doigts pour me faire souffrir encore un peu plus. Je paye le prix d’un amour qui était voué à l’échec dès le début. J’étais si ridicule de croire qu’on pouvait être ensemble après un simple baiser. Si ridicule d’avoir pu penser qu’il m’aimait. Mais j’avais voulu y croire. Je voulais croire qu’un lui et moi, ça pouvait marcher. La grosse et moche avec le beau brun de l’école. La naïveté de cette chère Gloria. Mais j’en avais fini avec la naïveté. Ça blesse trop. Ça fait souffrir trop abondamment. J’ai dit au-revoir à certaines parties de moi pour avancer, pour marcher vers l’avant et mettre de côté les blessures. J’étais différente de l’ancienne Gloria. J’en étais consciente et pourtant lorsqu’il me le fait remarquer, je me renfrogne « Je n’ai plus l’air si désespérée que ça ? » Désespérer un mot qui ne sonnait pas si anodin pour moi puisque c’était le même mot que Loup avait utilisé pour me décrire face à ses amis.

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Même si j'avais souvent ce rôle, ce n'était pas si évident que ça d'être le coupable. Surtout face à Gloria. Parce que comme toujours, elle me rendait incapable de sortir mes crocs, incapable de réellement m'opposer à elle. Incapable, tout simplement. Elle avait toujours su trouver et faire ressortir le meilleur en moi. En fait, c'est elle qui me rendait indéniablement meilleur. Lorsqu'elle était sortie de ma vie, j'étais devenu pire que je ne l'étais. J'avais sombré dans les méandres de ma méchanceté gratuite et de mes remarques sarcastiques. Malheureusement, il était sans doute impossible de revenir en arrière. Son départ m'avait brisé un peu plus qu'avant encore. Je n'avais eu que mes yeux pour pleurer son absence et comme mes larmes avaient refusé de couler alors j'avais simplement bâti un mur en béton autour de mon coeur. Depuis Gloria et son sourire enjôleur ? Personne. Personne n'avait effleuré ma carapace comme elle avait su le faire. A l'époque, et peut-être même aujourd'hui encore, j'aurai tué pour qu'elle soit heureuse. Même si je ne l'avais jamais réellement montré. Même si j'avais été trop con pour faire l'inverse. Après tout, j'étais incapable de garder une relation saine et stable. Ma relation avec Gloria n'avait pas dérogé à la règle. J'avais tout brisé en l'espace d'une seconde. Parce que je n'avais pas assumé sur le coup. Je n'avais pas assumé d'avoir envie de passer mes journées à l'embrasser. Alors, j'avais prononcé ces mots horribles qui avaient du la faire souffrir. Et je m'en voulais à mort. Elle était la deuxième personne que j'avais laissé s'échapper de ma vie après ma petite sœur. Si Gloria ne semblait pas me pardonner mes erreurs, je ne me les pardonnais pas non plus.

Mais malheureusement pour la belle Greenleaf, je n'étais pas prêt à changer qui j'étais. Plus méchant, plus froid, plus acéré qu'à l'époque. Je ne pouvais pas accepter les paroles qu'elle avait envers moi. C'était trop facile de débarquer dans mon univers et me balancer des vérités que je savais déjà. « Je n’ai plus l’air si désespérée que ça ? » fut la phrase de trop. Un sourire moqueur traversa mes lèvres et mes yeux contemplèrent quelques instants le plafond avant de se reporter sur elle. Je la fixais avec avidité, mon regard caressant chaque centimètre de son visage. Elle n'avait l'air qu'une innocente biche. « Ecoute, Gloria, si t'es venue me voir pour me reprocher des choses que je connais déjà, tu peux rentrer chez toi. » Mes paroles étaient froides, quasi glaciales. Même si je ne voulais pas paraître si insensible, j'étais incapable de les retenir. « Il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne pense à ce que j'ai dit, ce jour-là. Pas un jour sans que je rêve que Marty McFly soit réel pour qu'il m'emmène dans une machine à remonter le temps. » Inconsciemment peut-être, je fis quelques pas vers elle, réduisant considérablement la distance entre nous. « Tu veux que je te dise quoi ? Que je suis désolé ? Franchement ? » soufflai-je.

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Loup & Gloria

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« Ouch… » lâchai-je ironiquement, un petit sourire narquois aux lèvres. « Je vois que tes répliques ne se sont pas améliorées avec le temps. Tu t'es levé du mauvais pied Lannister ? » et pourtant mon cœur se serre – j’ai l’impression d’étouffer tant j’ai mal à cet instant-ci. Je le déteste – je le hais – je le maudis et surtout je me déteste au fond d’être éperdument attaché de cet espèce de connard. Je relève mon regard en sa direction laissant place à un regard de glace bien significatif de toute la colère que je ressens à ce moment précis. Ça me rendait totalement dingue de le voir se comporter comme la bête dégoûtante qu'il avait toujours été avec tous sauf avec moi. J’avais toujours été celle qui le rendait « plus humain », la graine de douceur dans son monde de brute. « Mais il y a pas que tes répliques qui ne se sont pas améliorées car apparemment chez toi les sentiments partent aussi vite qu’il vienne, comme quoi ma première impression sur toi était la bonne au final : un vrai connard » un mensonge. J’avais effectivement changé entre ma rancœur à son égard, mes paroles acides et amer, ma douceur et ma tendresse envolaient, je me mettais maintenant à mentir. Il n’a jamais été un vrai connard à mes yeux certes les premiers mois les réflexions désobligeantes à mon égard ne permettaient pas vraiment à mettre des bases solides dans notre relation. Et notre relation les premiers mois se contentait de sa part à des répliques cinglantes et de mon côtés à des insultes et des milliers de connard. Et puis notre relation a évoluée. On était là l’un pour l’autre, on s’épaulait et on était de très bon ami. Surement un peu plus qu’un ami à mes yeux. Notre relation était si étrange, surtout aux yeux d’autrui, que je ne pense pas que la langue anglaise ne connaisse qu'un seul mot, adjectif, ou tournure de phrase quelconque pour pouvoir la décrire. Lui et moi, c'était une affaire de ressenti, ça ne se passait même pas dans les paroles qu'on s'échangeait, ni même dans nos regards qui se croisaient, c’était quelque chose d'émérite que le commun des mortels ne peut pas comprendre. « Il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne pense à ce que j'ai dit, ce jour-là. Pas un jour sans que je rêve que Marty McFly soit réel pour qu'il m'emmène dans une machine à remonter le temps. » Un retour en arrière vertigineux. Des images me revinrent à l'esprit. Puis des cris résonnaient dans mes tympas, les miens vraisemblablement. Ses paroles brutales m'avaient déchiré mon coeur, redoutable poignard dans le dos. A l'époque, complètement déchirée j'aurai pu lui crier qu'il était le beau connard qu'elle n'avait jamais rencontré de toute son existence de damnée. J'aurai beau le traiter de tous les noms ce jour-là mais j’avais préféré fuir. Le lendemain de mon départ et donc de ses paroles acides me concernant avaient été très difficile à avaler. Encore aujourd'hui, un goût amer me restait au travers de la gorge. Erreur ultime, la distance de sécurité qui nous séparait se réduit considérablement. Il est proche de moi, beaucoup trop proche. Si près de moi que je sentis mon cœur faire un bond en avant mais je me persuadais qu’il résultait plus à de la colère que tout autre noble sentiment. J’aurais voulu reculé d’un pas ; je ne voulais pas sentir son parfum, voir les moindres détails de son visage. C’est dur, trop dur. Mais je me retiens. Je me mords la lèvre pour me contrôler alors que mon regard ambré resta soigneusement hors de portée de celui de Loup, effrayée que celui-ci puisse y déceler une once de faiblesse, justement. « Tu veux que je te dise quoi ? Que je suis désolé ? Franchement ? » Je ne savais que dire, je n’avais aucune idée de ce que je voulais. J’étais perdue entre l’envie de le pardonnait, de repartir à zéro et l’envie de partir, de fuir à nouveau. Entre l’envie de laisser mes joues se colorer de peine et celle de paraître forte, l’envie de lui montrer que j’avais réellement changé et pas seulement physiquement. Je devais prendre ce qui me restait de courage et ne pas céder. Soutenant difficilement son regard malgré tout, je profite de la diversion du serveur qui nettoie les morceaux de verres causé par Loup. Quelques minutes de gagnées pour mon cerveau non à même de réfléchir correctement à la situation et à savoir ce que je voulais réellement. Une vengeance ou simplement le revoir ? Saisissant mon verre du bout des doigts, je laisse mon regard vagabonder sur un couple de parfait inconnu avant de relever mon regard sur Loup et de répondre à sa question « Je » Je ne sais pas voilà ce que je voudrais lui hurler. Qu’il avait tout gâché alors ses excuses il pouvait les mettre où je pense. « Je veux que tu souffres autant que j’ai souffert. » Ma voix contredisant peut être mes dires alors que je soutins son regard, mes lèvres charnues esquissant un sourire en coin face à des paroles un peu trop violentes surement.

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Elle pouvait se cacher derrière tous les faux sourires qu'elle désirait. Je savais que la vieille Gloria, celle pour qui mon coeur avait battu un peu plus fort, était toujours là. Pourtant, je ne ferais pas des pieds et des mains pour la retrouver. Le peu que je voyais d'elle en ce moment ne m'intéressait pas. Elle était à peine plus attrayante que les pétasses qui me tournaient d'habitude autour et que je prenais plaisir à rembarrer. Elle était belle, je ne pouvais le nier. Mais belle, elle l'avait toujours été. Trente kilos en plus ou non. Elle avait toujours ce visage d'ange qui m'avait fait craquer des années auparavant. Ce visage que je revoyais sans cesse lors de mes nuits de sommeil les plus agitées entre rêve et cauchemar. Gloria était ce terrible paradoxe. A la fois mon rêve et mon pire cauchemar. La voir face à moi avec ce sourire narquois sur le visage me ramenait à ces heures passées à me prendre la tête entre les mains et résister à l'envie de me détruire les poings contre le mur. J'avais été un connard. Oui, l'insulte qu'elle m'avait balancée le plus souvent se révélait être vrai. J'étais le plus gros connard de cette terre. Elle avait sans doute fait le mauvais choix en s'installant à côté de moi sur les bancs de la fac. Elle aurait du sentir l'arnaque plus vite. Je n'aurais pas eu à la faire souffrir. « Mais il y a pas que tes répliques qui ne se sont pas améliorées car apparemment chez toi les sentiments partent aussi vite qu’il vienne, comme quoi ma première impression sur toi était la bonne au final : un vrai connard. » J'ai franchement envie de hurler mais la seule que je suis capable de faire, c'est soupirer longuement, mettant à jour mon profond agacement. « Le fait que je sois un gros connard n'est pas la nouvelle du siècle, tu sais. Je peux trouver au moins dix personnes dans ce bar qui pensent la même chose que toi. » C'était vrai. Je n'étais pas souvent le bienvenue, même dans les lieux publics. D'ailleurs, j'avais pu voir une blonde qui m'avait draguée la dernière fois qui m'avait fait un doigt d'honneur lorsque j'étais rentré dans le bar. Quel accueil chaleureux... « Et tu ne sais rien de mes sentiments. Tu parles de ce que tu ne connais pas. » J'étais un peu dur mais en même temps, elle devait prendre conscience que cette situation m'avait aussi fait souffrir. Sans doute pas avec la même intensité mais souffrir quand même. Lorsque je me rapprochai d'elle, je pus sentir son corps entier se crisper. Finalement, les vieux démons étaient sans doute encore là. Ceux qui avaient réchauffés nos âmes en dansant sur nos coeurs battant. Puis qui s'étaient amusés à détruire tout ce qui avait été construit. La bêtise humaine. « Je... » Je savais que mes excuses, même les plus sincères et les plus belles, elle n'en voudrait jamais. « Je veux que tu souffres autant que j’ai souffert. » Je n'en croyais pas mes oreilles. Voilà qu'elle voulait se venger. C'était tout sauf la Gloria que j'avais connue. Et cette nouvelle Gloria me rendait bouillonnant de rage. Que répondre face à cette haine qu'elle me vouait ? Sa colère était normale, certes, mais l'adage "Oeil pour oeil dent pour dent", ce n'était pas elle. « Sérieusement ? Ne me dis pas que ton cerveau a fondu en même temps que toi... » C'était du grand Loup, du grand n'importe quoi, de la méchanceté pure et simple. Même si dans ma tête, je voulais simplement la faire réagir. « Tu crois que j'ai rien ressenti quand j'ai appris que t'étais partie ? Tu crois que j'ai repris ma vie comme si de rien n'était ? Tu crois que j'ai vraiment voulu te faire du mal ? » Ma voix était devenue plus rapide et le ton était monté. Parce qu'elle me poussait à le faire. Alors que je ne m'énervais que très rarement, elle avait réussi, en quelques minutes à peine, à me rendre plus loquace que ces dernières années. C'était la magie Gloria.

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Loup & Gloria

if you dare come a little closer

J’ai le cœur en berne et je ne sais pas si cette fois-ci je réussirais à m’en sortir. J’ai tout offert à Loup : mon cœur, ma confiance, et surtout toutes ces perles d’espoirs qui me faisaient imaginer un avenir bien meilleur que tout ce que j’ai pu avoir jusqu’à présent. Il les a toutes brisé une à une sans me laisser le temps de réaliser quoique ce soit. Lorsqu’il m’a blessé parce qu’il ne se sentait pas d’affronter cette situation, je n’ai rien trouvé à rien dire, mon corps totalement paralysé par la douleur qui montait en moi. J’ai donc préféré fuir. Je me suis sentie trahie – perdue – idiote d’avoir cru à l’amour. D’avoir pu croire à un nous. Le pire dans toute cette histoire c’est que j’ai beau vouloir le détester, le haïr de toutes mes forces d’agir comme une espèce de gamin immature je n’y arrive pas. Mes sentiments m’explosent chaque jour un peu plus au visage. Je regrette évidemment tout ce que je viens de sortir, même si apparemment ce n’est pas le cas de ce dernier. Il semble avoir eu cette facilité à me balancer toutes ces horreurs au visage pour me blesser, encore. Mais en une fraction de seconde tout bascule. « Le fait que je sois un gros connard n'est pas la nouvelle du siècle, tu sais. Je peux trouver au moins dix personnes dans ce bar qui pensent la même chose que toi. » Les mots se coincèrent en travers de ma gorge, encore troublé par ce Loup tortionnaire et salop notoire que je ne connaissais pas, du moins aucune de ses paroles si sanguines ne m’avait jamais été adressé. Comment lui faire comprendre que lors de ce maudit jours où j’avais surpris ses propos à mon égard, j'avais tout perdu, jusqu'à mon coeur et mon âme, comment lui avouer que je sentais qu'on allait me dépouiller encore, qu’il allait me dépouiller. Je n'eus guère le temps de débloquer quelques mots, que déjà il reprit la parole m’accusant que j’étais loin de connaître ses sentiments. « Alors dis-moi ! Dis-moi, Loup qu’est-ce que tu ressens ? » Je questionnais Loup. Je ne voulais pas y aller par quatre chemins, je voulais être directe, franche, décisive. Je n’avais plus le temps de jouer à quelque jeu que ce fut, et je n’en voyais plus l’intérêt. Je n’avais plus la moindre envie de m’amuser avec Loup. Depuis mon départ à Belmont Springs, j’avais rapidement compris pourquoi Sartre s'était tant acharné à dire que "L'enfer c'est les autres". Sûr qu'il avait raison c'te corniaud de Sartre, sûr que l'enfer c'est les autres, mais le plus grand des enfers, c'était d'encore garder des sentiments certains pour celui qui est le responsable de notre fuite. Je m’étais toujours dit, comme Hiro Nakamura, si j’avais pu remonter dans le temps, j’aurais sûrement jamais rencontré Loup. J’aurais préféré ne jamais l'avoir rencontré, de ne jamais l’avoir aimé que de l'aimer encore malgré ses paroles blessantes. C'était en quelque sorte assez compréhensible, vu les circonstances atténuantes de notre relation actuelle, plus ou moins en dents de scie, entre paroles cruelles, dangereux rapprochements, ironies et haines plus que palpable. Ces moments étaient si entremêlés de sentiments contradictoires et difficilement inexplicables que j’avais l'impression de devenir folle. Je le détestais autant que je l’aimais. Je lui en voulais autant que je voulais tout lui pardonner. « Sérieusement ? Ne me dis pas que ton cerveau a fondu en même temps que toi... » Comment osait-il ? Je sens les larmes au bord de mes yeux prêtes à se déverser sur mes joues. Il arrive encore à me blesser, c’est tellement simple que je m’en veux d’être aussi faible. Honteuse, je me rendis compte que j’avais cru que ma rencontre avec Loup aurait pu tout arranger. Ma vengeance aurait pu tout arranger. Petite enfant naïve, qui se promettait la lune, tombe de haut et puis pleurniche. J’avais cru, ne serait-ce que quelques secondes, que lorsque je le verrais tout irait bien. J’avais cru que ma douleur disparaîtrait, je m’étais bercée d’illusions, et la douleur s’en trouvait amplifiée, et cela par sa propre faute et ce fut dans un accès de rage soudaine que je lui décroche une gifle qui semblait sortir de nulle part alors que ma voix monte crescendo « Fermes-là ! » La poupée en chiffon était tellement ridicule, perdant le contrôle. J’avais perdu la tête, devenant complètement folle, douce enfant poussée dans ses derniers retranchements. « Tu crois que j'ai rien ressenti quand j'ai appris que t'étais partie ? Tu crois que j'ai repris ma vie comme si de rien n'était ? Tu crois que j'ai vraiment voulu te faire du mal ? » Son blabla qu’il venait de me dire, je ne voulais pas le savoir. Non car dans mon esprit, seule moi j’avais souffert. Car il était le seul responsable de ma peine, de notre peine à en croire ses paroles. J’en avais fini, s’en était trop. « Tu sais quoi, laisses tomber car tout ça c’est de ta faute ! Tu avais tellement honte d’avoir pu embrasser la moche et grosse Gloria que tu as préféré proférer ses paroles blessantes. C’est tout ce qu’il y a retenir. » J’aurais voulu hurler, j’aurais voulu le frapper mais au lieu de quoi une larme s’échappe et roule sur ma peau cristalline, témoignant et montrait à Loup ma faiblesse. J’étais tout simplement ridicule. Une larme solitaire que j’efface d'un revers de main avant de me détournais, pressée de quitter le pub, je bouscule les gens sur mon passage jusqu’à ce que j’atteigne la porte, que j’ouvre à la volée, pour me jeter au dehors avec toute la haine du monde. Il serait sans doute temps de cesser ces jeux, pitoyablement mélodramatiques.

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