( fly me to the moon )

my silver spoon has fed me good
un des plus jeunes acteurs à gagner un tony award en tant que meilleur acteur principal dans un musical, a dix-neuf ans. - a créé le rôle de jack kelly dans newsies, ou il est resté trois ans, avant de jouer fiyero, dans wicked quelques temps, puis de revenir vers une création avec 50 Shades! parodie du best-seller, off-broadway, ou il a joué christian grey. finalement, avant de revenir sur la côte ouest, il a été le premier chris du revival de miss saigon, qu'il vient de quitter, avec une nouvelle nomination, quoique non gagnée, au tony's - est revenu sur la côte ouest après qu'on lui ai demandé de reprendre le rôle qu'il a créé a broadway dans le remake filmique de newsies - la célébrité, très peu pour lui. c'est pour ça peut-être, que le monde du théâtre lui convient, là ou il peut avoir tout le succès du monde sans être suivi par un trop-pleins de paparazzos. - n'est d'ailleurs pas non plus totalement sûr de ses débuts au cinéma, mais jack est un rôle qui lui tient à cœur, et il ne se voyait absolument pas dire non à cette proposition. après tout, ceci va lui permettre de retrouver certains de ses partenaires de scène. - les premières personnes qu'il a remercié dans son discours, en gagnant son tony, furent sa famille. wonderful, darling family. - malgré ceci, avec quelques centaines de kilomètres entre lui et sa fratrie, il ne les as pas vu vraiment souvent ces dernières années - il ne se serait jamais vu rester sur la côte ouest ceci dit, new-york c'est sa vie, ses poumons, et il ne pourrait pas respirer loin de sa ville. - poste énormément de conneries sur twitter. à croire que c'est son job. c'est qu'on s'ennuie, parfois, pendant les entractes - ne sait pas s'habiller. vraiment, il aime bien les fringues, mais il n'a pas grand sens de ce qui censé aller, ou pas, ensemble, ce qui parfois peut lui donner un style assez étrange - a fâcheuse tendance à oublier de prendre les médicaments qui lui ont été 'recommandés'. non, vraiment, ces pilules que ses parents ont voulu qu'ils prennent toute son enfance histoire de calmer un trop plein d'énergie, il vit mieux sans. il ne les supportait pas avant, au moins, maintenant, il a le choix. et le trop-plein, l'excès, ce qui déborde, il le vide dans son métier, et il danse jusqu'à en oublier de respirer, chante à s'en vider les poumons, joue à s'oublier, et tombe, en fin de journée, sans se donner le temps de penser. - il a souvent du mal à se lier avec les gens de façon durable. peut-être est-ce parce qu'il va toujours trop vite en tout, se lance trop entièrement dans chaque chose. un excès de passion qui parfois fait peur. pourtant on lui a appris comment se comporter avec les autres, sous le feu des projecteurs. mais dans la sphère intime, il ne sait juste pas s'ouvrir. gentil, souvent, certes, mais l'ouvrir vraiment n'est que très peu probable - s'est toujours demandé ce que ça ferait de tomber amoureux. rêve du grand amour. mais n'a pas vraiment de temps à lui accorder, et dieu sait qu'il en est malheureux. pas comme s'il le disait ceci dit. - libre. libre, libre, il est libre et n'accepte pas les limites. on l'a élevé comme il est, on lui a appris a ne pas faire de vagues, mais des fois, dieu sait qu'il aimerait pouvoir se jeter du haut d'une falaise et provoquer un tsunami, bien des kilomètres plus loin. rire, hurler, au grand air, et se vider les poumons. et c'est ce qu'il fait sur scène. et pour lui la vie est un jeu, et lui? juste un personnage. un rôle à jouer. qu'il joue avec brio. le gamin timide qui ne pouvait pourtant s'empêcher de danser, d'être ici, et là, et partout à la fois à grandi. au fond, il est le même. mais il s'est construit un sourire qui lui sers de carapace. il danse, il boit parfois, fait la fête, et donne tout sur scène, pour peut-être ne pas avoir à se donner lui-même, lui et son trop plein de rêves, et son idéal sur l'autre côté. loin de sa famille, qui ne lui manque que trop.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
001. C'est la vie qui commence, c'est les grattes-ciels qui semblent encore plus haut, c'est grandir dans un cocon, c'est tout avoir sans rien demander, c'est ne pas vraiment savoir sa place. C'est se faire réprimander et apprendre qu'il faut marcher droit. Et on marche droit, parce que, tout simplement, il n'y a pas d'autre issue, pas d'autre solution proposée. Une réponse, pas une autre. On sourit pour les photos. Mais son rire se fait entendre. Pourrait briser les vitres, les murs. Il ne parle pas beaucoup. Mais son rire l'emmène bien haut, pourrait le faire s'envoler. Un gamin qui ne cherche pas à parler, qui ne cherche pas la compréhension. Mais il vole, s'envole, danse, fredonne. Toujours. Comme si c'était là sa nature. On ne le comprends pas mais il s'attire les foudres de nourrices et professeurs. Ne sait pas faire une chose à la fois. A besoin de se débarrasser à chaque seconde de ce trop-plein d'énergie. Son rire s'adoucit, son rire s'amoindrit, il apprends à se taire. Ne plus produire un son, sourire pour l'image, être propre sur lui, rendre fier ses parents. Ses notes laissent à désirer, mais il ne sait juste pas se concentrer comme d'autres. 002. Son salut est plein de lumières, lumières mythiques dont il n'entends que trop parler partout. Qu'il entends chanter. Lumières belles, chatoyantes, qui l'attirent sur les planches. Il a sept ans la première fois qu'il entre dans un théâtre, et tout en cet univers l'appelle. Et c'est là qu'il trouve sa place, comme une évidence, en toute simplicité. Il se laisse aller. Et il donne tout, tout ce qu'il a en trop, tout ce qui le révolte, tout ce qu'il aimerait savoir dire. Joue, apprends à jouer, et apprends à en jouer. S'éloigne du gamin timide qu'il était. Oh, il l'est toujours, quelque part au fond de lui, il l'est toujours, mais entre deux planches, il se créé lui-même, s'invente cette personnalité, laisse sa fantaisie parler. Il ne sait rien des gens, rien des sentiments, parle trop vite. Mais il parle, déjà. Essaie de se faire une place dans un monde qui semble toujours trop lui. Et il prends peur aussi, parfois, quand on l'éloigne trop de ces lourds rideaux à l'avant-scène. Il a besoin d'attention, ne sait pas vraiment comment la demander, alors, c'est tout simple, il va la chercher la ou il peut la trouver. Et c'est presque miraculeux qu'il la trouve, alors qu'ils sont beaucoup à courir après. C'est presque miraculeux qu'il soit si talentueux. Mais c'est peut-être qu'il verse chaque goutte de son sang à cet art. Que c'est là, tout simplement qu'il met tout ce qu'il a, tout ce qu'il ne sait exprimer, là qu'il vide le poison de ses veines afin de ne pas imploser. 003. Et c'est la déchirure. A quinze ans, on le tire loin de son plancher. Il pleure toutes les larmes de son corps, sans en dire un mot à personne. C'est comme si on l'avait amputé. Il ne l'a plus son échappatoire. Il ne sait plus à quoi s'accrocher, se raccrocher, s'agripper pour ne pas sombrer, pour ne pas se perdre dans des pensées trop nombreuses, trop rapides, dans tout ce fatras qu'est sa tête et son esprit s'emmêle. Il danse, la musique trop forte. Crise d'adolescence en terre inconnue qui ne lui serait probablement jamais arrivée si on ne l'avait pas arraché à ces grattes-ciels et ces salles mythiques. Il rêve de s'envoler, partir, voler de ses propres ailes et retrouver son nid, même s'il est tout seul. Il ne se bat pas. Pas pour le moment. Trois ans. Trois ans à tenir, sourire pour la caméra et suivre ce que diront papa et maman et faire plaisir à tout le monde. Pourtant il se renferme. 004. L'oiseau quitte son nid, ou peut-être le rejoint-il. A dix-huit ans, on est encore un gamin, mais il sait ce qu'il veut. L'a toujours su. Il pourrait rester encore un peu, rejoindre une école pas trop loin de chez lui, se trouver peut-être. Mais il ne sait pas respirer ici, il fait trop chaud et ça l'étouffe. Tout l'étouffe. Comment apprendre dans une telle atmosphère? Ses parents n'ont pas vraiment d'espoir pour lui. Ses parents savent qu'il n'a jamais été fait pour les affaires. Trop éparpillés. Ils lui recommandent d'autres choses avant de le laisser s'envoler, mais il n'en fait qu'à sa tête. Il a besoin d'être libre, même s'il finit loin d'eux. Loin de cette fratrie de laquelle il a été si proche et qui doucement s'efface, se fâne, s'éclipse. Pourtant, les liens du sang sont là, sont forts, l'ont toujours été. Mais il repart à l'Est, retrouve New-York et ses planches et ses étoiles. Se retrouve aussi. Ris de nouveau, sous les projecteurs. 005. Le succès le trouve. Le succès le gagne. Pourtant il reste le même. Ne grandit pas. Les récompenses ne changeront rien. C'est un gamin qui joue la comédie pour s'affirmer. Trop bon, trop con. Gentil. Qui passe trop de temps à signer ses playbills à l'entrée des artistes. Mais ça lui fait plaisir, qu'on l'admire pour son travail, pas pour son nom de famille. On lui crache dessus aussi, on dit que c'est ce qui lui a permis d'entrer dans le business. Il refuse d'y croire. Veut croire en lui-même. Rit, en se trouvant élu 'second artiste le plus sexy à broadway' sur playbill.com. Trois années d'affilée, avant de monter sur la première place. C'est ridicule. Sexy, lui? C'est juste un gosse qui sait trop bien jouer la comédie, qui rit toujours un peu trop fort et donne tout ce qu'il a pour rester sur scène toujours. Et il se fait sa place. Rentre de temps en temps, rentre pour les revoir. Il tente, quand il est chez lui, seul dans un appartement trop grand, d'ignorer ce spleen qui le prends parfois, ce manque. Il est loin de sa famille après tout. Mais il avait le choix. Sa famille ou son art. Pourtant, cet art ne devrait pas l'empêcher de tomber amoureux, si? D'avoir sa propre famille? Son propre conte de fées? Pourtant, il ne s'y résout pas. Trop concentré sur le travail. Trop concentré à se vider sur scène. 006. L'opportunité est là. Il peut tout avoir. Et il reviendra à New-York. Mais pour le moment, pour quelques cinq mois, un film, un rôle repris, celui qui l'a fait connaitre, il est de retour. Juste un peu. Juste pour les voir. Peut-être pour se guérir de ce mal qui le ronge. Il sait qu'il ne restera pas. Etre trop loin de New-York le tue plus vite qu'être seul là-bas. Il en est amoureux de cette ville. Plus qu'il n'a jamais été amoureux de qui que ce soit. Mais sans huit shows par semaine à assurer, sans pouvoir déverser son âme dans ce qu'il chante, peut-être qu'il aura enfin le temps de la voir, cette âme, sans jeu aucun. De se rencontrer lui-même. Et peut-être de s'ouvrir plus aux autres, qu'il les connaisse déjà ou pas. Et puis, si l'envie lui en prends, il peut toujours chanter. Ses concerts se vendront, d'après son agent. Et ça fera le buzz avant ce film dont il admettra avoir un peu peur. Le cinéma après tout, est une extension du théâtre. Mais c'est son industrie qui lui fait peur. Trop peur de se faire avaler tout cru. Trop peur de s'y perdre, ou plus simplement de ne pas s'y trouver. Bah, au pire, il ne reviendra pas. Pas plus longtemps que pour des vacances, pour les voir, ceux qui lui ont tant manqué.