Andrea ◊ You’re gone, I gotta stay high to keep you off my mind… (délai 27/04)

- nom complet : Andrea Milioni. Laissant présumer pour ceux qui ne le connaissent pas déjà une quelconque relation avec les Italiens, paternel envoyé de la presqu’île jusqu’en Amérique pour découvrir ses merveilles et pour y établir une succursale de l’Empire que ses aînés ont bâti. Origines assumées, désirées, jalousées. Tu es désigné comme étant son enfant Andrea, le prénom sème la confusion et la brune que l’on imagine s’avère être un garçon séduisant qui vous charme de son sourire présent en toutes circonstances. - âge, date et lieu de naissance : Ton histoire a commencé il y a de cela vingt-six ans, durant les premiers jours du printemps. Le 26 mars 1988 pour être précis. Tu es né à Milan, capitale financière fière. Enfance difficile, troublée par des événements qui en ont ébranlé les fondements, tu as fini par devenir un adulte qui se doit de se faire des preuves. - origines et nationalité : L’Italie est ton berceau, mais tu as grandi ailleurs. Tu as la double nationalité lorsque tes parents se sont installés aux Etats-Unis. Ta mère vient de la France, pays voisin et t’a confié une part d’elle que tu ne renies pas. - occupation, situation financière : Indépendant de Mr Milioni, tu as pris les voiles, tu ne supportais plus ce traitement que lui et sa femme t’infligeaient. Si au début tu savais où partir, c’est par la suite que tu as découvert qu’il ne te suivrait pas et que ça n’en valait pas la peine. Tu es donc un peu paumé, tu es stable financièrement grâce à ton métier de professeur dans le lycée de la ville, tu enseignes la bête noire de tous les étudiants qu’est les mathématiques. Tu donnes également des cours particuliers à ceux qui n’y arrivent pas du tout, ça te permet d’amasser de l’argent dont tu as besoin pour garder les apparences, pour être toujours aussi bien habillé lors des réceptions que donne ta famille et auxquelles tu te dois d’apparaître. Ils n’arrêtent pas de te dire d’arrêter d’être aussi têtu, ils essaient de te tendre une enveloppe pleine d’argent ou des cartes de crédit, mais tu t’obstines à les refuser. Plus rien venant d’eux. Ils t’ont refusé l’amour dont tu avais éperdument besoin, ils n’ont pas à prétendre qu’ils tiennent à toi. - statut civil : Les doigts se sont d’abord accaparés le clavier du piano en ta présence. Puis ils ont exploré le moindre recoin de ton corps, ils ont su trouver tes faiblesses, ils ont su t’arracher des frissons indescriptibles. Il était à toi. Uniquement à toi. Seulement à toi. Dans le secret total, dans la déraison que connaissent vos anatomies lorsqu’elles se retrouvent. Tu l’as laissé s’approprier ton cœur, tes pensées, tout de toi, de ton être. Et comment t’a-t-il traité ? Comme un déchet sans importance. Non, il n’avait jamais prévu de quitter sa femme. Non, tu n’es pas assez important pour qu’il laisse toute son ancienne vie derrière lui, pour que vous vous enfuyiez tous les deux loin d’ici, loin de cette existence toxique sans lui… Tu es seul, tout seul. Comme avant. Et tu le resteras probablement pour le restant de ton existence. - orientation sexuelle : Tu as su bien assez tôt que tu es épris des corps masculins, ceux qui puent la testostérone, les bras puissants qui te plaquent contre des torses qui n’ont rien à leur envier. Tu as cette honte au fond de toi, d’être ce que tu es. Plus jeune, tu t’es rebellé, tu es tombé amoureux de filles, de leurs cheveux longs, de leurs courbes généreuses. Pourtant, tu n’as pas pu aller bien loin, parce qu’au fond, tu savais. Tu l’as nié, tu t’es menti. Mais il a toujours été là, dans un coin de tes pensées. Petit à petit, il s’est accaparé la quasi-totalité de ces dernières. Et tu n’as plus eu à prétendre. Vous vous êtes cachés, et ça t’a plu, tellement. Tu te sentais complet en sa présence. Tu es homosexuel. Ou plutôt, tu n’as été amoureux que d’une seule personne, donc c’est difficile à affirmer. Tu ne couches pas avec n’importe qui. Tu ne couches presque jamais. Depuis lui, tu t’es rarement adonné au plaisir de partager la couche de quelqu’un. Juste par nécessité, juste parce qu’il te manque et que tu as besoin de l’imaginer tandis que c’est le corps de quelqu’un d’autre que tu touches. - traits de caractère : Têtu, autoritaire, intelligent, arrogant, charismatique, sarcastique, mystérieux, méfiant, fier, sombre, plus sensible qu’en apparence, assuré, persuasif, possessif, blasé, égocentrique, raisonnable, hypocrite, calme. - quartier de résidence :  Un appartement modeste à Center Drive, que tu loues tout seul, détestant ta solitude mais appréciant l’intimité, le lit vide et le cœur en mille morceaux.  - groupe : King of the jungle.

my silver spoon has fed me good
Poupée de cire, poupée fragile. Vase dont la valeur baisse. Une bourrasque arrive, il sort de son socle et se brise. Tu n’es plus qu’un fantôme. Toi le garçon assagi, celui qui reste en place et qui ne fait rien, tu es soudainement devenu susceptible. Le moindre mot te blesse, la moindre parole désobligeante te fait sortir tes griffes acérées. Tu es tout le temps sur la défensive, à fleur de peau, il en faut peu pour t’atteindre. Tu te bats contre eux tous, eux qui te cherchent du tort. Tu les rends jaloux, envieux, tu brilles à leurs yeux et tu laisses couler le charme de ta personne. Tu vis dans une illusion que tu as créée, que tout le monde admire avec un serrement au cœur. La grâce a l’air naturelle, alors qu’elle est étudiée. Chaque geste est calculé, chaque sourire, chaque passage de doigts dans tes cheveux. Tu as cet égo hypertrophié qui fait que tu ne veux jamais faire preuve de faiblesse en public. Tu toises tout le monde d’un air supérieur, tu les snobes presque, puis tu roules des yeux dès que quelqu’un t’exaspère. Tu es ordonné, tu as le souci du détail, aucun objet de travers dans ta chambre, vêtement classés par couleurs, par saisons. Cela se répercute même sur ton apparence, tu mets un temps fou à choisir quoi porter chaque matin, mais tu recherche l’impeccabilité, peu importe combien de minutes s’égrènent devant le miroir. Tu es cultivé, tu as eu une très bonne éducation, de bons professeurs. Tu lis des livres, beaucoup, tu aimes trainer dans la bibliothèque parce que même la quantité hallucinante des exemplaires que tu possèdes chez toi ne suffit jamais. Tu lis de tout, des revues scientifiques aux romans à l’eau de rose qui t’énervent, mais qui sont si bons. Tu es autoritaire. Roi de ton entourage, tu les sommes d’exaucer tes souhaits avec un seul regard, avec quelques mots. Tu es sensible, tu ne le montres pas à tout le monde, tu le caches toujours derrière ton masque d’indifférence ou ton sourire trompeur. Tu as envie de pleurer quand quelqu’un se fait mal, tu chiales quand quelqu’un meurt même si tu ne le connais même pas. Tu es raffiné, distingué. Tu as des attentes, des conditions que les autres doivent remplir pour mériter ton attention et ton temps précieux. Tu es raisonnable, logique. Tu ne laisses pas tes sentiments te dicter ta conduite et cette règle n’a jusque-là été enfreinte que pour une seule personne. Tu sais toujours ce que tu dois dire avant de parler, tu ne laisses pas ta bouche te précéder, tu réfléchis mûrement, posément, tu te tournes la langue sept fois, voire plus, avant de proférer le moindre mot. Tu es un éternel entêté. Quand tu prends position par rapport à quelque chose, on te fait difficilement changer d’avis, on sait que c’est un combat perdu d’avance d’ailleurs quand on essaie puisque la décision est tienne, et seulement tienne. Tu es un briseur de cœurs. Combien de femmes ont souhaité partager ta couche et se sont pris un mur. Tu leur as toujours donné de faux espoirs, inconsciemment en étant adorable. Elles ne savent pas. Personne ne le sait, sauf lui. Tu es exigeant, tu en demandes trop, sans penser aux conséquences de tes requêtes. Tu n’es pas très bavard, tu as toujours cru en l’adage qui dit que la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale, donc tu fermes ta gueule, tu observes, et tu dis les mots justes au bon moment, de sorte à ce que l’argumentation soit très vite terminée. Tu ne fais pas que battre ton adversaire lors d’une polémique, tu l’écrases jusqu’à ce qu’il croule sous les poids des maigres syllabes que tu prononces. Pour toi, ce ne sont pas des joutes verbales, ce sont des exterminations pures et simples, aucun assaillant n’a sa chance contre toi. Prodige du piano, tu es celui que tout le monde veut écouter. Les rumeurs courent, parlent de ton soudain changement. Ils ne comprennent pas à quel point il t’a bousillé. Au point où tu ne sais plus jouer désormais.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
Belmont Spring – Avalon Heights – 1999.
Tes grands yeux où se mêlent l’incompréhension et la peur regardent autour de toi sans savoir, sans pouvoir rien changer. Tu retiens un petit gémissement craintif. Si papa t’entend, il va te gronder. Un Milioni ne pleure pas. Un Milioni reste calme en toutes circonstances. Un Milioni ne se perd pas. Pourtant, ils ne sont nulle part, ni lui ni maman. Tu es tout seul dans la foule, du haut de tes neuf ans. Tes pupilles essaient vainement de s’accrocher à quelque chose de familier, elles recherchent la moindre minuscule piste qui te permettrait de retrouver ton chemin. Tes petits doigts se faufilent vers ta poche, agrippant fermement le dernier souvenir de ton aîné, cette petite gourmette que tu n’oses plus arborer de peur de te la faire confisquer parce que tu ne la mérites pas.

Milan – Grand boulevard - 1997.
"Arrête, ce n’est pas drôle." Tu cries, fragile, boudeur. Tu n’aimes pas ce jeu auquel s’adonne Christophe. C’est ton frère, tu l’aimes, mais parfois, il te dérange beaucoup, comme un divertissement sadique auquel il s’adonne pour t’empoisonner l’existence. Toi le petit garçon timide, calme, qui préfère garder son nez dans son livre illustré plutôt que d’aller dehors. Tu es un peu le mouton noir de la famille, celui qui n’arrivera pas à gérer l’empire qui sera bientôt légué à ton paternel. Ta mère te rappelle à l’ordre, ne manquant pas de placer une remarque selon laquelle il n’est pas convenable de hurler dans la rue. Le regard noir qu’elle t’adresse t’incite à ne pas emmener la discussion plus loin que nécessaire. De toute façon, tu n’en sortirais pas gagnant. Tu ne le fais jamais. Il n’y en a que pour lui, c’est le chouchou, c’est le garçon modèle. Faisant la moue, tu gardes le silence tandis que ton fraternel joue avec ses sourcils, ravi de t’attirer des ennuis. Il profite excessivement de sa position, prenant un malin plaisir à te rabaisser encore plus. Tu lui tires la langue, discrètement, et il éclate de rire, ce à quoi tu fais écho. Jusqu’à ce qu’il profite d’un moment d’inattention de maman pour venir te chatouiller. Tu détestes ça, et il le fait. Tu te retiens de protester, tu ne veux pas te faire réprimander encore une fois. Alors, tu le pousses. Un peu trop fort. Il est de trois ans plus âgé que toi, pourtant il tombe à la renverse. Il s’affale par terre et il ne bouge plus. Tu n’entends plus rien autour de toi, tout s’embrouille. Rouge cruel emplit ton champ de vision. Sa tête a atterri violemment sur une surface dure. Il est parti. Il ne reviendra pas. Et c’est de ta faute.

Belmont Springs – Avalon Heights – 1999.
Tu es nerveux, extrêmement nerveux. Tu t’avances un peu à l’aveugle dans l’espoir de reconnaître le chapeau familier de maman, le dos droit et la prestance de papa. Mais finalement tes billes s’écarquillent et le sourire éclatant du professeur fait battre ton cœur. Boum boum boum. Ses mains ne courent pas sur le clavier de bois, et l’une d’elles se dépose sur le haut de ton crâne. Il est grand, il te surplombe. Intimidé, tu n’oses prononcer mot. Tu n’as jamais eu à interagir avec lui en dehors des cours. Gêné, tu l’observes tandis qu’il s’accroupit à ton niveau. "N’aie pas peur, Andrea. On va les retrouver ensemble." Tu balbuties, peu sûr de toi, mais rassuré, le regard brillant. "Promis?" Il attrape tes doigts et les serre très fort dans les siens. Et il te fait sa première promesse.

Belmont Springs – Résidence des Milioni – 2003.
Les notes finales se font entendre. Douces dans leur beauté incomparable et impitoyable. Les acclamations emplissent la salle, et les gens se mettent debout. Mais est-ce pour accueillir ton talent rare et incontestable ou est-ce parce que leur hôte est ta mère ? Peut-être les deux. Celle-ci d’ailleurs se pare de ce masque fier dont elle a le secret, qui ne présente absolument aucune craquelure et qui ne révèle rien de ses véritables sentiments envers toi. Tu souris à l’audience, poliment comme on t’a appris à le faire, tu te lèves à ton tour de ton siège pour t’incliner face à eux. Elle monte sur l’estrade pour te rejoindre et t’embrasser la joue. Tes paupières se rabattent, ton petit myocarde menace d’exploser. Ce geste d’affection prétendu ranime en toi tellement de sentiments contradictoires. Si seulement c’était authentique. Si seulement elle pouvait encore trouver la force de t’aimer après ce que tu as fait, juste un peu, juste un minimum. Mais la rancœur est un énorme monstre qui l’a bouffée toute crue, elle et père. Elle s’adresse gracieusement aux présents, les pressant de faire leurs dons pour l’œuvre de charité qu’elle a organisée ce soi. C’est dans ce monde qu’elle s’est réfugiée après la mort de son «unique fils» comme elle se plaît à te le rappeler incessamment, dès que vous vous retrouvez tous seuls. Au lieu de faire preuve de maternité à ton égard, elle te noie sous la culpabilité accablante. Elle ne t’a pas encore pardonné et ne le fera probablement jamais. Ni elle ni papa, absent les trois quarts du temps avec la succursale aux Etats-Unis que son propre paternel l’a envoyé bâtir en Californie lorsqu’il a perdu la succession, jugé trop atteint émotionnellement pour bien assurer la fonction de PDG. Maman a perdu ses amies à force de les rejeter, elle a aussi perdu son mari pour de multiples maîtresses car il n’arrive plus à la toucher. Elle a été trop inattentive ce jour-là. Après la mort de Christophe, ils ont tous les deux été inconsolables, et ils ne sont plus arrivés à te regarder dans les yeux.

Paris – Hôtel – 2012.
Tu as toujours rêvé de ça. De venir à la fameuse capitale française et d’y faire l’amour. De contempler la tour Eiffel alors qu’il est à tes côtés. Enfin, là pour l’instant, il est ailleurs, il lui parle au téléphone. C’est toi l’intrus, pourtant tu lui en veux de s’accrocher comme ça alors que c’est clairement de toi qu’il est amoureux. C’est toi qu’il a suivi en France, pas elle. C’est avec toi qu’il a souillé les draps, pas elle. C’est ton cou qu’il embrasse alors qu’il entoure ta taille de ses bras maintenant, pas elle. Jamais elle. "Qu’est ce qu’elle voulait?" Ta voix devient sifflante. Tu ne la supportes pas. Tu voudrais qu’elle foute le camp de sa vie et de la tienne accessoirement. "Rien, mon cœur, ça importe peu." Il te réconforte, comme à chaque fois. Sauf que cela marche de moins en moins. Tu aimes ces rares instants de paix. Tu aimes quand il te communique sa chaleur, quand il t’offre sa compagnie inestimable. Tu veux que cela ne soit plus occasionnel, tu veux partager sa vie, vivre avec lui, respirer son air, évoluer dans le même décor que lui. "Quand est-ce que tu la quittes?" La même question fuse, encore et toujours. D’un ton amer, impatient, qui ne tolère plus le fait de partager. Tu le souhaites pour toi tout seul. "Bientôt. Je te le promets. Je dois juste arranger certaines choses avant." Cela fait un an et demi que ça dure entre vous, cela fait un an et demi que vous avez enfin franchi le pas alors qu’il t’obsédait à un point inimaginable, et il te sort toujours la même excuse. Mais tu sais qu’il tient toujours sa parole, alors il te suffit de ces simples mots pour oublier pour l’instant. Puis la blessure se ravive, elle lui envoie un message, elle l’appelle et tout s’effondre à nouveau. Tu contemples le monument sans l’envie d’être au sommet, de dominer la ville, d’en être le maître. Il n’y a que lui que tu veux. "Embrasse-moi." Et il s’exécute.

Belmont Springs – Plage – 2013.
Tu l’attends. Là, assis sur le sable, ayant pour seul vêtement un maillot de bain mouillé, preuve de ton passage à la mer. Tu es venu bien avant l’heure du rendez-vous qu’il t’a donné ici, dans votre coin secret, pour te changer les idées en te baignant. Sa silhouette se découpe dans l’horizon, tu le reconnais de loin et ton cœur commence à battre très fort. Sa carrure est unique, sa démarche est incomparable. Même s’il n’était pas la seule personne qui se dirige vers toi, tu aurais su l’identifier. Tu l’aimes. Trop fort. Il le sait, et il t’aime aussi. Alors pourquoi n’êtes-vous pas ensemble ? Pourquoi perosonne ne sait-il ce que vous partagez ? Pourquoi se cache-t-il derrière des excuses ridicules à chaque fois ? Tu auras bientôt ton propre appartement, alors ça deviendra plus facile, mais tu en as marre que ça se résume à ça, que vous ne puissiez pas sortir ensemble si vous êtes ici en ville, que le seul endroit où vous pouvez vous retrouver lorsque ce n’est pas dans ton lit ou dans le sien lorsque l’un des domiciles est vide, c’est ici, loin des regards. Tu te lèves, un grand sourire heureux ornant tes traits. Malgré toutes tes incompréhensions, malgré toute cette colère, tu es heureux de le voir. Et dès qu’il est suffisamment proche, tu vas à sa rencontre, pour passer tes bras autour de sa nuque et l’embrasser passionnément. Sauf que le baiser a un goût amer, qu’il a l’air d’être unilatéral. Un frisson de dégoût t’agite, et tu te dégages, les sourcils froncés. "Qu’est ce qui se passe ?" Tu pressens la catastrophe, sa culpabilité est presque palpable. Ses yeux coïncident avec les tiens, et soudainement, tu sais, tu comprends. "Tu ne vas pas la quitter, hein? Tu peux me le dire, n’aie pas peur, je ne révélerai jamais rien de ce qui s’est passé entre nous." Tu as vu juste, son silence le prouve. Tu n’as jamais eu besoin qu’il ouvre la bouche pour toujours comprendre ce qu’il a en tête. C’est cette connexion qu’il y a entre vous, que tu sais désormais obsolète car elle ne vient que de ton côté. Il avait promis. Il a toujours tenu ses promesses, mais celle-ci s’avère trop dure, trop impossible. Il ne t’aime pas. Ou alors il ne t’aime pas assez. "Va t’en." Ton cœur se glace, l’hiver s’installe en plein été. Il se saisit de ton bras nu, un mot essaie d’échapper à la barrière de ses lèvres. Ton coup d’œil noir le dissuade de poursuivre ses efforts. "Je suis désolé." Pourquoi le serait-il? Parce qu’il t’a déglingué ? Parce que ta vie n’a soudainement plus aucun sens ? Ce n’est pas sa faute. C’est la tienne. Toi qui as été suffisamment imprudent, qui as tout considéré comme acquis. Infidèle, te voilà puni pour tes péchés. Te voilà abandonné par le seul que tu n’aurais jamais cru capable de te laisser tomber. Il tourne les talons, il s’en va. Tu suis son dos, les larmes commencent à couler. Et dans ton amère solitude, tu éclates en sanglots, tu hurles à la mort, agenouillé devant ta perdre irrémédiable. Tu te renfermes.