≡ and the rest is rust and stardust. (octàvia)

- nom complet : d'abord alsen, toujours alsen. tu le portes comme un étendard au-dessus de ta tête, c'est ta couronne de vipères, ton point fort et ton point faible à la fois. tu te souviens du manque d'amour que cela comporte, d'être une alsen, ou du moins à moitié, jamais complètement, tu te rappelles du mépris de papa-en colère et de maman-indifférente. mais tu sais aussi que tu n'es pas que ça. même si l'état ne le dit pas, même si les journaux le taisent, même si maman-silence le cache jalousement comme le plus grand des secrets, tu l'as découvert : tu es aussi une lewis. dit comme cela, ça ne semble pas important. mais tu penses aux choses que tu as découvertes et immédiatement, tu te sens mieux. un jour, tu seras plus que ça. tu ne seras plus alsen ou même lewis, tu seras octàvia, simplement octàvia, et papa-mépris s'en mordra les doigts.  - âge, date et lieu de naissance : vingt-six étoiles éparpillées dans un ciel noir, tu es le vilain petit canard de la famille avec l'autre illégitime. c'est le genre de nom qu'on vous donne quand vous faites la une des journaux, parfois, pour un état d'ébriété avancé ou une simple sortie de famille. ça claque dans l'air. illégitime. papa est cocu et ça vous retombe immanquablement dessus. tu es la dernière née, quelques minutes seulement après ton aîné. on dit toujours qu'il y a un dominant et un dominé chez les jumelles, et tu ne sais pas du tout quelle place tu peux bien avoir. dominante? tu n'as pas l'allure. si tu as l'intelligence et sans doute la ruse, tu as bien trop de mal à contenir ta timidité plus de trente minutes. un oral est une torture. dominé? tu ne t'es jamais laissée faire. ça te paraît insensé. non, tu ne sais vraiment pas quelle est ta place... par contre, tu sais une chose. tu es née en californie. ça t'importe peu. mais tu aimes le savoir. un treize du mois de décembre. tu te dis que c'était un vendredi pluvieux ou il ne faisait pas bon vivre. peut-être qu'au fond, tu aimes t'acharner sur toi-même, pauvre petit colombe sans défense.  - origines et nationalité : américaine jusqu'au bout des ongles, en effet, après avoir fait des recherches, tu as appris que ton père biologique est tout aussi américain que maman-silence et papa-mépris. ça ne t'a pas rassuré, ni même conforté dans ton idée d'être parfaitement normale, ça ne t'a pas non plus émue. au fond, tu t'en fiches. ils ne veulent, de toute façon, pas de toi, que tu sois américaine ou pas.  - occupation, situation financière : toi, tu joues du violon. ça n'a jamais suffit. jamais. mais c'est pour ça que tu es douée et c'est pour cela qu'on te reconnaît. cette magie qui s'échappe de ton instrument quand tu poses les doigts dessus : t'as ça dans la peau. puis des fois, tu joues aussi du piano, du violoncelle et la magie opère, encore, parce que tu es une poète des notes, tu es la baudelaire des la et des do. tes sol illuminent, tes fa glissent gracieusement des étoiles dans les yeux des gens. toi, tu es artiste. et on t'acclame pour ça. mais ton père et ta mère te jettent des regards mauvais. si ta jumelle te conseille d'avancer dans cette voie, tu ne l'écoutes pas. au feu, ton violon, au feu, tes idées, tu commences à t'intéresser doucement aux vignobles, puis aux hôtels, tout en jetant un œil à la politique. petite souris maligne, tu es partout. il faut dire que pour une stupide artiste sans avenir, tu retiens vite...  - statut civil : célibâtarde au sens premier du terme, personne ne veut de toi. en effet, tu es intrigante et intelligente mais ces qualités se perdent derrière le déshonneur que tu as causé à ta famille et les frasques dont tu as été victime plus jeune, quand on t'a annoncé bien sagement que papa avait été cocu, qu'on ne voulait pas vraiment de toi, que maman avait fait une connerie et que les jumelles, les illégitimes, vous étiez cette connerie. le temps d'un an, tu as complètement dérapé, tu t'en souviens très bien, le menton qui tape contre la table en verre ou on aperçoit les restes de trois lignes blanches alors que tu te déboîtes la mâchoire sur de la moquette excessivement chère. tu t'en rappelles. et c'est pour ça que tu évites quiconque apte à te faire sortir de ta léthargie, de ton coma d'insensibilité. l'impassible, l'insensible, tu aimes cet état second ou rien ne t'atteint, ou le regarde méprisant de papa n'est rien d'autre qu'une image, derrière une image, derrière une image... toi, tu n'aimes personne. sauf tes frères et soeurs, peut-être. c'est tout. pas de place pour un homme. puis qui voudrait qu'un des illégitimes engendrent un môme, sérieusement? tout le monde est heureux que tu ne fasses rien, pour une fois que ton état lunaire n'embête personne.  - orientation sexuelle : tu aimes les hommes, ou du moins, c'est ce que tu crois. tu n'as jamais exploré cet aspect-là de ta personnalité, par pudeur ou par simple oubli. il faut dire aussi qu'à l'époque, les garçons ne se bousculaient pas, la môme aux cheveux corbeaux et à l'air lunaire? non merci. on te prenait pour une folle, toujours cachée pour lire un livre ou jouer du violon, ou du violoncelle suivant ton humeur. du genre petit miracle de la musique, tu as commencé très tôt avec le violon pour essayer chaque instrument un par un. seuls trois ont réussi à te rappeler combien tu es toi, avec un peu de musique entre les doigts. les notes douces du piano, le frottement léger de ton éternel violon, et la prise réconfortante du violoncelle devant toi. c'est à peu près comme ça que tu imagines les hommes, tes doigts sur leur peau, cherchant avec un intérêt certain les cordes sensibles tout en te calant entre leurs bras. sans nul doute que tu aimes les mâles. si tu es capable d'aimer, bien entendu.  - traits de caractère : musicienne ; intelligente ; rusée ; rêveuse ; ambitieuse ; battante ; courageuse ; loyale ; romantique ; sérieuse ; lunaire ; perdue ; douce ; fière ; impassible ; insensible ; surdouée ; manipulatrice ; appliquée ; artiste ; observatrice ; réfléchie ; calculatrice ; sympathique ; charmante ; amicale ; dans la lune ; souriante ; courtoise ; éloquente ; discrète ; calme ; fière ; compétitive ; responsable ; autonome ; intrigante, voir fascinante ; talentueuse ; maladroite ; légère.  - quartier de résidence : bayview valley.  - groupe : dark horse.

my silver spoon has fed me good
tu es une musicienne dotée d'une jolie voix qui déraille. un peu comme toi, parfois. tu as les doigts qui chassent les idées noires sur les touches d'un piano, qui caressent les étoiles à l'aide d'un archer, sur ton violon, ton violoncelle, ton échappatoire comme dernier témoin d'un désespoir brûlant contre lequel tu ne peux plus rien. ≡ tu es une ancienne junkie, une ancienne alcoolique, une stupide accro à la nicotine. tu l'as mal vécu, au début, la sueur et les hallucinations, la douleur, la douleur d'avant multipliée par cent... tu as cru que tu n'y arriverais jamais. mais tu es là. tu fumes quelques clopes mais tu ne touches plus à tout ça. c'est fini, les lignes blanches sur le piano sombre. ≡ tu t'es toujours laissée faire, tu es naïve, tu ne te bats que si c'est réellement nécessaire : ton obsession pour ton père t'y pousse. mais enfant, ce n'était pas le cas. tu as toujours eu besoin de ta jumelle, pour ça. c'est elle, ton bouclier, celle qui t'empêche de t'éteindre, petite flamme tremblante. ≡ tu as toujours vécu dans le silence, dans le mensonge, dans le "on fait semblant". malgré l'application de tes aînés à te donner un peu d'amour et d'affection, tu as toujours attendu plus, notamment de la part de tes parents, ce qui n'a jamais été le cas. tu l'as toujours mal vécu. ≡ tu ne manges pas beaucoup, jamais. ton seul péché mignon, c'est le chocolat. avec un bon ice tea, tu as ton quatre heures. ≡ tu es une éternelle couche-tard, voir insomniaque. avant, quand tu avais encore vingt ans et si peu de problèmes de conscience, tu passais tes nuits à chercher le bon accord sur ton violon. ≡ tu détestes l'adrénaline, les sensations fortes, le sport. tu en fais rarement, tu es d'ailleurs persuadée d'être asthmatique. mais quand tu es à bout, que tu te sens mal ou que tu as peur de replonger dans tes vices, tu pars courir. longtemps. ≡ tu parles couramment français, la plupart de tes poèmes préférés sont dans cette langue. quand tu chantonnes, c'est en français que tu le fais. quand tu rêves, tu t'amuses à mélanger les deux langues. ≡ toi, tu aimes le silence. tu aimes la solitude. ce qui t'angoisse, c'est les gens. parce que tu ne les comprends pas, ces inconnus, et ils t'effraient. tu n'as jamais connu personne, à part ta famille, qui ne t'a pas mis mal à l'aise plusieurs jours avant que tu ne t'habitues à sa présence. ≡ elle n'a jamais eu d'ex petit-ami, ni même de petite-amie. c'est l'éternelle célibataire. ≡ elle a toujours une cigarette avec elle, que ce soit dans la poche, dans le sac, derrière l'oreille ou dans la bouche. elle l'allume rarement, mais elle aime se souvenir qu'autre fois, ce qu'elle fumait était beaucoup moins innocent. c'est sa petite victoire, de ne pas allumer sa nicotine mais de la garder quand même entre les doigts. ≡ tu détestes le vin, c'est viscéral... et problématique, quand ta famille puise son argent dans les vignobles. ≡ tu parles toujours doucement et il est rare que tu partes dans de long monologue : tu as des mots beaux, des mots naturellement magnifiques, mais tu n'arrives pas à les coller ensemble. alors tu évites de parler. la honte, la timidité, personne ne sait.  ≡ tu passes ton temps collée à ton téléphone, tes écouteurs dans les oreilles.


ARTISTE ≡ tu as la musique dans la peau. tu chantes bien, tu joues excessivement bien, tout le monde sait que c'est ce que tu dois faire de ta vie. il suffit de voir ton visage quand tu joues... tu deviens fascinante. comme apaisée. d'une beauté rare dans un état de profonde réflexion. tu sembles si loin, si loin que nous, pauvres mortels, ne pouvons t'atteindre. tout le monde sait que c'est dans cela que tu dois percer, tu le feras sans nulle difficulté mais voilà, tu restes l'éternelle alsen, tu n'as pas le choix. tu sais que tes parents ne le permettront pas. alors tu abaisses les yeux et tu fermes le coffre ou tu caches ton violon. tu n'as pas le choix. c'est une phrase que tu répètes souvent, aux repas, quand le regard absent de papa flotte partout autour de toi, mais jamais sur toi. il t'évite. il ne t'adresse qu'humiliation et mépris. tu n'as pas le choix. tu dois lui prouver que tu es au-dessous de tout ça.
FÊTARDE ≡ tu t'en souviens très bien. tu n'étais pas vieille, à l'époque. quoi, à peine vingt ans? crise d'adolescence. au devant de tous les tabloïds pendant un an, un an à te détruire, à souffrir le martyr, pour oublier, oublier comme papa te haïssait. tu ne t'en est jamais remise, n'est-ce pas? de son regard froid. de sa manie à t'oublier, à laisser son regard glisser sur chaque recoin de la pièce, chaque visage, chaque détail, sauf toi. comme si tu avais toujours été trop insignifiante pour être regardée. au devant de tous les journaux, tu hurlais ta tristesse, tu plongeais doucement dans l'océan des peines. tu buvais, tu achetais de la drogue, tu devenais le pire cauchemar de tes parents, qui faisaient encore comme s'ils ne savaient pas, ils s'arrangeait simplement pour cesser la médiatisation de tes méfaits. ta douleur était camouflée. puis après un an, une prise de conscience, on t'a foutu un violon entre les doigts et devant toi, trois lignes. le choix. tu as réfléchi, une seconde, puis deux, avant de choisir la musique. c'était évident. tu n'y as jamais plus retouché jusqu'à aujourd'hui, et tu évites de boire trop. la seule chose qui te reste de cette sombre période ce sont les cigarettes, que tu trimbales partout avec toi mais que tu allumes rarement. parfois, tu en coinces une entre tes lèvres pour te souvenir, sans l'allumer. que tu peux le faire.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
"hey, octàvia, puedes salir? quiero hablar con ceecee." l'espagnol t'offre un grand sourire, le genre de sourire européen qui illumine tout. tu te relèves doucement, sans trop savoir comment. tu trembles. t'as pas arrêté la drogue, c'est pas ton genre d'arrêter, non toi tu subis en attendant que quelqu'un le fasse pour toi. tu trembles et t'as peur et t'as froid puis tu te sens dégueulasse, dans ta petite robe blanche. tu parles pas espagnol, octàvia, pas totalement, mais quand esteban te dit ça, tu comprends de suite. c'est instantané. t'as l'impression de le connaître depuis longtemps, lui, mais c'est pas le cas. quelques mois, c'est tout, depuis que t'as peur de tout perdre, depuis que tu files dans les bars et que t'oublies que le monde tourne rond et que tu reviendras toujours là ou ça fait mal, bourrée ou cokée, ça ça change pas. tu tangues. mais t'arrives quand même à la porte, que tu passes un peu sonnée.