Chloe - Today this could be the greatest day of our lives

- nom complet : Chloe O'Mahony. - âge, date et lieu de naissance : 26 YO, née le 1er Décembre 1988 à Savannah, Georgia - origines et nationalité : Père américano-irlandais (ça se voit dans le nom), disparu dans la nature depuis des lustres, mère native de Belmont Springs qui pourrit en taule, ce qui donne donc américaine avec un peu de sang irlandais. - occupation, situation financière : Serveuse dans le diner d'une station essence, très fauchée, finit tout juste les mois sans sucer des cailloux - statut civil : En couple avec elle même, elle vous remercie bien d'ailleurs - orientation sexuelle : Après ses derniers déboires amoureux, elle serait tentée de se tourner vers ses semblables. Cela dit, elle aime les hommes et ça ne changera pas de sitôt  - traits de caractère : Grande gueule et franche : Sa mère lui a toujours dit que ça la perdrait, de toujours ouvrir sa bouche. Sa mère avait tort. 50% du temps. La ramener ne lui a pas (toujours) causé des ennuis. En fait, pas mal de fois, ça l’ait aidée. Voire même, ça lui a sauvé la mise.
Généreuse : Chloe, la galère, elle sait ce que c’est. C’est toute sa vie, depuis aussi loin qu’elle s’en souvient. Alors quand elle voit un clochard, ou un gosse que sa mère a envoyé acheter du lait et du pain, et qui ‘a pas assez pour payer, elle laisse malencontreusement tomber quelques dollars. Même si elle est souvent fauchée, elle n’est quand même à 10$ près.
Extravagante, souriante et pétillante : Chloe n’arrive pas à voir la vie du mauvais côté. Elle ne veut pas. Alors elle préfère sourire, bondir, rire, danser, faire des folies. Faire des trucs marrants là où personne ne l’attend. Et ça s’en ressent dans ses pourboires. Alors pourquoi elle s’arrêterait ? De toute façon, pourboire ou pas, ça ne lui traverserait même pas l’esprit.
Peureuse : Elle ne devrait pas flipper dès qu’une latte du parquet craque plus fort qu’elle ne le devrait. Mais Chloe part du fait qu’avoir peur la rend prudente et méfiante, et si elle est comme ça, au moins, il ne lui arrivera jamais rien. En quelque sorte ;
Maladroite : Jamais elle ne l’avouera. Elle y travaille, en plus. Elle fait de son mieux pour ne pas tout casser. D’ailleurs, sa maladresse s’est largement améliorée depuis qu’elle est serveuse. Elle ne casse que quelques assiettes, verres ou tasses par semaine. Avant, c’était par jour. Et chez elle, elle ne casse rien. Alors arrêtez de dire qu’elle est maladroite, parce que ce n’est pas (entièrement) vrai.
Pas ponctuelle : Ah ça, elle le reconnait par contre. Chloe est systématiquement à la bourre. Sauf pour aller travailler. Mais pour le reste… Si vous avez rendez vous avec elle, prévoyez un quart d’heure. Au moins.
Coquette : Eh oui, ce n’est pas parce qu’elle est fauchée et débordée que Chloe n’aime pas prendre soin d’elle. D’ailleurs, elle se maquille toujours pour aller travailler, ou  juste pour sortir faire les courses. Léger, certes, mais quand même. Le maquillage, c’est son pêché mignon.
Patiente, tolérante : Elle aura plutôt tendance à vous dire que la patience, elle n’en a aucune. Et pourtant, elle a accepté et toléré plus que n’importe qui d’autre. Plus que n’importe qui ne l’aurait pu. Sans jamais se plaindre.
Feignante : Si elle peut éviter de se bouger, autant vous le dire, Chloe ne fera strictement rien. Le sport ? Ah ah, la blague du siècle. Heureusement, la nature l’a gâtée, et elle ne ressemble pas à une baleine.
 - quartier de résidence : Dana Point  - groupe : Lone wolf

my silver spoon has fed me good
Chloe est rousse. Pas carotte, encore heureux, mais très rousse. De partout. Elle a longtemps détesté ça. Et a longtemps songé qu’elle avait peut être été adoptée, car même son fantôme de géniteur, pourtant à moitié Irlandais, n’était pas roux. Avec le temps, elle avait fini par s’y faire. Elle avait constaté très rapidement qu’aucune teinture ne tenait sur son roux foncé. Et puis ça la rendait unique, repérable. Même si sa maladresse pathologique la rendait plus repérable que ses cheveux flamboyants. Elle adore danser, la petite rouquine. Elle est juste très nulle à ça. Les clients du diner adorent la regarder se dandiner n’importe comment, et ça les fait rire car ils pensent qu’elle amuse la galerie. Mais non. Après toutes ses années, elle reste persuadée qu’elle est douée mais incomprise. Mais ce qu’elle aime par dessus tout, c’est l’architecture. Elle est fascinée par tous les bâtiments. Elle n’a pas de fric, mais elle est loin d’être idiote, et elle est autodidacte. Tout ce qu’elle sait, elle l’a appris d’elle même. Et elle en est fière. En prime, elle est douée. Elle a un compas dans l’œil, la main sure. Tout ce qu’il lui manque, c’est l’enseignement. Elle sait qu’elle serait fantastique, et elle a raison. Mais elle sait aussi que ça n’arrivera jamais. Chloe n’est pas rêveuse, elle est réaliste. C’est ça quand, à seize ans, on doit élever son frère de dix neuf ans, parce que votre mère a atterri en taule. Elle a toutefois réussi à terminer le lycée tout en étant ‘sous la tutelle’ de son aîné, ce qui relève du miracle, vous pensez bien. Elle est débrouillarde, la demoiselle. Elle a du grandir trop vite. Un père qui disparait quand elle a six ans, une mère qui ne s’en remet pas et devient accro à toutes sortes de saloperies, un frère qui a pas mal de boulons défaillants, même si rien n’est officiel, ça fait grandir vite. Trop vite. Personne ne lui a jamais dit qu’elle méritait mieux, et si quelqu’un, d’aventure, le faisait, elle rétorquerait qu’elle aime sa famille, aussi dysfonctionnelle soit elle. Elle vous dirait que c’est la société qui doit changer, pas sa famille.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering
Chloe posa les clés sur le comptoir à l’entrée et appela son frère. Mais personne ne répondit. Cependant, ce n’était pas le silence total, loin s’en fallait. Elle plissa les narines. L’odeur en provenance de la cuisine ne lui disait rien qui vaille. En réalité, cela lui déplaisait fortement. La jeune femme soupira en voyant l’ampleur des dégâts. Elle ne pouvait vraiment pas laisser son bon à rien de frère seul ne serait ce qu’une petite heure. Et dire qu’il était l’ainé… C’est alors qu’elle entendit les rires gras, et cela, ajouté à la fatigue de sa longue journée de travail, usa le peu de patience qui lui restait. Avec un sourire cruel, elle s’approcha du disjoncteur et baissa les fusibles, plongeant l’appartement dans la pénombre. Se délectant des cris d’indignation qu’elle entendait dans le salon. Elle croisa les bras et attendit. Jake ne tarda pas à débarquer.
« Chlo’ ! Tu es rentrée… »
« Oui, et j’en ai plein les bottes. » Au sens propre comme au figuré. « Alors tu vires tes potes, et tu nettoies ce bordel. Moi, je vais me coucher. »
Et elle le planta là, ébahi. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, loin de là. Cependant, même si sa vie n’était pas rose, Chloe savait que cela aurait pu être bien pire. Jake aurait pu finir avec une aiguille dans le bras, ou s’évanouir quelque part en Californie avec le peu d’économies qu’elle arrivait à avoir. Ou être en prison comme leur andouille de mère. Qu’ils devaient aller voir le lendemain. Complètement paumée depuis la naissance de Jake, et sans doute avant même, leur mère les aimait et avait toujours été là pour eux. En quelque sorte. Aussi prenait elle les choses avec philosophie. Elle ne pourrait jamais faire les études d’architecture qui lui faisaient tant envie, mais elle n’était pas si mal. Surtout depuis ce soir là. Elle n’arrivait pas à oublier ce type qui lui avait souri, puis parlé. Il n’était pas comme les autres poivrots qui échouaient dans le minable diner de la minable station essence où elle passait l’essentiel de son temps. Déjà, il était beau. Irréellement beau. Elle songea à fifty shades of Grey, et laissa échapper un petit rire en se disant qu’elle avait la même réaction que cette cruche d’Ana face à son PDG. Mais son beau mec n’était probablement pas PDG, et il était allemand, de surcroit. L’accent faisait quasiment tout. Elle ne savait même pas ce qu’il lui avait trouvé. De toutes les façons, elle ne le reverrait pas. Il n’avait été qu’une étoile filante dans son ciel encombré, un interlude agréable à sa vie trop remplie.

Elle songeait souvent à cette première nuit dans les bras de celui que son frère appelait Fritz. Une année, c’était tout ce qu’elle avait eu. Est ce qu’elle l’avait aimé ? A la folie, et c’était toujours le cas. Chloe se persuadait qu’elle arriverait à l’oublier, qu’elle était tombée éperdument amoureuse d’un mensonge. Mais les semaines passaient, et rien ne changeait. Elle avait beau être folle de rage contre lui, elle l’aimait toujours. Elle se forçait à rester en colère contre lui. Car une fois la colère retombée, elle aurait le cœur brisé, et elle ne voulait pas avoir le cœur brisé. Ça n’aurait pas du se passer comme ça…
Elle avait eu une splendide opportunité pour un travail d’hôtesse d’accueil dans un immense building du quartier des affaires, pour une boîte dont elle avait oublié le nom. Le nec plus ultra du chic. Elle avait eu le vertige en songeant au mirobolant salaire qui l’attendait, et qui n’avait rien à voir avec son salaire actuel. Mais avant toute chose, elle devait passer un entretien. Elle avait emprunté un vieux tailleur à sa vieille voisine, un truc qui puait le vieux et qu’elle avait aspergé de parfum. Sans songer à comment elle ferait revenir ladite odeur de vieux. Puis elle avait attaché ses cheveux rebelles en un chignon qui ressemblait à tout sauf à un chignon. Elle avait pris deux bus pour arriver là. En avance. C’était toujours mieux qu’en retard. Une grande première pour elle. Mais elle l’avait regretté. Très vite. Elle aurait reconnu sa démarche parmi des milliers. Même si les vêtements qu’il portait, la voiture dont il sortait, n’étaient rien de ce à quoi il l’avait habituée. Quelqu’un s’approcha de lui, et il lui sourit chaleureusement, serrant la main de son interlocuteur, comme s’il le connaissait de longue date. Parce que c’était le cas. Chloe secoua la tête. Elle n’était qu’un jeu pour lui. Ernest n’était pas de son monde. Il était du monde des riches, de ceux pour qui elle avait espéré travailler et offrir ainsi une vie meilleure à son frère. A elle même. Et puis il avait tourné la tête. Elle avait vu son visage se décomposer en la voyant là. Il ne s’y attendait pas. La jeune femme ne lui avait pas parlé de cet entretien parce qu’elle avait peur qu’il la quitte en constatant qu’elle accédait à mieux. Elle s’était sentie idiote. Mais cela expliquait tant de choses mystérieuses chez lui. Il l’avait rattrapée, essayant de s’expliquer. Elle n’avait pas vraiment écouté, se contentant de pleurer, l’empêchant de la toucher. Elle ne voulait pas de ses piteuses excuses, elle voulait la vérité. Elle l’avait eue, mais il avait été incapable de lui dire pourquoi il avait menti. Alors en rentrant chez elle, oubliant cet entretien qui aurait pu être LA chance de sa vie, elle avait emballé tout ce qui lui rappelait Ernest. Et retour à l’envoyeur.