HEAD SHOT ✔ Lili™

- nom complet : Lili Rutherford. - âge, date et lieu de naissance : 26 ans, 15 Mai 1988, San Francisco. - origines et nationalité : française et américaine. - occupation, situation financière : n'a rien mais possède l'amour qui est tout ; est fleuriste. - statut civil : mariée et follement amoureuse à son plus grand regret -ou bonheur ? - orientation sexuelle : hétérosexuelle, n'a jamais eu le courage d'essayer autre chose. - traits de caractère : douce, raffinée, à l'écoute, fragile, lunatique, rêveuse, ambitieuse, tête de mule, bien élevée, optimiste, gentille, renfermée, à fleur de peau, romantique, drôle, souriante, empathique, passionnée, délicate, perdue ; peu devenir jalouse, possessive, énervante, chiante, peste, impulsive, rancunière ; et s'en veut tout de suite après.  - quartier de résidence : emarald pier.  - groupe : underdog.

my silver spoon has fed me good
Il y a un avant, et un après chez Lili : l’avant mariage, et l’après mariage. Elle le niera toujours, mais son mariage lui fait mal, un mal de chien : un mal qui ne peut guérir par la personne qui l’a causé. Un mal qui la ronge. Un mal dont elle n’a sûrement pas pleinement conscience : oh non, pour elle, tout va bien, et pourtant. Dieu sait à quel point elle est restée aussi forte qu’avant. C’est sûrement ce qui est restée de sa vie d’avant.

Avant. Avant elle était douce, à l’écoute, fragile, optimiste. C’était le genre de femme a toujours avoir le sourire aux lèvres, à avoir les yeux qui pétillent parce qu’elle s’émerveillait des trésors de la vie. Elle aimait la nature, les balades, les fleurs, les animaux ; elle se passionnait pour l’art, la philosophie, la littérature, la peinture ; elle ne renonçait jamais, parcourant des kilomètres pour atteindre un but qu’elle s’était fixée. Elle était obstinée, têtue, ambitieuse, et rêveuse.

Après. Après elle s’est renfermée, petit à petit. Elle a commencé à sortir de moins en moins, à s’écraser devant cet homme qu’elle aime autant qu’elle déteste. Parce qu’elle a beau lui trouver des raisons, elle a beau mettre ça sur le dos de l’alcool, elle sait qu’au fond il ne l’aime pas : et c’est sûrement ce qui la consume, petit à petit. Parce qu’elle ferme les yeux face à cette douloureuse vérité. Mais elle ne désespère pas. Parce qu’elle est forte. Et parce qu’au fond, peut-être qu’elle pourra le faire tomber amoureux d’elle ?

Lili, elle est souvent perdue dans ses pensées au travail : mais elle aime son travail. Il est simple, il est doux : comme elle, enfin elle le pense. Elle n’a jamais été comme cette famille qu’elle a fuie. Elle n’a jamais su s’adapter, et elle n’a pu que partir. Lili, elle se mord la lèvre inférieure quand elle est gênée, ou quand elle veut quelque chose ; elle fait les yeux de chien battus parfois, et ça fait craquer tout le monde. Lili, elle passe sa main dans ses cheveux quand il y a du vent, ou quand elle ne sait pas quoi faire. Mais Lili, c’est aussi la fille qui tire la langue quand elle est concentrée, qui reste fidèle à l’homme qu’elle aime, qui aime ce qui lui reste. Elle n’aime pas les cadeaux trop gros, l’argent, la vie de bourgeois : parce qu’au fond, elle se dit qu’elle n’est qu’une personne comme les autres. Alors pourquoi avoir plus ? Elle n’a jamais aimé ça. C’est sûrement ça qui l’a poussé à trouver cet homme. Mais Lili, elle a mal au fond. Parce qu’Ash, il ne l’aime pas. C’est fatal. C’est mortel. Et même si ça finit par une réconciliation sur l’oreiller, elle n’en sort jamais tout à fait indemne : il commence à lui manquer de respect, lui crie dessus, et elle se demande même s’il ne veut pas la taper quand il boit. Elle sait que cette relation va mal finir et pourtant … Pourtant elle l’aime, elle l’aime à en crever. Elle pourrait crever. Elle se jetterait sous un camion pour sauver la vie de son mari, elle tuerait quelqu’un, s’accuserait à sa place.

Relation malsaine ? Non. Juste de l’amour. Jusqu’à l’infini. Puisque c’est ainsi. Puisque le temps sépare ceux qui s’aiment et que rien ne dure.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
Lili a été adoptée : c’est un secret que sa famille a décidé de garder. Les seules personnes au courant sont sa sœur, ses parents, et la famille proche. Lili est issue de base, d’une jeune demoiselle qui ne voulait pas d’enfant, et qui a donc décidé d’accoucher sous X. Cela aurait pu bien se passer, si seulement elle s’était bien entendue avec cette famille. Elle est arrivée chez les Castelnaud à 6 mois. Elle s’est toujours demandée pourquoi ils ont adoptés alors que la mère Castelnaud pouvait avoir des enfants : mais elle n’a jamais eu le cran de le demander. Jamais eu le cran d’aller chercher ses origines. Lili est certes, quelqu’un de très obstinée, une meneuse : mais quand il s’agissait de ses parents d’adoption, ou de ses géniteurs, elle n’avait plus rien dans le ventre. Elle s’est souvent dit que les mensonges valaient mieux que la vérité : alors elle n’a rien cherché à savoir. Rien.

Très vite, elle s’est aperçue ne pas être faites pour cette vie : l’argent à volonté, les écoles privées les mieux côtés, les vacances aux Bahamas, les prestigieuses réceptions … Non. Elle n’a jamais aimé cette vie. Durant des années elle a fait semblant : elle souriait, et se contentait de râler par derrière, croyant qu’ils finiraient par comprendre. Ils n’ont pas compris. Lili est une fille très intelligente : à l’école, elle comprenait vite, avait de très bons résultats ; et à côté de ça, elle était très sociable. Oui, Lili avait plein d’amis, faisait plein de conneries, et aimait bien ça. Parce qu’elle restait une petite fille : certes, une riche petite fille, mais une petite fille quand même. Alors elle s’amusait. Jusqu’à être bridée. Elle n’a jamais aimé cette famille, je vous l’ai dit ? Il n’y avait qu’avec Amélia qu’elle s’entendait bien : même si elles étaient très différentes l’une de l’autre. Très, très, très, différentes.

Mais ça n’a rien empêché. Lili venait souvent dans la chambre d’Amélia pour lui parler, pour lui raconte à quel point elle n’aimait pas cette vie. Elle n’aimait pas le père Castelnaud qui l’empêchait de sortir après l’école, la mère Castelnaud qui lui criait dessus pour rien, ou juste parce qu’elle dansait au milieu du salon. Ce n’était pas respectable qu’ils disaient. Peut-être ne l’aimaient-ils pas assez pour la tolérer tel qu’elle était. Mais ce besoin de confrontation était né en même temps que ce vide qui grandissait en elle : elle se posait beaucoup de question. Des questions, mais pas de réponses. Tout le monde se taisait par rapport à ses origines. Et ça lui faisait mal. Très mal.

Et elle est partie. Elle est partie aussi vite qu’elle est arrivée : elle étouffait, et plus elle grandissait, plus elle voulait savoir. C’est ainsi qu’un soir, à table, elle a tapé du poing, et elle a exigé des explications. Elle voulait savoir. Elle voulait savoir, et n’en pouvait plus du silence à table, des prières, de la richesse. Elle voulait savoir d’où elle venait : ce soir-là, il y a eu des cris, des pleurs, une gifle, et un départ. Ce soir-là, elle a pris un sac avec des vêtements, les clés de sa voiture, et elle est partie. Elle a roulé, les yeux embués de larmes, jusqu’à tomber en panne. Et c’est ainsi qu’elle a rencontré Ash. Ash, son bel homme, son bel amant, son bel amour. Son seul amour. Sa seule vie. Elle a pu recommencer, recommencer à zéro : sa famille d’adoption oubliée, cette vie de merde oubliée, elle a pu continuer à vivre. Ou commencer à périr ? Elle ne savait pas ce qui l’attendait. Ash l’a aidé quand sa voiture l’a abandonné, et puis ils se sont mariés. Aussi vite que ça, oui. Personne n’était au courant de son côté, et lui se mariait parce que son père allait mourir. Au début, elle n’y avait pas pensé : et maintenant ça lui saute aux yeux. Et ça l’a fait vomir parfois. Elle se demande s’il l’a aimé un jour.

Elle est restée en contact avec sa sœur, uniquement sa sœur. Parce que c’était la seule de bien dans cette famille, la seule de vraie. Elle n’a jamais été au courant du mystère de l’adoption de Lili. Mais elle a toujours été là quand Lili allait mal … Enfin à sa manière. Son mariage avec Ash a éteins la lumière présente en Lili : petit à petit, elle s’est renfermée, allait simplement au travail et rentrait. Petit à petit, elle en oubliait la passion qui les avait liés, autrefois : parce qu’Ash et elle, c’était de la passion au début, un amour sincère et doux. Et la sécurité. Parce que même s’il ne roulait pas sur l’or, il arrivait à la faire se sentir en sécurité. Il était là, et c’était tout ce qui comptait. Maintenant qu’il buvait, il n’était plus pareil : parfois elle se bouchait les oreilles pour ne pas l’entendre, pour ne pas entendre les horreurs qu’il lui balançait. Des fois, elle se demandait s’il allait la frapper. Mais il finissait toujours par lui faire l’amour. Et elle lui pardonnait. Mais il ne reste que ça d’eux. Et c’est ça le plus tragique : Lili, elle s’accroche à des souvenirs, à des choses qui ne sont plus. Elle ne peut se résigner à partir.

Car elle l’aime, elle n’a que lui : et qu’elle deviendrait folle s’il la laissait. Oui. Un amour passionnel. Mais destructeur. Apocalypse Love. Tout simplement.