remember if you need to cry i'm here to wipe your eyes (lou)

- nom complet : louise wainwright. mais elle préfère lou. au demeurant, elle n'a rien d'extraordinaire. son nom n'a aucune signification particulière, elle ne le porte pas avec plus de fierté simplement parce qu'il est souvent lié aux magazines de presse. au contraire, même. et puis, sérieusement. louise, vous croyez encore que c'est à la mode ? qui porte ça de nos jours ? apparemment, personne à part elle. et croyez bien que ceux qui osent l'appeler ainsi, ont tout à craindre de sa fureur. c'est lou, ou rien du tout. - âge, date et lieu de naissance : elle est âgée de vingt-cinq ans et est née autant d'années plus tôt dans un petit coin de paradis, aux côtés des anges, à los angeles. elle se situe dans une phase de sa vie plutôt équilibrée et ne se considère donc ni trop jeune, ni trop vieille. enfin, tout ça pour dire que la crise de la trentaine ne lui tarde pas vraiment. - origines et nationalité: elle est américaine. enfin, elle est née en amérique, mais selon sa mère, elle tiendrait tout son charme du côté européen de la famille. elle suppose donc qu'elle aurait également du sang français ou anglais dans les veines. - occupation et situation financière : plutôt tranquille. issue de bonne famille, elle ne manque de rien. autant dire qu'elle est même née avec une cuillère d'argent dans la bouche et que les robes longues, les manteaux de fourrure et les villas au bord de la mer, c'était pour elle tout à fait commun. mais bien loin d'apprécier ces fioritures, elle préfère de loin mener une vie austère, quitte à vivre par ses propres moyens en travaillant dans une librairie. - statut civil : célibataire. mais son cœur en deuil n'est pas ce qu'on puisse vraiment qualifier de disponible. - orientation sexuelle : bisexuelle. avec elle, il y en a pour tous les goûts. elle tape dans tous les tableaux, parce qu'elle n'aime pas avoir à choisir. et puis comme ça, on peut faire un mélange de corps en ébullition plutôt chouette. - traits de caractère : elle est ce qu'on peut appeler une comique. son succès n'est pas seulement dû à son physique pour le moins attrayant, mais également à son charme naturel, noué à son sens de l'humour décalé, qui fait d'elle une personne sincère et sympathique aux premiers abords. une façade bien construite qui lui permet de séduire et de manipuler à sa guise, grâce à laquelle elle peut obtenir tout ce qu'elle désire, par exemple, ou tout simplement pour pratiquer l'art tortueux de la domination. pleine de passion, elle a une force d'esprit et une volonté qui lui ont permis de conserver une identité propre, s'évitant d'être amalgamé à ses concitoyens d'un rang social élevé. particulièrement possessive, elle supporte peu que l'on tourne autour de ses propriétés et n'hésite pas à montrer les crocs quand ça se révèle nécessaire. - quartier de résidence : del rey oaks. non, sans rire, elle préfère crever que de vivre à bayview valley avec ses parents, dans leur petite résidence. trop de riches au kilomètre carré pour lui permettre de respirer sereinement. - groupe : underdog.

( my silver spoon has fed me good )
elle est issue d'une famille riche. elle est même fille unique. pas qu'elle soit particulièrement fière de son rang au sein de la société, disons même qu'elle s'en moque et qu'elle s'en rirait presque, mais c'est important tout de même de le noter. ● elle est proche de son père. probablement car il est le seul à la considérer comme une adulte, respectant ses choix sans s'immiscer dans sa vie. le seul travers qu'elle puisse lui reprocher est son manque de respect envers la seconde femme de la famille, à savoir sa mère. ● elle est indépendante. elle préfère tracer sa route seule, quitte à s'octroyer des heures de réflexion en tête à tête avec elle-même, plutôt que d'avoir à partager les décisions importantes de sa vie avec autrui, s'évitant ainsi de nombreux regrets quant aux grands chemins qu'elle a emprunté. ● elle n'est pas adepte du mensonge. elle n'en a que faire de blesser et considère même l’honnêteté davantage comme un défaut, que comme une qualité. ● elle estime qu'une vie active est une vie réussie. bouger et voyager sont des activités toujours plus intéressantes que de se prélasser au soleil en attendant que le temps fasse ce qu'il a à faire : passer. ● elle est adepte de plusieurs activités, qu'elles soient sportives ou culturelles, elle n'hésite pas à donner de sa personne pour se sentir bien dans ses chaussures. la piscine, le terrain de course, le conservatoire et la bibliothèque sont les endroits qu'elle préfère. après son lit, bien sûr. ● elle est lunatique. il lui suffit même de très peu pour se contrarier et ce jusqu'à la fin de la journée : un univers trop bruyant au réveil, une trop forte dose de caféine dans sa tasse au petit-déjeuner, une couverture de presse à scandales. ● elle est souvent victime de sa nervosité. la seule chose qu'elle ne parvient pas à contrôler, ce qui a tendance à la rendre encore plus angoissée. et autant dire que ses réactions dans ces moments là sont plutôt imprévisibles, si bien qu'il lui arrive parfois de se mettre à rire, tout simplement. ● elle a conscience d'être imparfaite. mais en même temps, elle serait bien prétentieuse de prétendre le contraire, un trait de caractère qui ne lui est pas propre. en règle générale, elle préfère même dresser une liste de ses défauts lorsqu'on l'invite à parler d'elle, histoire d'annoncer tout de suite la couleur, et de passer pour une fille bien négative au passage. enfin, ça ne marche pas vraiment, les êtres humains ayant la fâcheuse tendance de toujours chercher le meilleur là où il n'y en a pas forcément. ● elle a un fort caractère. elle n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds et encore moins qu'on s'en prenne à sa propriété, elle défend son morceau de viande avec autant d'énergie qu'un type qui mourrait de faim. ● elle a vécu toute son adolescence à los angeles. bien qu'elle se soit promise d'y retourner lorsqu'elle aurait l'âge d'émancipation, elle n'a toujours pas eu le coeur à quitter belmont springs, pour qui elle s'est finalement prise d'affection. ● elle a énormément voyagé. ses parents étant plutôt aisés, elle avait l'occasion de les accompagner à chacune de leurs escapades à travers le monde. ● elle n'avait pas vraiment d'amis au secondaire. on se méfiait d'elle, car déjà jeune elle avait su développer un certain talent pour la manipulation. ● elle goûte à tout. particulièrement curieuse, elle ne recule devant rien et tout particulièrement dans le milieu culinaire. elle enchaîne généralement les différents restaurants, sans jamais goûter le même plat. ● elle a pris conscience de sa bisexualité jeune. enfin pas trop, mais elle a toujours su qu'elle était plutôt ouverte à toutes les opportunités, ne trouvant du dégoût ni dans le corps d'un homme, ni dans celui d'une femme. ● elle est très secrète. ses parents ont toujours tout ignoré de ses déviances sexuelles. pas qu'elle en ait honte, mais sa conscience l'a toujours préservé de la profonde homophobie qui pèse dans sa famille. ● elle a toujours manqué d'affection. ses parents, bien qu'attentionnés vis-à-vis de leur fille unique, ne lui ont pas tout donnés. il lui manquait l'essentiel : un peu d'amour. aujourd'hui, elle réalise que ça l'handicape dans ses relations sentimentales, communiquant ses sentiments avec difficultés.

"Cora, à propos de ça justement, il faut qu'on parle." Elle y avait mûrement réfléchi, déjà avant même que la jeune femme n'aborde le sujet ouvertement. Elle avait vu les signes avant coureur. La décision n'avait pas été facile à prendre, mais le pire restait d'avoir à formuler sa réponse à haute voix. Elle avait songé au mensonge, plus lâche, mais elle avait vite changé d'avis, peu encline à la malhonnêteté. Elle devait déjà lui briser le cœur et même si elle allait probablement la perdre, elle, ce n'était pas une raison pour en plus trahir sa confiance. Un nœud se noua dans sa gorge, à mesure que son visage se crispait dans un sourire aux intentions rassurantes, qui devait davantage ressembler à un rictus du douleur, toutefois. Rien de très rassurant, en somme. Maintenant qu'elle se retrouvait devant le fait accompli, elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Était-ce la bonne solution ? Ces deux dernières années, elles s'étaient construites l'une par rapport à l'autre, il lui était difficile d'envisager sa vie sans Cora, mais ça n'était pas impossible. De toute façon, elle préférait encore la solitude à l'engagement ! Cora allait trop vite. Deux ans, c'était trop tôt et elles étaient trop jeunes. Qu'est-ce que la vie devait être si on la symbolisait par une cage de fer, dont on était condamné à être l'oiseau ? Elle avait conscience de se chercher des excuses, quand elle aurait pu trouver des solutions, mais elle préférait se faire passer pour plus bête qu'elle ne l'était, par facilité, plutôt que d'affronter cette vérité qui l'effrayait. Elle avait besoin d'aventure, de sentir vivante, entière. Elle n'était pas un foutu volatile qu'on enfermait. "Je déteste avoir à te faire ça." Elle secoua le menton, baissant les yeux sur ses mains tordues. Elle songea à un dernier geste, mais un baiser ne ferait que rendre la rupture plus difficile et puis Cora la repousserait. Elle n'était pas stupide. Elle devait lire dans son regard, deviner ce qu'elle allait dire, le redouter et la craindre. Pour ce qu'elle en savait, Cora n'avait pas beaucoup plus d'expérience qu'elle en ce qui concernait les relations sérieuses et il était donc tout à fait légitime qu'elle cherche à gravir une autre marche de leur histoire. La réalité, la sienne, était tout autre. Bien sûr, elle aimait Cora, mais ce n'était de toute évidence pas encore suffisant. Peut-être l'aimait-elle moins qu'elle se l'imaginait ? Sans doute. "Je pense qu'on devrait arrêter." La phrase venait de tomber, comme un cheveu sur la soupe. Elle s'efforçait d'avoir l'air ferme, une tâche pas forcément évidente quand on était victime de son angoisse et qu'elle vous donnait tout bonnement envie de rire. Cora ne manquerait pas une gifle si elle le laissait s'échapper. Enfin, peut-être pas, mais c'était une bonne manière de s'encourager à le garder coincé dans sa gorge. "Tu vas essayer de comprendre et c'est normal." Il n'y avait rien à comprendre. C'était une trouillarde, point barre. Ah, c'était beau les grands discours sur la force de l'esprit. "Dis toi que c'est comme ça, c'est tout. Les gens doivent parfois se séparer, pour des raisons connes. Peut-être que tu comprendras un jour, quand tu auras pris le temps d'y penser." Ses lèvres se pincèrent et elle marqua un recul, songeant qu'il était nécessaire d'instaurer une distance entre elles. Pas d'engagement, pas de rapprochement.  "Je suis désolée. Je suis pas prête, pas prête pour.. ça." Elle ne voulait pas lui faire plus de mal que nécessaire et elle en avait déjà fait suffisamment à son goût. Louise se redressa, ses doigts se crispant sur ses genoux si bien que ses ongles s’enfoncèrent dans sa peau. Maintenant, il fallait qu'elle reste sûre d'elle, abattre son jeu et miser sur l'indifférence. "Je pars quelques temps en Europe, je viendrais récupérer mes affaires à mon retour." Il n'y avait pas grand chose à récupérer, mais assez pour que ça vaille la peine de repasser. Elle s'était dit qu'elle pourrait envoyer l'un de ses amis le faire à sa place, jouant un mauvais remake de 'Somebody That I Used to Know' si elle n'arrivait pas à revenir. Elle pouvait comprendre que Cora ait pris pour un signe ses venues de plus en plus fréquentes à son appartement. Qui ne l'aurait pas pris ainsi ? Elle replaça une mèche de cheveux blonde derrière l'oreille de Cora, soupira et disparut, comme un voleur.

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En fait, comme le soulignait Claudie Gallay, le pire ce n'était pas la douleur, ni le manque. Le pire, c'était le vide. Louise s'était réfugiée en Espagne, sur les côtes de Barcelone, où elle était déjà venue par le passé avec sa famille. Le temps était plutôt doux. Pas assez pour lui faire oublier la tristesse dans la voix du chanteur de Passenger, interprétant la chanson 'Let Her Go' qui tournait en boucle dans son baladeur, mais assez pour la réchauffer, toutefois. L'avantage d'être en terre étrangère, c'est qu'elle n'avait pas besoin de se tracasser à faire la conversation avec les habitants du coin. Elle n'avait qu'à mimer ne pas comprendre ce qu'on lui voulait pour décourager les importuns. Au pire des cas, elle leur sautait à la gorge, histoire de faire profiter tout le monde de l'hospitalité à l'américaine. Elle s'était expatriée depuis une petite semaine maintenant, repoussant son retour. Belmont Springs n'était pas bien grand. Combien y avait-il de risque pour qu'elle croise Cora, ses larmes et sa douleur ? Rien qui ne l'excitait vraiment. Mais elle ne pouvait pas concrètement fuir éternellement, si ? Un bon nombre de fois, elle avait failli lui téléphoner, composant son numéro sans jamais parvenir à presser le dernier bouton. Jamais plus Cora ne voudrait lui adresser la parole. C'était ridicule au vue de sa situation, mais elle trouvait ça attristant. N'était-elle pas la briseuse de cœur dans cette histoire ? Elle n'était pas supposée en retirer de quelconques regrets. Et pourtant, elle était rongée par les remords. Elle partait du principe que c'était normal, même si c'était pour se rassurer. Après tout, on ne pouvait décemment pas mettre au placard deux ans de passion sans en souffrir un tout petit peu, peu importe qu'on soit la 'méchante' dans l'histoire. Elle releva le nez, son regard se perdant sur l'horizon. Que faisait-elle, tout de suite ? Était-elle seule ? Où était-elle ? Autant de questions sans réponses risquaient de la rendre malade. Elle n'était pas sans connaître le tempérament séducteur de son ancienne petite amie. Comment était-elle le plus susceptible de noyer sa tristesse ? Dans les bras d'un ou d'une autre, dans une bouteille d'alcool ou dans une pot de glace ? Elle pouvait accepter ces deux dernières possibilités sans trop de mal, mais la première était tout de suite moins attrayante. Pourtant, n'en avait-elle pas fait autant dès son arrivée ? Elle avait vidée une bouteille à elle seule, se vomissant dans les toilettes de l'hôtel où elle avait élu domicile le temps de son séjour. Elle s'était hasardée à faire la tournée des boîtes de nuit, le deuxième soir, avait flirté plus ou moins ouvertement avec quelques charmantes créatures, qu'elles soient femmes ou hommes, volant quelques baisers, sans jamais aller plus loin. C'était comme si son corps n'était plus vraiment le sien, qu'elle n'était pas apte à en disposer comme elle le souhaitait, comme si son cœur était resté en Californie, auprès de celle qui le lui avait pris.