millionaire misfits.

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my silver spoon has fed me good
Dressez-nous un portrait de votre personnage sous la forme d'une succession de points qui seront plus ou moins développés. Pensez à nous donner ses caractéristiques essentielles, toutes ces petites chose qui feront qu'on aura l'impression de le connaître en vous lisant.

we kings of cosmopolitan love and nihilistic suffering


i think i'd have a heart attack.
Appuyée contre l'évier, elle rince le dernier couteau. Un sourire naïf se dessine sur ses lèvres lorsque ses yeux rencontrent son annulaire. La bague qui l'entoure semble modeste et dépouillée, néanmoins symbole d'amour naissant, de voeux sincères. Zola ne rêve pas du mariage de princesse. Elle se suffit d'une promesse, de murmures à l'oreille, de sentiments réels. Elle reprend ses effets personnels, son sac à main et son gilet, se hâte sur le trajet. À défaut de la voiture, son fiancé, chaque matin, s'obstine à sortir la bicyclette. Zola s'y refuse et presse le pas. Elle apprécie la marche, ces instants solitaires, s'arrête face à la librairie, retient un ou deux ouvrages à la couverture soigneusement travaillée, et poursuit son chemin. Le soir, elle dépense un billet dans l'achat de l'un d'eux. Son livre de la semaine, ses aventures de chevet. Sa récente acquisition sous le bras, elle entre dans l'appartement. Jetant les clés dans la boîte bleue, elle perçoit le choc métallique contre le double. « Rafe ? » Elle appelle, s'avance au salon, réitère la question. Un silence lourd emplit la pièce. Elle se raisonne, émet des hypothèses. Il se trouverait chez le voisin ou à l'épicerie, à l'angle de leur rue. Près, à une centaine de mètres. Elle n'en doute pas. Seulement, en s'asseyant sur le sofa, elle remarque des bouts de verre jonchant le sol, à côté une photographie pliée, salie et, relevant la tête, l'absence inhabituelle du magazine de Rafe sur la table basse. Zola sent un poids se compresser dans sa poitrine. Les interrogations déferlent à son esprit, ses pensées se confondent. Une larme roule sur sa joue, sa vue se brouille. Effrayée, envisageant le pire, elle compose le numéro des urgences, de la police, des services. Un second détail retient son attention et, doucement, elle dépose le combiné sur son socle. Elle se souvient d'une figurine, du loup blanc de Rafe, décorant le meuble. Un cambrioleur saisirait les objets de valeur, un écran, du matériel informatique ou des bijoux. Zola comprend, et son coeur se serre. Elle gagne la chambre où elle ouvre l'armoire. Seuls ses vêtements demeurent accrochés aux cintres, rangés sur les étagères. Désemparée, elle se laisse glisser sur le plancher. Sa mémoire se joue d'elle, la submergeant des souvenirs d'une histoire ainsi achevée. Zola cherche l'erreur, la faute commise, une possible méprise. Elle revêt enfin un châle, sort s'installer au comptoir d'un bar. Elle ne parvient à rester dans un lieu chargé de leur passé, de leur union et de leur désir. « Une vodka. » Elle commande au barman sur un ton assuré.