Sunshine mixed with a little hurricane (Arianne)

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering

« Merci beaucoup pour ce que tu fais pour moi petite sœur. » « De rien. » Arianne sentit le poids de la tête de son frère se poser sur ses jambes bronzées. Elle lui sourit alors qu’il fermait les yeux comme pour échapper à la souffrance qui l’habitait. Voilà un an qu’on avait diagnostiqué un cancer du cerveau à son frère et Christophe venait de terminer son dernier traitement de chimiothérapie. Elle sentait qu’il n’en pouvait plus de se battre ainsi contre une maladie qui était bien plus forte que lui. Elle entendit la porte d’entrée claquer et la silhouette de sa sœur Louisa apparut dans le salon. Elle observa la scène touchée de voir son frère aussi calme et serein puis une odeur arriva à ses narines. Elle fronça les sourcils en fixant sa sœur «  Vous avez fumez du pot ? » Christophe se releva péniblement pour se remettre droit et fixa sa cadette. Louisa avait toujours été la sage de la famille, la raisonnable, la fierté de leurs parents. Lui aussi il avait toujours suivi son parcours sans embuche, guidé par la voie toute tracée qui lui était présentée depuis sa naissance. Il avait été un étudiant modèle, quoique quelques bêtises par-ci par-là qui n’avait pas tâché son dossier scolaire et surtout un sportif qui avait su rendre fière son équipe ainsi que son école. La mauvaise graine c’était Arianne, mais Christophe savait qu’elle avait un bon fond, elle n’était juste pas douée pour suivre les règles. « Oui et ça me fait du bien. Je me sens bien. » Il posa une main protectrice sur le bras d’Arianne qui recevrait prochainement la tempête Louisa s’abattre sur sa personne et par la suite les parents qui lui reprocherait d’avoir nuit à leur aîné adoré. La cadette haussa les épaules négligemment, elle se fichait bien des conséquences. L’important était d’avoir fait du bien à son frère et que pour une fois depuis un an il avait pu oublier ses soucis. « Désolée sœurette il n’en reste plus pour toi. » Arianne sortit son sourire le plus insolent sachant très bien que sa sœur ne prendrait pas plus d’une minute pour mordre à l’hameçon de la provocation. « Arianne tu as quatorze ans, peux-tu bien me dire comment as-tu trouvé ça ?» «  Facile ! L’école regorge de dealeurs, les gosses de riches ont les moyens donc il y a toujours quelqu’un qui trine. T’inquiète j’ai pris la meilleure qualité. » Louisa soupira, découragée des manigances de sa sœur. Au moins elle n’avait pas fait ça dans la rue avec n’importe qui. Christophe la regardait un sourire niais sur le visage, il semblait vraiment se porter bien. Il avait l’air d’un enfant avec s tuque sur la tête qu’il gardait tout le temps pour cacher son crâne raser. Ses parents avaient augmenté la climatisation pour être certain qu’il se sent à l’aide et depuis les filles se gelaient dès qu’elle rentrait dans la villa, mais elles étaient heureuses de faire ce genre de sacrifice pour leur frère. « Bon de toute façon c’est déjà fait donc que je me fâches ou pas ça ne changera pas grand-chose. Avez-vous faim ? On pourrait même regarder un film ? » Christophe et Arianne hochèrent de la tête à l’unisson et Louisa se dirigea vers la cuisine pour préparer un repas pendant que sa cadette aidait leur frère à choisir un film. Ils passèrent la soirée à grignoter, parler et surtout rire, coller l’un sur l’autre sur le même sofa. Christophe avait fini par s’endormir sur l’épaule frêle d’Arianne et elle sur celle de sa sœur. Les parents trop attendris par la scène à leur retour de leur soirée caritative ne firent pas d’histoire avec l’odeur de pot. Un mois plus tard, Christophe perdit son combat contre la maladie. La même année Arianne apprit que ses parents divorcent.


Son corps ondulait au rythme de la musique, sa robe lui collait à la peau et ses cheveux s’agitaient dans tous les sens. La soirée était bien avancée, l’alcool et autres substances qui s’agitaient dans son corps faisait bien leur effet. Enivrée et portée dans un autre monde, elle se sentait si bien. Loin des problèmes et drames, sa bulle semblait invincible. Elle se laissait porter par les battements de son cœur et la musique qui envahissait ses tympans. « SHOOTERS ! » Elle reconnut la voix de son amie qui avait préparé des verres sur le bar improvisé qu’elle avait installé pour sa soirée sur la plage privé de la villa maternelle. Arianne attrapa le verre qu’on le tendit et balança la tête vers l’arrière pour avaler le liquide qui chauffa lors de son passage dans sa gorge. Elle mordit dans le citron qui accompagnait sa tequila et posa brusquement son verre sur le bar lors des bras attrapa sa taille fine pour la faire danser. Elle se laissa guider par les pas de son nouveau cavalier et entoura ses bras autour de sa nuque, préoccupée par sa tête qui tournait un peu trop. Le soleil qui passe mesquinement à travers la fenêtre réveille la jeune femme. Elle ouvre les yeux avant de les refermer péniblement, agressée par les rayons. Elle a oublié de fermer les volets et le soleil illumine la pièce entière, c’est plus que ses yeux bleus peuvent supporter. Elle émet un léger grognement, elle aurait bien profité des bras de Morphée plus longtemps sachant qu’elle s’est endormie vers six heures du matin. Elle se retourne pour tenter de se rendormir, mais se cogne au corps allongée à ses côtés. Elle rouvre les yeux doucement et met un moment avant de retrouver une vue net. Elle ne reconnait pas l’homme à ses côtés, surement qu’il était à sa fête. Malgré tout le dérangement qu’elle a causé, sa respiration lente lui confirme qu’il est toujours endormi. Arianne prend conscience peu à peu de sa forte migraine et s’assoit sur le bord du lit pour enfiler une chemise sur le sol, elle ne lui appartient pas, mais vu le bordel de sa chambre elle ne voit pas comment elle pourrait récupérer sa robe. C’est sa mère qui va encore hurler qu’à son âge elle devrait être suffisamment grande et responsable pour entretenir sa pièce et arrêter de faire subir un tel désordre aux employés de maison. Seulement la blonde est incapable de garder quoique ce soit en ordre, en moins de dix minutes son linge semble s’enfuir des tiroirs et des supports pour se glisser sur le plancher. À chaque fois, sa chambre se transforme en décor après tornade. Au même moment qu’elle attrape l’élastique à son poignet pour attacher ses boucles en un chignon, la porte de sa chambre s’ouvre à la volée laissant apparaitre le visage de sa mère. Son visage lui faire comprendre à quel point elle est de mauvaise humeur. En même temps qui pourrait lui en vouloir ? Après avoir passé deux semaines à l’extérieur, elle revient pour trouver sa demeure dans un état pitoyable faute de trop de soirées où tous les excès sont permis. Arianne se dépêche de quitter la pièce avant que l’inconnu soit mêlé à ses histoires de famille. Elle retrouve sa mère dans la cuisine, un immense sac poubelle dans les mains entrain de jeter un restant de pizza. « Bon matin ! » Sa voix rauque la fait sursauter et elle se dépêche de se verser un grand verre d’eau froide pour calmer sa gorge déshydraté. L’alcool à laisser bien des traces dans son organisme et elle compte passer les prochaines heures à décuver dans son lit en buvant des litres d’eau avant de recommencer évidemment. Elle ne se souvient pas de la dernière soirée qu’elle a passée chez elle tranquille à regarder des films ou un truc de ce genre. Probablement à l’époque où ses parents pouvaient se permettre de diriger sa vie et lui dire quoi faire. Ce temps était révolu depuis bien longtemps, surtout après leur divorce lorsqu’elle avait quatorze ans. L’adolescente difficile qu’elle était appris rapidement à utiliser la situation à son avantage pour manipuler ses parents, les faire se sentir mal de leur décision et surtout découcher ailleurs pendant que chaque parent pensait l’avoir à la maison. « Vingt-quatre ans, Arianne, tu as vingt-quatre ans et pourtant tu agis comme si tu en avais treize ! Quand est-ce que tu vas grandir ? Devenir adulte et responsable hein ? » Sa mère la regarde découragée d’avoir mis un tel être au monde, pour seul réponse, Arianne soulève nonchalamment les épaules. Elle aurait beau crier, ce sera toujours la même histoire, elle est la honte de cette famille. « Tu pourrais t’excuser au moins d’avoir saccager ma maison ! Si seulement tu pouvais prendre exemple sur Louisa ! »  Évidemment la fille prodige devait forcement être remis sur le tapis, malheureusement elle n’était pas fait pour être une fille modèle. Elle voulait vivre sa vie selon ses règles et non celle des autres. «  Ah sainte Louisa ! Comment la planète pourrait tourner sans elle ! »  Sa mère la fusilla du regard avant de dévier sur le jeune homme qui venait de faire apparition dans la pièce à ses risques. Le pauvre il était débarqué sans le vouloir dans ce drame ridicule. Il se racla plusieurs fois la gorge et regarda gênée la matriarche qui ramassait furieusement les déchets qui envahissait la cuisine. « Uhm… Est-ce que je peux avoir ma chemise ? » Arianne éclatât de rire avant de la lui remettre sans gêne se retrouvant nue en plein milieu de la cuisine. Il l’attrapa au vol avant de quitter la villa les jambes à coup. « Maintenant que tu as eu toute l’attention, tu peux aller t’habiller et sortir de ma maison. On se reparlera lorsque tu auras décuvée. » La californienne ne se fit pas prier et enfila les premiers vêtements qui lui tomba sous la main c’est-à-dire un maillot de bain et un short puis attrapa ses clefs de voiture sur la table de cuisine entre les verres de beer pong puis salua sa mère avant de quitter la demeure en direction de celle de son père, après tout il partait pour un mois à Paris autant en profiter.