i'm on my knees looking for the answer.

- nom complet : meredith jordans. elle n'a pas écopé de deuxième prénom inutile et son nom de jeune fille est depuis bien longtemps oublié. - âge, date et lieu de naissance : vingt-huit ans, née un vingt octobre à san fransisco. - origines et nationalité: d'origine australienne mais purement américaine. - occupation et situation financière : commissaire d'exposition depuis un peu plus d'un an déjà pour un musée d'art local, $$$$$$ . - statut civil : mariée, pour le meilleur mais dernièrement pour le pire. - orientation sexuelle : hétérosexuelle, son égarement lors d'une soirée collégienne ne l'a pas vraiment convaincue) - traits de caractère :  romantique, gracieuse, souriante, avenante, sociable, têtue, ambitieuse, perfectionniste. - quartier de résidence : mariners drive.  - groupe : dark horse.

( my silver spoon has fed me good )
✩ elle a grandit dans une de ces familles qui s'épanouissent d'autant plus lors des galas de charité, qui brillent sous les paillettes. ✩ pour autant, sa mère, sans être particulièrement attentive à leur bien être a toujours été présente en cas de besoin. meredith est loin d'avoir eut une de ces enfances solitaires, coupée de ses parents. ✩ d'un père trader et d'une mère avocate, dieu sait comment merry s'est retrouvée avec cette passion incomparable pour l'art. pour autant, cela a commencé très tôt et encore aujourd'hui, elle préfère investir dans une toile qu'une robe de luxe. ✩ sans être déconnectée de la population moins bien lotie, il est vrai que meredith n'a jamais connu le besoin et à parfois du mal à se figurer une vie sans le confort familier d'un compte en banque bien rempli. ✩ merry et sa soeur s'entendent relativement bien, bien que dernièrement, elles ont tendance à se disputer bien plus qu'à l'accoutumée. ✩ ayant toujours désiré construire une famille nombreuse, l'annonce de sa stérilité a porté un grand coup à son moral. elle a du mal à se faire à cette idée et s'en trouve profondément troublée. ✩ d'un naturel très positif, la demoiselle à cette tendance à sourire pour un rien, à prendre la vie du bon côté, à partager ce bonheur qui est sien. qui était sien. ✩ c'est clairement une mauvaise année pour merry qui vient en plus d'apprendre la mauvaise nouvelle de sa stérilité, de découvrir que son mari, son âme-soeur, son meilleur ami lui ment depuis un bon moment déjà et la trompe éhontemment. le fait que ce soit avec un homme ne change pas le moins du monde la donne. elle se sent profondément trahie. ✩ aux yeux du monde, elle fait partie de cette élite parfaite, qui multiplie les coups de chances. une plastique avenante, un compte en banque chargé, un mari splendide et un travail qui la passionne. et jusqu'à peu, elle ne pouvait qu'approuver. elle a eut la belle vie merry, il semblerait qu'il soit temps qu'elle descende de son petit nuage.

( some say love it is a razor that leaves your soul to bleed )
Oublieuse de la terre qui macule ses ongles, Merry ouvre précieusement la petite boite et sent ses yeux s'embuer. Ça ne lui est pas étranger, cela semble arriver à la moindre pensée ces derniers temps. Repoussant ses cheveux derrière son épaule d'un mouvement de cou, elle finit par déplier sa feuille, s'installant en tailleur, à même le sol. Un sourire caresse ses lèvres alors qu'elle se rappelle parfaitement le jour où les filles ont enterrés cette boite. Elles ont piqués l'idée aux frères scott, une série qu'elles suivaient avec attention à l'époque. Et depuis, elles ont enterrés leurs plus précieux secrets au fond du jardin familial, leurs espoirs. Ses yeux se posent à peine sur ses mots longtemps couchés qu'une branche craque dans son dos, l'informant de la présence de sa sœur. - Tu triches. Qu'elle l'entreprend avant de s'agenouiller près d'elle. Plonger dans les yeux azur de sa sœur ne fait qu'exacerber le sentiment de nostalgie qui la parcourt. - Qu'est ce que tu fais là? Non qu'elle ne soit pas heureuse de la voir mais c'est quelque peu inattendu. - Maman m'a appelé, dit que t'avais débarqué comme une tornade, sans un bonjour. Oui, ce n'était pas vraiment dans les habitudes de Meredith, d'un ordinaire avenant et un brin trop polie. - Des problèmes au paradis? Que raille sa sœur, toujours prompte à juger son association avec Gregory jugé trop froid et distant. La simple évocation de son mari suffit à faire couler une larme le long de sa joue. Merry la laisse là, témoin de sa détresse intérieure. - Eh. Maisie s'approche et pose sa tête sur son épaule comme lorsqu'elles étaient plus jeunes. - Qu'est ce qu'il y a? Sa main trouve celle de sa sœur dont elle entrecroise les doigts dans une tentative de réconfort. - Etre aussi heureuse. Elle lit son premier objectif à voix haute, comme pour le rendre réel, tout autant que pour éviter de répondre à la question de sa sœur. - Fonder une famille. Sa gorge se serre et elle sent le flot des larmes qu'elle essayait vaillamment de retenir passer le barrage. Un sanglot la secoue alors qu'elle plonge son visage dans le cou de sa sœur qui la serre contre elle, chuchotant ci et ça. - Merry. Elle caresse son dos lorsque les sanglots cessent et que la blonde ne ressemble plus à grand chose. - Je ne peux pas avoir d'enfant. Elle avoue, à mi voix, comme si le crier au monde le ferait devenir trop réel, trop tangible. Un hoquet se fait entendre, celui de Maisie pour qui l'idée semble être aussi terrible que pour Merry. - Merry. La compassion dans sa voix, tout autant que la pitié qu'elle lit dans ses yeux sont suffisant pour la faire reculer et se relever. Elle essuie la terre de ses genoux, de ses cuisses sans regarder sa sœur, elle ne peut pas. c'est trop, tout est trop. - Ça va. Elle hoche la tête, comme si cela pouvait apporter du poids à son mensonge qu'aucune des deux ne croit. - Je dois y aller, je... Il... Incapable de trouver une excuse digne de ce nom, ou même une passable, elle récupère simplement sa liste et quitte le jardin, aussi vite que ses jambes acceptent de la porter. 

Une serviette autour de son corps, Meredith prend place sur la chaise de sa coiffeuse, les yeux fixés sur son visage. Elle commence à apercevoir la vie s'épanouir sur ses traits, les premières rides apparaître aux coins des yeux. Ce n'est presque rien, presque rien. Un soupir plus tard, elle revient à cette liste, froissée, terreuse qui cadre si mal avec le reste de la chambre. Adopter une tortue. Faire une fête extraordinaire pour les trente ans de Maisie. Visiter chaque musée d'Italie. Rendre Gregory aussi heureux que tu peux l'être. Une larme vient troubler la tranquillité de sa lecture et se fond à la lettre. - Merry? Sa voix la fait sursauter, elle ne s'attendait pas à ce qu'il rentre si tôt. A vrai dire, elle ne s'attendait pas à ce qu'il rentre tout court. Se redressant d'un bond, sa poigne se resserre sur sa serviette, vague armure qu'elle aurait préféré plus infranchissable. Son corps se dessine dans la chambre à peine illuminée, et comme chaque jour, sa vue lui coupe le souffle. Parce que ce n'est pas seulement sa silhouette gracile et ses traits profonds, ce sont aussi sa gentillesse, son humour et sa bravoure qui la font fondre. Une seconde, deux peut-être, c'est tout ce dont elle a droit. C'est la gifle, le revers violent qui la ramène sur terre. - Merry. Il avance et elle recule. S'en veut immédiatement mais elle se connait. Il a toujours possédé cette emprise sur son corps, son cœur. Ce serait si simple, de le laisser la serrer contre elle, de le laisser tout effacer. Mais cette fois c'est lui, lui qu'elle voudrait effacer. - Je vais dormir chez Dana. Elle lui laisse savoir avant de se retourner, essuyant son regard trouble, espérant qu'il n'en ait rien deviné. Elle quitte la chambre pour la salle de bain avant même qu'il puisse ajouter quelque chose. Incapable de faire face, de lui faire face, de leur faire face. Courage, fuyons.