this bitch must be in hell if the devil wears prada + seah

- nom complet : Serafinah Pucci. Facilement compréhensible, finalement, son choix de se faire appeler Seah. Et bien qu'elle ne l'infirme pas toujours de façon véhémente, non, elle n'a aucun lien avec le célèbre styliste du même nom. - âge, date et lieu de naissance : vingt-cinq ans, elle est née le trente octobre 1989, à Sacramento, CA. - origines et nationalité: bien que Seah soit purement américaine, son père est un produit importé du soleil italien, accent méditerranéen à l'appui, malgré qu'il soit né en Californie. - occupation et situation financière : après des études de communication, elle s'est délocalisée à Belmont Springs pour devenir organisatrice d'évènements. Les anniversaires, les bar-mitzvah, les galas de charité, elle est de toutes les sauteries du comté. Puisque la haute est prête à allonger le cash pour s'assurer être à la tête de la fête du siècle, elle est désormais à l'aise côté porte-feuille. - statut civil : récemment sortie d'une relation de trois ans qui s'est achevée à grands cris et dans le ressentiment, elle coche la case "célibataire" car "préfère les hommes aux jolies épaules mais sans avenir par peur de s'engager à nouveau" n'est apparemment pas valable. - orientation sexuelle : hétérosexuelle curieuse - elle se sait aimer les hommes de tout son être, tout en étant appréciative des courbes féminines après quelques gins tonic. - traits de caractère : passionnée, "Je m'en fous que ça prenne toute la nuit, je bouge pas d'ici tant que toute la déco n'est pas mise en place. De toute façon, le sommeil, c'est surfait." + loyale, "Rien à faire, qu'il pèse cinquante kilos de plus que moi. Je me suis mise au kick-boxing dès que tu m'as dit que tu le soupçonnais de te mentir. Ce trou du cul. Où m'as-tu dit qu'il habitait, encore ?" + vive, "Tu prends ton sac, tes chaussures, on est de sortie ce soir ma poule. Et donne des croquettes à ton chat – on sera pas rentrées avant demain matin. Oh, comme c'est chou, t'as cru que t'avais le choix !" + attentive, "Oublie pas que votre anniversaire de rencontre c'est vendredi. Surtout pas de roses, elle trouve ça pathétique. Invite-la au restaurant indien sur les quais, celui où vous êtes allés pour votre troisième rendez-vous, elle adore leur poulet, et ils ne font pas de menus de St Valentin. Elle déteste ça. Dis, au fait, comment ça s'est passé ta réunion mardi ? Mais si, tu sais, celle sur la durabilité des effectifs ? Tu l'avais mentionnée la dernière fois qu'on s'est vu." + susceptible, "Attends quoi, qu'est-ce qu'il vient de me dire, le valet de pique ?" + hypocrite, "Oh Mrs Timpleton, je donnerais tout pour pouvoir venir à votre cocktail costumé pour Thanksgiving, Dieu sait que j'ai toujours rêvé de me déguiser en père fondateur – mais vous savez comment nous sommes, nous les pauvres mortels, on ne jure que par le travail ! Mais l'année prochaine, comptez sur moi." + organisée, "Le code couleur est archi-simple. En rouge, les invités qui ont RSVP. En orange, ceux qui l'ont fait mais qui ne sont qu'à moitié fiables. En vert, ceux qui n'ont pas répondu mais dont tu peux mettre ta main à couper qu'ils vont débarquer. En noir, les party crashers, compte-en au moins trente. En violet, tous les sièges en rabe pour les amis du marié qui ont promis d'être là, mais qui auront peut-être trop profité du minibar la veille pour parvenir à traverser le parc jusqu'au chapiteau – dans le besoin, tu les remplis avec les party-crashers, maximum deux par table, sauf si leur localisation est à cinq tables ou plus des mariés. C'est la dernière fois que je te l'explique." + perfectionniste, "Si vous n'arrivez pas à disposer les compositions florales à égale distance des extrémités du guéridon, dites-le moi directement, que je le fasse par moi-même." + ambitieuse, "Ça va, je supporte bien qu'elle me renverse du bouillon de kale dessus deux fois par semaine, dans la mesure où, dans dix litres, j'aurais son job." + menteuse, "Je t'assure que non. Je ne connais pas ce type. Je sais, on dirait que je l'embrasse dans le cou sur cette photo mais c'est la perspective qui fait ça – moi je fais du play-back sur Single Ladies, et lui, il parle à cette fille, là-bas. Tu vois ? C'est une question de placement. " + jalouse, "Non, c'est rien. Va à ton rencard, je te dis. Abandonne-moi pour la troisième fois ce mois-ci. C'est pas grave. C'est pas comme si j'ai toujours été plus qu'une amie pour toi, mais presque une sœur. Un ange gardien. Une mère. C'est pas comme si j'avais tenu tes cheveux au dessus de la cuvette un nombre cosmique de fois, comme si j'étais la marraine de ton chien, comme si je t'avais offert le pull que tu portes en ce moment même pour ton demi-anniversaire. Non mais vas-y. Sans rancune. Chacun sa route, chacun son chemin."  + indépendante, "Arrête de t'en faire pour moi. C'est pas parce que Garett et moi venons de rompre que je vais me jeter du balcon. J'ai quelques coups de fil à passer, trois courses à faire, et je crois que je vais prendre un bain. La routine, quoi. Je t'assure, je vais bien. Comment ça se passe toi, les cours de yoga ?" - quartier de résidence : center drive, del rey oaks  - groupe : dark horse

( my silver spoon has fed me good )
On ne le soupçonne pas, mais Seah est une grande amatrice d'art plastique. Son condo est décoré par des tableaux de nouveaux artistes (assez nouveaux pour qu'elle en ait les moyens) et sa table basse est garnie d'ouvrages sur le sujet. Récemment, elle a emmené sa meilleure amie jusqu'Amsterdam pour réaliser un rêve, visiter le musée Van Gogh. N'avoir aucun talent pictural entre les doigts est un de ses plus grands regrets. + Elle a toujours les ongles vernis. + En raison de son boulot et sa capacité à ne jamais oublier un détail, elle est en possession d'une mine d'information incroyable au sujet de la haute de Belmont Springs. Elle en a vu, sa dose de scandales pré-marriages, d'abus de substance étouffés, de conflits familiaux, de visages en larmes… On se fiche des apparences face à elle, car elle a pour nombreux de ses clients le même statut qu'un fauteuil Louis XVI. Elle est grandement sous-estimée, et c'est tout à son avantage. + Elle est petite, 1m57 d'autorité et d'impatience en tout et pour tout, alors, pour compenser, elle se gave de talons hauts. A part quand elle se rend à son cours de kick-boxing, on ne la voit presque jamais en baskets. + Elle est fille unique, mais avait tellement d'amis dans son voisinage immédiat, en grandissant à Sacramento, qu'elle a tendance à l'oublier. + C'est un amour de petit bout de femme, mais si Seah était allée à Poudlard, elle aurait trouvé sa place sans l'ombre de doute dans la maison Serpentard. Quand elle veut quelque chose, croyez bien qu'elle finit par l'obtenir. + Sa meilleure amie vit de l'autre côté du palier. + Elle a un aquarium, habité par six poissons tropicaux portant le nom des personnages de Friends. + Elle parle anglais, italien et espagnol. Puisqu'elle n'est pas de Belmont Springs, les autochtones ont tendance à la croire sous-éduquée, et ça lui importe peu, dans la mesure où c'est toujours eux qui finissent par perdre la face. Il y trois semaines, lorsque la mère d'une riche famille d'origine mexicaine s'est tournée vers son mari, face à Seah, et s'est plainte en espagnol du temps ridicule que ça prenait d'installer la scène, cette dernière lui a répondu dans un accent impeccable qu'elle ferait de son mieux pour accélérer le processus. +  Elle fait vaguement attention à ce qu'elle mange, mais ce n'est pas par obsession de la minceur, simplement par respect pour sa santé. Elle a des formes et ne désire pas particulièrement s'en séparer – déjà que ses clients ont tendance à oublier son existence, elle aurait peur de leur devenir complètement invisible si elle perdait en diamètre. + Elle possède quelques actions Apple, achetées suivant les conseils de son ex-fiancé, qui travaille dans la finance. Elle attend la sortie du prochain iPhone pour les revendre. + Elle aimerait se faire tatouer, mais n'est pas certaine de vouloir sacrifier la virginité de sa peau, entretenue à grands coups d'écran total. + Elle n'est absolument pas aussi organisée dans sa vie privée que dans son job, mais elle essaie. Elle fait des listes, toutes sortes de listes. "Achats à faire pour l'appart", "Idées de cadeaux de Noël pour le portier," "Ce que j'ai toujours détesté chez Garrett mais ne lui ai jamais dit",… + Ses amis sont tout pour elle, et elle irait jusqu'au bout du monde si ça pouvait leur rendre service.

( we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering )

from : seah.putch
to :  luke-lover284

Bonjour (ou bonne nuit ? T'es du genre à passer la soirée sur ton PC, avoue) Luke-lover284.
Dis-moi, est-ce vraiment bien un choix de pseudo judicieux, luke-lover284 ? Enfin, peut-être que c’est la norme sur les sites de rencontres. Je ne peux pas savoir. Au début, j’étais franchement pas chaude pour m’inscrire, je t’avoue. Pour moi, ce n’est qu’un vivier de culs-de-sac de l'évolution. Les hommes préhistoriques n’avaient pas Meetic et pourtant ils sont parvenus à se reproduire. Donc arrête-moi si je me trompe, mais on ne serait pas censés en avoir besoin non plus. C’est là que tu te demandes ce que je fiche ici. C’est une question tout à fait légitime, luke-lover284 mais il y a une explication très simple à ça : ma meilleure amie m'y a forcée. Elle estime que rester célibataire plus de six mois va grandement abîmer mon état psychologique et – plus grave - mes capacités sexuelles. J'ai beau lui dire que je vais bien, et que j'ai aiguisé mes talents pas plus tard que la semaine dernière avec le barista du Costa du bas de l'immeuble, elle sait être convaincante, la peste, et elle a du matériel de chantage de premier choix. Aussi, elle ne m'a pas laissé choisir tinder à la place, elle sentait l'arnaque de loin. Soit. Je te préviens, je ne suis pas ici pour chercher l’amour. Vraiment pas. Et, contrairement à ce que tu dois être en train de te dire, non je ne cherche pas non plus un plan-cul, mais étant donné que j'ai rompu il y a six mois avec mon copain de plus de trois ans, elle n'a rien trouvé de plus drôle à faire que de me défier de m’inscrire sur meetic. Je devrais changer d'amis.

Bon, donc là, c’est la partie où je me présente, c’est ça ? Très bien, alors passons aux choses sérieuses : Seah Pucci, vingt-cinq ans, diplômée en communication de l'USF, pas de famille, mais une meilleure amie à charge, six poissons nommés selon les personnages de Friends (le poisson clown s'appelle Chandler. Le laveur de vitres, Monica – duh) et une cicatrice sur le bord du talon droit. Voilà. Tu sais absolument tout.

Je vis à Belmont Springs, élément que tu devrais savoir si tu as lu mon profil mais soyons réaliste, il y a 70% de chance que tu ais sauté sur le bouton contact après un regard sur mon décolleté. Je comprends, tu sais. Cette robe est vachement flatteuse. Tu dois directement te dire que tu as à faire à une héritière swarovski, mais la vérité, c'est que je ne suis pas d'ici. Je suis née à Sacramento, dans le quartier italien, une toute autre ambiance que les lustres en cristal locaux. J’ai toujours été très Freudienne, comme fille, j'imaginais que le milieu de notre enfance influe énormément sur nous. Sauf que tu vois, après trois ans ici, je me suis fondue dans la masse. Je porte à tout moment donné pour minimum cent dollars de bijoux (j'ai jeté le fiancé – j'ai gardé la bague), je pince les lèvres quand je prononce veuve clicquot, et mes paroles sont rythmées par le cliquetis incessant de mes Jimmy Choo. J'y suis presque, franchement. Je suis presque comme eux – mais pas suffisamment, faut croire. Seah Pucci, falling short since '89. Dans le fond, j'ai toujours préféré la pizza peperonni à l'espuma d'asperges. C'est ça qui m'a trahi. C'est ça qui a causé que, trois ans après notre premier baiser, et un mois après qu'il m'ait demandé ma main, j'ai été obligée de rompre avec lui car il n'osait même pas me présenter à sa famille. J'étais naïve, je pensais simplement qu'il n'était pas proche d'eux - sauf que quelques semaines après nos fiançailles, son téléphone sonne, et en pensant que c'est un de ses clients, je réponds. C'est sa mère. Lorsqu'elle me demande qui je suis, je dis Seah, elle me prend pour la secrétaire. Quand je rectifie, et explique que je suis la fiancée, elle me répond "Je crois qu'il y a erreur. Est-ce bien le numéro de Garett ? Mon fils est célibataire - bien malgré moi, vous savez, mais ça pourrait changer, il a rendez-vous vendredi soir avec la fille d'un investisseur." Une belle grosse gifle, et pourtant, je n'ai pas pleuré. Pas une larme. J'ai beau jouer les snobs, la fille des rues en moi est une dure à cuire. Je n'avais jamais vraiment rencontré ses amis non plus, mais il masquait ça si bien, j'avais l'impression qu'il voulait me garder pour lui. En rétrospective, je crois qu'il savait qu'on n'irait jamais jusqu'au mariage. Il savait que ce n'était pas mon genre, que j'allais accepter mais rester floue, ne pas parler dates. On s'est bien fait avoir, tous les deux. Je te mets en garde, c'est ça l'amour, une belle grosse arnaque surmontée d'un anneau en argent brut Tiffany's. Qu'est-ce qu'on peut être cons.

Tu sais quoi ? Ne réponds pas à ce mail. Je te l’ai dit, je ne cherche pas l’amour ici, ni nulle part ailleurs, et j’ai juste rempli mon gage alors à moi conscience légère et verre de Chardonnay. Non, allez, jouons la carte de l'honnêteté jusqu'à bout, verre de vodka pamplemousse.
Mais si tu veux un conseil, change de méthode. T'es mignon. Je ne valide pas la coupe de cheveux, mais t'es mignon. Comment peut-on espérer trouver des sentiments sur le net ? L’amour c’est un truc physique, c’est charnel. Attrape celle que tu aimes et dis-lui une fois pour toutes. Se faire un écran, ça me dit trop rien.
Adieu, je te souhaite sincèrement le meilleur.
Sois pas un trou du cul, d'accord ? Il y en a assez.

Seah.