don't break me down.

- nom complet : Eric Baruchel doit son patronyme à un aïeul respectable ayant soi-disant existé au dix-huitième siècle. - âge, date et lieu de naissance : Proche de la trentaine, il a vingt-neuf ans. C'est en février et plus exactement le vingt-sept, qu'il souffle ses bougies. Originaire du Compté d'Orange, individu de Belmont Springs, citoyen mondain, successeur louable d'un important patrimoine, il s'apparente casanier, s'exile pour sa profession. - origines et nationalité : Intarissable sur sa famille et ses origines, celles-ci s'étendent jusqu'en Europe, et plus particulièrement au nord de la Grande-Bretagne. Ceci-dit, il est américain. - occupation, situation financière : Golfeur professionnel, il a fait de la passion de son père, sa propre réussite ($$$$$$). - statut civil : Il se revendique célibataire, attire souvent les convoitises, se satisfait parfois dans les bras d'une revancharde trompée par son mari. - orientation sexuelle : Elles, l'autre sexe, sulfureuses, aux voix de sirènes, jambes interminables, superficielles, naturelles, toutes. - traits de caractère : Courtois, esthète, directif, orgueilleux, affable, disert, excessif, intense, captivant, fin, intransigeant, contemplatif, opiniâtre, assidu, provocateur, surprenant, instruit, moqueur. - quartier de résidence : Il habite à Center Drive. - groupe : Dark horse.

my silver spoon has fed me good
Il croit que tout s'achète. Et, tout s'achète, c'est fatidique. Indiscutable. ﻬ Le scotch whisky, doux spiritueux qu'il se fait importer d'Écosse. ﻬ Il a une certaine aisance avec le calcul mental, simple acquis qu'il n'use que très rarement, jamais. ﻬ Chaque culture l'intéresse. ﻬ Parieur dit turfiste, il passe le plus clair de son temps-libre à l'hippodrome, misant toujours le même montant sur le même cheval. ﻬ Riche de par sa famille. ﻬ Il n'est pas de ceux qui s'intoxiquent les poumons et abhorre cette odeur de cigarette froide sur les vêtements. ﻬ Chanceux, les Baruchel sont assez conciliants et n'ont que faire de ses conquêtes, de ses idylles, trouvées aux pieds de la chaîne alimentaire. Cependant, il se doit d'assister de temps à autre à quelques soirées mondaines, subtilement improvisées par sa famille en vue d'orchestrer sa rencontre avec la fille de. ﻬ Il prépare actuellement son prochain tournoi, tout en s'assommant à coup d'antidouleurs afin de soulager une importante douleur à l'épaule droite. Une opération risquant fortement de l'immobiliser sur plusieurs semaines - chose qu'il ne peut se permettre, il favorise la prise de médicaments. ﻬ Puis, il y a, elle. Pas une autre, elle. Parfois, trop fréquemment, il se fourvoie dans d'autres lits, elle aussi. C'est comme ça, ça fonctionne ainsi. Relation délicate, les règles se font et se défont, se bâtissent sur l'oreiller, maquillent les sentiments, démolissent des sous-entendus. ﻬ Poli et conventionnel, il possède un vocabulaire très riche et peu fleuri. ﻬ Il ne jure que par Chrysler et Rolex. ﻬ S'il convoite un objet, celui-ci se retrouve très vite en sa possession. ﻬ Peu friand des fruits de mer. ﻬ Le sport, une hygiène de vie. ﻬ Renferme chez lui une cave à vins assez coûteuse, mettant à l'honneur une partie du vignoble français.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering


they'll all think i have it all
i have nothing without you.
○○○Les mots doux lui brûlent l'esprit, transpercent des promesses enfouies depuis bien trop longtemps, presque infirmées. Elle y repense amèrement, le visage marqué par quelques traits indignés. Elle falsifie, fausse ses airs et se retourne vers lui, souriante, enjôleuse. Elle est triste, se remet d'une rupture, difficile à encaisser, impossible à comprendre. Pourtant elle veut lui plaire, fixer d'autres règles, jouer dans la cour des sentiments. Elle passe sa vie à l'attendre, soulève de douloureuses interrogations, force ses rêves à disparaitre, accompagne ses espérances jusqu'à cette inéluctable fatalité, se leurre. Prisonnière engagée, elle contemple sa captivité, le cœur au bord des yeux, incapable d'y remédier. Les mirages se dessinent, se heurtent à ses pensées. Elle s'attarde contre lui, poussée dans ses bras par un désir encore timide. « Eric, ton père organise un repas ce soir et disons qu'il compte sur moi. » C'est une excuse tout à fait acceptable, tombant dans l'oreille d'un sourd, envieux de ses courbes, qu'il effleure. « Je suis sûr que le bonheur de son fils l'importe plus que ses dîners d'affaires. » Il l'embrasse, sans qu'elle ne puisse y décerner les effluves de scotch hors de prix. Elle censure ses gestes, stoppe sa tendresse. Il accuse le coup, recule d'un pas contraire à ses souhaits. « Peut-être mais dans le doute, je vais m'abstenir de contribuer à ton bonheur. » Il ne s'avoue pas vaincu aussi facilement, rejoint une volonté peu farouche à lui subtiliser ce fichu tablier. Passe ses bras autour de sa taille, défait le nœud à l'aveuglette, laisse choir le tissu. Elle se ruine sous ses caresses, accepte ses baisers, en les prolongeant, en les intensifiant. Elle oublie son cœur meurtri. Il s'apprête à crier victoire, croit obtenir satisfaction alors que ses doigts cherchent à l'effeuiller de son chemisier. Une œillade par-dessus l'épaule de son amant et c'est la douche froide, le retour au monde réel. Elle soupire, injure l'horloge. La trotteuse se moque d'elle, annonce son retard. « J'ai du travail. » Puis, c'est tout. Elle le regarde, reboutonne sa chemise, ramasse son tablier, l'invite à quitter la cuisine. Il capitule et se plie à sa demande, traîne la patte jusqu'à la porte. Il le sait, ce n'est que partie remise. Incessante routine, dit asphyxiante et pourtant, si enivrante. « Puis-je espérer te revoir après ton service ? » Il l'imagine sienne. Parfois, elle lui échappe, file dans une relation plus constructive. Plus sincère. Il en maudit chaque élu, chaque prétendant. « Et bien, n'ayant plus tellement d'obligations conjugales, tu peux garder espoir. » Il sourit, y cache l'inavouable, ne se prononce pas sur son enjeu. Il lui ment, n'admet aucune implication de sa part, s'accapare le bon rôle. Il ne regrette rien, à l'exception de cette tristesse dont elle fait l'objet. Pour le reste, il ne regrette rien - absolument rien.