(1923) a little confession. w/Cora

Cora ne se rappelait pas grand-chose de la nuit dernière. Ce qu’elle savait c’est qu’elle avait bien abusé de la bouteille puisqu’elle avait un mal de tête énorme. Le fait que sa voisine Denise entre en trombe dans sa chambre en criant et ouvre les rideaux n’y étaient pas pour rien. Elle se demandait bien pourquoi elle lui avait filé un double des clés. Elle avait vraiment l’impression qu’un camion lui était passé dessus. Heureusement que ce n’était pas le cas. Elle aurait bien promis de ne pas recommencer, mais ça aurait été un mensonge. Cora sortait, rencontrait de nouvelles personnes afin de combler sa nouvelle solitude. Elle n’était plus habituée à rentrer seule le soir. Elle ne vivait pas son célibat de la bonne façon. Pour le moment c’est tout ce dont elle était capable. « VA-T’EN ! » Cria Cora. Elle aurait voulu lui dire dégage, mais elle n’était pas en position de force. Qui sait ce que lui aurait fait Denise en punition de ce langage. Elle n’avait qu’une envie qu’elle disparaisse de sa vue. Elle voulait du silence, être dans la pénombre lui allait très bien. Elle n’avait pas besoin de quelqu’un fasse du bruit. « Tu vas pas commencer à me faire la morale. Je te préférais quand tu m’accompagnais ! » Lâcha la jeune femme avant de rire. Elle faisait référence au fait qu’il y a quelques années elles s’amusaient ensemble en boite et en rentrant à la maison. D’ailleurs elle ne se rappelait pas qu’à l’époque elle était si rabat-joie. Elle mettait ça sur le compte de l’âge grandissant de Denise. Cora aurait presque blâmé Denise pour son état. Si elle était venue avec elle peut-être qu’elle aurait pu être son sam et lui permettre de s’arrêter. En attendant elle avait fait la fête avec sa bande habituelle et le résultat était peu glorieux. Heureusement Denise se rattrapa en lui préparant un smoothie pour enlever la gueule de bois. Elle fut soulagée de son départ bien qu’il soit bref. Elle pouvait essayer de se remettre les idées en place. Elle voulait se lever, mais elle en était incapable. Pour le moment elle avait besoin de temps pour se remettre de cette soirée. Malheureusement Denise revint bien vite en lui apporter cette mixture dégoûtante, mais dont Cora avait besoin. Alors qu’elle buvait tranquillement la jeune femme entra dans une tirade interminable. Elle ne compris que quelques mots comme pervers, producteur, danser avec les stars. Elle regarda alors Denise comme si elle était un alien. Elle avait beau essayer de comprendre c’était bien trop rapide pour elle. De plus elle semblait si excitée qu’elle montait dans les aigues au point de martyriser les oreilles de la jeune femme. « Trop d’informations d’un coup. Tu peux répéter ? Mes neurones ont dû mal à se connecter ce matin. » Lui demanda Cora. Après quelques secondes elle cru comprendre qu’un producteur l’avait repéré et qu’il avait reconnu son talent. Il lui faisait une proposition de rêve. Cela semblait bien trop beau pour être vraie. Denise était très douée, vraiment douée. Elle dansait comme personne d’ailleurs Cora appréciait de la voir danser, mais elle trouvait cela louche. Les filles comme elles ne sortent pas de leur trou. Pensa Cora. Elle devenait de plus en plus suspicieuse comme si c’était impossible que quelque chose de bien arrive. « Un producteur veut de toi en danseuse pro pour son émission ? Genre c’est pas une blague ? » Lui demanda encore Cora. Elle espérait vraiment que tout ceci était vrai. Si quelqu’un méritait de réussir c’était bien Denise. Elle s’inquiétait cependant pour son amie entre deux gorgées de son smoothie.

Cora savait très bien que ce qu’elle faisait n’était pas bien. La solution n’était pas de noyer sa peine dans l’alcool. Elle n’était pas ce genre de fille. Elle voulait se reprendre en main, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Chaque soir lorsque la solitude la frappe elle n’arrive pas à tenir. Elle se sent si faible. Elle a beau garder le sourire elle souffre énormément. Cela se voit sinon elle ne se mettrait pas dans de telles situations. Quelque chose la frappait. Denise la voyait dans cet état-là. Elle faisait de son mieux pour ignorer cela. Elle avait honte qu’elle la voit ainsi. Elle voulait conserver une belle image pour celle qui était son amante avant de devenir son amie. Cora allait devoir faire du ménage dans sa vie pour se remettre sur pied. Elle ne savait pas par quoi commencer. C’était sûrement le souci. Elle avait l’impression de ne pas réussir à avancer. Elle était coincée dans ce cercle vicieux. Heureusement la nouvelle de Denise permettait de parler d’autre chose. Elle ne voulait pas reparler de sa déception amoureuse, de son comportement immature. Elle voulait profiter de ce moment. La jolie brune lui expliquait qu’il était réellement producteur et que c’était du sérieux. Elle restait sur ses gardes, mais elle connaissait assez la jeune femme pour savoir qu’elle était folle de joie. C’était la chance de sa vie. Cora ne pouvait qu’être heureuse pour elle. Lorsque Denise lui montra la photo elle n’en revenait pas. Il était vraiment charmant en plus d’être riche et célèbre. Elle pensa alors qu’il n’avait pas besoin de monter des plans bidons pour coucher. Sa proposition devait être sérieuse d’autant plus que Denise est très talentueuse. « Oh la vache il est pas mal ! » Lâcha Cora. Elle aurait presque bavé si elle n’avait pas la tête à l’envers. Si quelqu’un méritait vraiment de réussir c’était elle. Denise était talentueuse. Il suffisait de la regarder danser. D’ailleurs Cora avait toujours aimé la regarder. Elle était plus qu'envoûtante lorsqu’elle se mettait à bouger. Elle allait enflammer le dancefloor rapidement. Elle espérait vraiment que cet individu soit celui qu’il prétendait. Elle ne voulait pas voir son amie déçue. De toute façon elle lui ferait payer cher si elle en ressortait triste. « Si j’étais pas aussi malade on aurait pris un verre pour fêter ça.. » Lui fit remarquer la jeune femme avant de rire. Elle préférait rire de sa situation qu’en pleurer. Pour le moment il n’était question que de Denise et c’était mieux. Lorsque la nouvelle arriva jusqu’à son cerveau elle pris la jeune femme dans ses bras un instant avant de lui dire : « C’est vraiment génial félicitation ! » Elle oubliait pendant quelques temps ses problèmes. Cela lui faisait plaisir de partager le bonheur de son amie. Elle allait croiser les doigts pour que tout se passe bien. Elle avait d’ailleurs dans l’idée de l’accompagner le plus possible afin de la soutenir.

Cora se réjouissait vraiment pour son amie. Elle méritait de réussir plus que n’importe quoi. Elle était talentueuse, travailleuse et une bonne personne. Elle savait que le succès ne lui monterait pas à la tête. De toute façon si c’était le cas la jolie blonde la ferait redescendre sur terre. Denise proposait à Cora de combattre le mal par le mal en buvant d’ici quelques heures afin de fêter l’avancé de la carrière de cette dernière. Soudain le visage de la jolie blonde s’illumina parce qu’elle n’était pas contre. Elle préférait largement lorsque son amie lui disait de boire plutôt que lorsqu’elle lui faisait la morale. Elle trouvait que l’air moralisateur ne lui allait pas au teint. « Tu sais qu’il ne faut pas me le dire deux fois.. » Lâcha Cora avant de se mettre à rire. L’autodérision était sa meilleure amie. En effet elle n’en manquait pas le moins du monde. Heureusement sinon elle aurait sûrement viré vers la folie. Elle aimait faire la fête, s’amuser et elle savait que Denise la suivait la plupart du temps. Elle aimait ça parce qu’elle était comme son jiminy cricket, elle pouvait compter sur elle. Soudain les paroles de Denise l’interpellèrent. Elle osait lui dire qu’elle n’était pas sûre d’accepter la proposition de l’homme. Elle se demandait qui c’est qui avait la gueule de bois finalement. Pour dire une connerie plus grosse qu’elle, elle devait être tombée sur la tête. Cora savait que c’était son rôle de la remettre sur le droit chemin. « Comment ça tu n’es pas sûre d’accepter ? » Lui demanda la jolie blonde en la regardant avec ses gros yeux. Elle espérait lui faire peur pour qu’elle revienne sur son indécision. Elle ne tenait pas à ce qu’elle prenne la mauvaise décision. Maintenant c’était son tour de lui faire la morale. « C’est la chance de ta vie ! » Lui lança Cora. Elle se réveillait d’un coup. On aurait dit qu’elle avait retrouvé un peu d’énergie. Elle comprenait que ça puisse lui faire peur. C’est vraiment la chance de sa vie, il ne faut pas se rater. De plus elle prendrait le risque d’être déçu. Cependant Cora ne comptait pas la laisser passer sa chance à cause de ses peurs. Elle voulait voir Denise au sommet parce qu’elle le méritait. Puis Denise essaya de changer de sujet en parlant de Cora. Elle semblait étonnée qu’elle n’ait personne dans son lit. Elle fit mine d’être choquée puisqu’elle sous-entendait presque qu’elle était une femme facile. Heureusement elle l’a connaissait assez pour savoir que ce n’était pas le cas. Denise savait très bien que Cora n’était pas ce genre de filles. On peut plutôt l’appeler une femme indépendante, une femme moderne qui prend le contrôle de sa vie et de son corps. Elle décide avec qui, quand et où. Elle ne se laisse pas mener par le bout du nez. « Figure-toi que malgré les propositions indécentes que j’ai eu la chance de recevoir je n’avais pas envie de coucher avec qui que ce soit hier soir. »  Lui confia la jeune femme. Elle disait vrai elle n’avait pas eu envie. Elle voulait rentrer chez elle dans son lit tranquillement. De plus elle avait trop bu elle n’était pas en état de faire quoi que ce soit. Elle préférait encore attendre d’être sobre pour faire quoi que ce soit. « C’est une première je te le concède ! » Rajouta Cora avant de se mettre à rire. Elle acceptait son statut de séductrice, elle l’appréciait. Cela lui donnait l’impression de contrôler sa vie et d’oublier que son cœur a récemment été brisé.

Alors que Cora commençait à émerger et y voir plus claire son amie lui ouvrit son cœur. Denise semblait commencer à douter de son potentiel comme si elle ne comprenait pas pourquoi on pourrait la choisir. Cora se demandait si elle devait la frapper ou la prendre dans ses bras. Elle devait faire quelque chose c’était sûr. Elle voyait enfin le bout du tunnel ce n’était pas le moment de baisser les bras. Cora ne supportait pas de voir son amie se sous-estimer. Elle l’avait vu se battre depuis des années pour en arriver là. Maintenant elle devait foncer et écarter chaque personne qui se mettrait en travers de son chemin. « Tu ne vas pas jouer les modestes ? » Lui demanda Cora avant de hocher la tête en guise de désapprobation. Elle n’avait pas l’habitude de la voir ainsi, Denise était une jeune femme sûre d’elle et elle voulait que ça reste ainsi. « Tu es la plus douée que je connaisse. Ils seraient dingues de ne pas te vouloir ! » Rajouta la jeune femme. Elle comprenait que ça puisse lui faire peur. Elle touchait son rêve du doigt et maintenant que ça devenait réel elle prenait le risque d’être déçue. Cora savait que c’était son rôle de l’encourager à suivre son cœur. Elle ne pouvait pas la laisser abandonner par peur. Elle imaginait Denise au sommet de sa gloire. Elle croyait énormément en celle qui avait été autrefois son amante puis son amie. Maintenant qu’elle l’a rassurait le sujet repassa sur la soirée de Cora. Apparemment c’était une première qu’elle ne ramène pas quelqu’un chez elle en ce moment. Denise avait comme passion de charrier Cora sur son comportement de fêtarde. Elle sous-entendait qu’elle était comme lucky luke avec les autres, mais ce n’était pas le cas. Elle s’amusait comme elle le voulait en tant que femme indépendante. Elle détestait l’idée de passer pour une fille facile quand un homme peut faire la même chose et passer pour un dieu. Heureusement Denise plaisantait elle ne le pensait pas sinon cela ferait longtemps qu’elles ne seraient plus amies. En tout cas, la jeune femme prenait encore soin d’elle. A sa façon, elle cherchait à savoir si Cora allait bien. Elle ramenait le sujet de Louise sur le tapis pour tâter le terrain. Cela touchait la jeune femme de voir comment Denise tenait à elle. Elle n’entrait pas dans les discours larmoyants, mais cela en disait beaucoup. « A vrai dire ça aurait été plutôt le contraire. J’aurais sûrement sauté sur la première personne venue rien que pour ne pas y penser. » Lui expliqua Cora avant de se mettre à rire. D’un coup la jeune femme eut un haut de cœur. Elle courra le plus rapidement possible aux toilettes. Ce n’était pas glamour, mais elle n’avait pas eu le choix. Elle entendait déjà son amie rire d’elle. Elle l’avait bien mérité dans une certaine mesure. Elle revint quelques secondes plus tard après s’être nettoyée correctement. En ce moment Cora ne se sentait pas au meilleur de sa forme. Elle avait souvent des nausées, des sautes d’humeur. Elle mettait ça sur le compte de sa rupture et de sa vie déjantée. Elle ne se doutait pas une seconde que le problème pouvait venir d’ailleurs.