have you met greg? (w/juliet)

have you met greg?
FT GREGORY & JULIET

 On l'avait appelé ce matin, lui rappelant qu'il avait un rendez-vous ce midi. Gregory devait diner avec la représentante de la maison d'édition du coin qui désirait écrire un livre sur sa famille et plus précisément, sur sa fulgurante accession au rang de "chouchou des républicains". Ce genre d'attention l'intéressait, il n'était jamais contre un peu de pub, surtout si elle était bonne. Mais déballer sa vie privée à une inconnue pour qu'elle puisse ensuite raconter les moindres travers de son enfance à d'autres inconnus, ce n'était pas trop le genre de Gregory. Mais il avait fait un effort. Il avait revêtu son éternel costard, chemise blanche et veste, pantalon et cravate noirs. Olivia était sortie pour la journée, à son grand déplaisir. Il aurait aimé embrassé sa femme avant d'en rejoindre une autre, beaucoup moins intéressante. Il referma donc à clef derrière lui, bien que ce genre de sécurité minime n'était pas obligatoire, vu tout ce qui protégeait déjà la villa. Il monta dans son SUV et roula à travers les rues de la ville, avant de se garer à quelques rues de l'endroit où il avait rendez-vous. Le Beanstalk. Un sourire ironique s'afficha sur son visage alors qu'il rentrait dans l'établissement. C'était bien une femme qui avait choisi l'endroit. Il se fit installer à une table, seule, , la jeune femme n'était pas encore arrivée. Il adressa un bref coup d'oeil à sa montre, notant qu'il était en avance d'une petite dizaine de minutes. Gregory commanda un verre de whisky pour patienter, lançant quelques saluts à des têtes connues, souriant aux vieilles susceptibles de voter pour lui. Finalement, son rendez-vous finit par arriver. Il se leva et tendit une main polie pour la saluer. Elle n'était pas en retard, ce qui était un bon point pour elle. Mais pour autant, Greg n'était pas prêt à céder à son offre. Elle allait devoir sortir ses meilleurs arguments pour le convaincre.

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© rebloggy/lyrics by dire straits.

Tu vas être en retard. C'est ce que tu constates, alors que tu jettes un coup d’œil à ta montre. Tu devrais déjà être partie, même. Alors, tu lâches ton manuscrit, jetant un coup d’œil à la pile qu'il te reste. Tu retournes à New York mardi prochain, tu espères d'ici-là avoir lu quelque chose d'intéressant. Tu fais les passe-passes ainsi, deux à trois fois par mois. Beaucoup trouveraient cela crevant, lassant, mais toi pas. Tu aimes cette idée d'être toujours en mouvement. Mais, tu vas vraiment être en retard à ton déjeuner, te dis-tu alors que tu n'as pas décollé d'un pouce. Finalement, tu te décides à attraper ta veste et ton sac à main, sortant de l'appartement seulement après avoir jeté un dernier coup d’œil à tes cheveux. La première impression est toujours celle qui demeure, et aujourd'hui, elle sera particulièrement importante dans la mesure où tu as un rendez-vous d'affaires des plus importants. Il est question d'autorisation de publication, et d'un gros contrat à la clé. Tu hèles un taxi au bas de ton immeuble, t'engouffrant dedans comme si ta vie en dépendait. « Le Beanstalk, s'il vous plaît, » souffles-tu au chauffeur, avant de sortir ton téléphone. Tu n'as même pas encore eu le temps de lire tes mails, et pourtant, il est presque treize. C'est un miracle-même que tu aies eu le temps de prendre une douche, de te maquiller, te coiffer et t'habiller, toi qui a passé une bonne partie de la nuit, puis la matinée à lire. Tu consultes ta montre régulièrement, priant pour ne pas tomber dans des embouteillages imprévus. Heureusement, tu aperçois le Beanstalk. Tu n'es pas en retard. Après lui avoir donné un généreux pourboire, tu salues le chauffeur pour entrer à grandes enjambées dans le restaurant. On t'accompagne jusqu'à une table, où tu peux voir l'objet de ton rendez-vous déjà installé. « Bonjour, je suis Juliet. Je suis enchantée d'enfin vous rencontrer en personne, » dis-tu en lui tendant la main. Il est vrai que jusqu'à maintenant, tu n'as pu communiquer avec Gregory Jordans que par le biais de sa secrétaire. « Un martini, s'il vous plaît, » demandes-tu au serveur. Il te faut bien un cocktail pour te mettre dans le bain. On te l'apporte rapidement, et c'est après en avoir avalé une grande gorgée que tu te lances. Car, tu n'as pas vraiment le temps de parler de la pluie et du beau temps, tu as un boulot monstrueux t'attendant chez toi, et ton interlocuteur doit en avoir encore plus. « Je ne vais pas passer par quatre chemins : la maison pour laquelle je travaille est très préoccupée par l'idée de sortir ce livre sur votre famille. » Tu souris. Tu te sens dans ton élément. Ce n'est pas ta partie préférée de ton travail, mais tu l'aimes bien. Rencontrer des personnes comme Gregory Jordans est juste extrêmement enrichissant.

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FT GREGORY & JULIET

C'est avec un verre de whisky dans les mains qu'il vit approcher la jeune femme avec qui il allait dîner. « Bonjour, je suis Juliet. Je suis enchantée d'enfin vous rencontrer en personne. » Gregory se leva et serra la main de la jeune femme, son éternel sourire de charmeur sur les lèvres. « Tout le plaisir est pour moi, Juliet. » Il se rassoit, laisse la jeune brune commandait à son tour. Greg approche son verre de ses lèvres, boit une gorgée de son nectar, tout en observant celle en face de lui. Il la toise de haut en bas, faisant un rapide examen de la personne, essayant par la même occasion de deviner si le repas allait durer longtemps. « Je ne vais pas passer par quatre chemins : la maison pour laquelle je travaille est très préoccupée par l'idée de sortir ce livre sur votre famille. » Gregory sourit devant tant d'audace. Attrapant la serviette blanche, il la place sur ses genoux en attendant de recevoir la carte. Il sourit à son tour, cherchant ses mots. « Et sachez, Juliet, que je suis très préoccupé par l'idée de préserver l'image de la famille Jordans. » Il pose son regard sur la jeune femme, guettant une quelconque réaction à ce demi-refus caché. « Je n'aime pas voir ma vie privée faire les grands titres des journaux, même si cela fait partie de mon métier. » Tout de même, les gens n'ont pas à savoir que son chien est malade, que sa soeur est attirée par les femmes, que ses parents ne s'aiment plus. Ce que les électeurs doivent savoir, c'est le programme de Gregory. Une nouvelle gorgée d'alcool est avalée, un sourire réapparaît. « Mais avant tout, dîtes m'en plus. »

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Tu sais que ce ne sera pas évident. Ce que tu lui demandes n'est pas rien. Tu essaies de te mettre à sa place, mais tu n'y arrives pas. Parce que, tu doutes d'être un jour dans sa situation, et ce, même si tu espères ne pas être toujours la petite éditrice. Jamais, on n'écrira un livre sur la famille Walker. Donc, tu ne peux pas te mettre à sa place, bien que tu essaies de comprendre le personnage et son attitude. Tu vas avoir de grandes difficultés à comprendre Gregory Jordans, au-delà du paraître. « Et sachez, Juliet, que je suis très préoccupé par l'idée de préserver l'image de la famille Jordans. » Bien évidemment. Tu hoches la tête, avalant une gorgée de ton Martini. Bien entendu, tout est question d'image. Tu as en face de toi un homme politique, la nouvelle vedette d'un parti auquel tu as adhéré à dix-huit ans, pourtant tu ne comprends pas ce qu'ils lui trouvent tous. Tu n'as pas envie de lui donner ta confiance. Et, c'est cela, que tu recherches avnt tout chez un homme politique : la confiance. Savoir que tu pourras lui donner ta voix, qu'il s'en servira pour améliorer le quotidien du pays. Toi qui a la larme à l’œil lorsque tu revois des extraits de discours de Reagan, tu demeures méfiante aujourd'hui, face à cet homme. « Tout naturellement, » réponds-tu. Qui ne le serait pas ? En tout cas, tu as toujours protégé ta famille. « Je n'aime pas voir ma vie privée faire les grands titres des journaux, même si cela fait partie de mon métier. » Tu éclates de rire. Non, c'est vraiment de la grande comédie. Tu reprends ton sérieux, enchaînant : « Lorsqu'on prétend vouloir faire de la politique, tout ce qui demeurait privé tombe dans le domaine public. Ça fait parti du jeu, non ? Le tout étant de maîtriser ce qui tombe dans le domaine public. » Les Bush, les Kennedys, des familles surmédiatisées. Oui, lorsque l'on fait de la politique, la vie privée n'existe plus. Et, tu te dois de l'admettre, tout est une question de contrôle de ces informations. « Mais avant tout, dîtes m'en plus. » Tu souris. Tu es dans ton élément, lorsqu'il s'agit de parler des projets littéraires. Tu pourrais le faire en permanence, mais tu gardes ton enthousiasme pour ce type de rendez-vous. « Et bien, il s'agirait d'une rétrospective. A travers une douzaine d'évènements ayant marqué l'histoire de votre famille, notre auteur voudrait faire comprendre aux gens ce qu'est votre famille, comment vous êtes devenus ce que vous êtes. Les Américains ont envie de savoir qui sont les Jordans, vous en particulier, Gregory. Ils veulent savoir ce pour quoi ils votent. »