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 Haut les cœurs (esben)

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MessageSujet: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptySam 14 Mar - 19:37

Les billets aux poches, ça déborde, c’est de trop. Il ne sait pas quoi en faire, comment se débrouiller avec tout. Holden, c’est l’habitude de quelques dollars, dix et pas plus. Là, y’a une petite centaine, des coupures qu’il frictionne entre ses doigts, pour s’assurer que c’est là, qu’il ne rêve pas. Aucune habitude de l’argent. C’est le stress, qu’on vienne le dépouiller. C’est toujours comme ça. Un peu de fric et ils viennent lui casser la gueule. Chien boiteux. Sac à dos et clope aux lèvres, il erre depuis une semaine, n’a pas trouvé d’endroit, quelqu’un, n’importe qui chez qui se poser. Il aimerait bien, juste un lit, et plus le sol ou les regards courroucés à la piscine quand il va prendre une douche. Gamin de la rue. Il fourre les billets au sac à dos. C’est de l’autre, de l’homme, de celui a qui il a dit oui sans aucune hésitation. L’attirance aux vieux, la bouche qu’il ouvre, la gorge qui reçoit. Le corps qu’il offre. Une nuit. Deux semaines de ça. Il porte encore des marques, ça le démange parfois, des plaies au cou, d’autres qu’il cache à renfort de vêtements. Il ne sait pas quoi en penser. Une nuit. Un vendu. Il n’avait rien de ses clients ordinaires. Eux qui viennent sans regard, eux qui baisent et au-revoir. La différence s’est notée, puis il a haussé les épaules. Un homme, un autre de plus. Faut pas qu’il s’attache Holden, c’est dangereux, il connaît la dépendance, sait à quel point il peut devenir un sale gosse amoureux.

La cigarette fumante qu’il jette au caniveau. Il a un rendez-vous le gamin. Rendez-vous. Il fait rouler le mot sur sa langue, ça sonne comme une nouveauté. Plus l’habitude qu’on lui adresse la parole, qu’on le regarde autrement que comme un clébard sur le point de crever. « J’aimerai voir vos autres esquisses, vous pouvez les apporter ce mardi, à 19h00 ? » Les mots de la jolie blonde, elle qui lui a décoché un sourire dans la rue, elle qui s’est arrêtée pour lui parler et pas juste pour balancer une pièce. Il n’y a pas cru une seconde. Lui a lancé une insulte au visage. Elle a insisté et il a dit peut-être. Ça lui à suffit. Le voilà à traîner sa carcasse jusqu’à la galerie d’art. Ce n’est pas un lieu pour lui, parmi les tous beaux, les trop riches et les requins. Lui, c’est la tâche de l’environnement. Celui qu’on remarque et dont on détourne immédiatement le regard. Sale vagabond qu’il lit dans leurs regards. Stella. C’est elle qu’il rejoint, sert une main manucurée. L’échange est complexe. Il n’a pas l’habitude des mots, qu’on lui demande ce que représentent ses dessins, ses tortures, toute la crasse qu’il expose sur papier. Des aplats de noir. Ça lui fait du bien d’en parler. Et après, elle lui demander pour conserver quelques carnets, il hésite, ne sait pas. Holden ne se sépare pas des possessions. Le peu qu’il a. Tout est ouvert sur le bureau. Il dit « ok » lui laisse le choix et s’en retourne aux autres, les œuvres d'inconnus. Une toile grandiloquente, une explosion de couleurs, ça attire son regard, c’est l’opposé de ce qu’il fait. Lui il se recule, veut prendre la mesure, mais il percute contre un colosse. Ça bafouille. « Pardon. J’suis désolé. J’voyais rien, j’étais trop prêt » Là il se retourne, maintenant, et ça implose à la mémoire. L’homme furieux. Le prénom qu’il n’a pas voulu donner. Il s’accroche à son sac, geste de survie, la crainte qu’il reprenne les billets. Pas de contact avec les clients, jamais. Le secret d’une vie nocturne. « Je… c’est sympa ici. Je viens d’apporter quelques croquis, mais j’suis pas fait pour cet endroit » Les mots qui s’échappent malgré lui. C’est maladroit. Il manque de lui tendre le t-shirt qu’il a dérobé. Petit voleur qui s’accapare un objet à chaque rencontre.
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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptySam 14 Mar - 23:11

Haut les cœurs

ft. holden & Esben


« I let it fall, my heart, and as it fell you rose to claim it »
Esben, il soupire. Détache son regard de cette femme qui lui sert de compagne, qui lui sert de masque. Elle le rend fou, à force de questions, de commentaire sur la grosseur de ses seins et les proportions de son corps. Ses lèvres, elle s’étire dans un sourire forcé alors qu’il détourne ses yeux d’elle. Elle ne l’attire pas. Qu’un patin vide. Qu’un corps. Que des mots pour le rendre fou. Elles sont trop complexes. Lui, il l’est encore plus. Le chassé devenu prédateur, devenu violence. Il se méprise pour suivre les pas de cet homme, pour qu’il puisse avoir eu une importance dans sa vie au point de le changer. Esben, il laisse ses phalanges s’enrouler autour de sa cravate qu’il remonte doucement, il repousse sa main frêle alors qu’elle s’offre pour l’aider. Il n’a pas envie qu’elle le touche. Il a simplement envie qu’elle disparaisse de sa vue, qu’elle crève pendant son sommeil.
Il se détache d’elle, enfile le veston qui traîne encore sur le coin du lit et en ferme le bouton. C’est lui. Toujours parfaitement coiffé. Habillé. Il a une apparence à garder et un statut. Sans un mot, il s’extirpe de la chambre. Qu’un simple regard en signe d’au revoir. Pas d’accolade. Pas de baiser. Il doit se rendre à cette exposition, parce qu’il a fait un don à cet endroit et qu’il doit faire acte de présence. Il n’a pas envie de rester avec elle. Pas une seconde de plus. Ca l’étouffe. Elle n’a rien pour l’allumer. Qu’une femme bancale, banale.

Il pousse la porte, dépose son manteau et ses phalanges trouvent le chemin de ses poches. Esben, il laisse son regard passer sur les œuvres en détaillant le moindre trait de pinceaux. Il n’a pas de talent pour cet art, mais sait l’apprécier. Peut-être il trouvera quelque chose à même de captiver son attention, de lui faire sortir encore plus de billets. Il s’avance, serre la main de la dame qui s’occupe de l’exposition et elle lui lance des mercis, elle sourit. Il fait semblant, comme toujours. L’être humain à une fâcheuse tendance à le rendre las, à l’ennuyer avec le temps. Surtout les femmes. Le norvégien se détache d’elle, imprime quelques pas dans le sol à la recherche d’une toile captivante. Ce n’est l’art qui le percute, mais un corps qui se heurte au sien. Cette odeur qui emplit ses poumons. Ça lui est étrangement familier. Viens réveiller quelques rengaines. « Pardon. J’suis désolé. J’voyais rien, j’étais trop prêt » La voix vient confirmer le doute et lorsque son regard croise le sien, il serre les dents. Mauvaise rencontre. Ou bonne rencontre. Son homosexualité qu’il n’assume pas, massacrant son corps délectable. Il ne peut pas perdre de masque. Pas ici. Pas en public. Jamais. Una avocat droit. Un homme parfait. Il faut gratter, sous les apparences se cache la pourriture. La crasse. « Je… c’est sympa ici. Je viens d’apporter quelques croquis, mais j’suis pas fait pour cet endroit » Son regard, il est froid. Comme de l’acier. Comme la neige de son pays. C’est pourtant l’éveil de ses pulsions qu’il refoule. Avec lui, ce n’est qu’instabilité. Les coups pour la tendresse. Les baisers pour les plaies ouvertes. Il se défoule, se perd dans sa folie pour se rendre compte qu’il passe cette limite, qu’il le blesse et la culpabilité le ronge. Il n’a pas envie d’être comme son agresseur, de laisser quelqu’un brisé et perdu. Il n’est pourtant pas saint. Pour personne. Il pèse ses mots, comme toujours. Il pense avant de parler. Ses mains restent enfoncer dans le fond de ses poches. Pas de contact. Pas de rapprochement. Rien. Plus rien. « L’art n’a pas de préférence. Peut-être tes croquis pourront plaire à d’autres qu’à toi.» Il arque un sourcil. Il n’y a pas de modèle pour l’art, pas de standard. À quoi bon se mettre des limites. Une façon de lui dire de se lancer. Esben, il ne lui a donné que des billets. Ni son nom. Si son rang. Rien. Que le rythme de leur corps, que les souffles perdus.

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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyDim 15 Mar - 0:15

Un garçon perdu, abandonné, laissé pour mort. Crevé à la route. Il lève un regard, c’est vif, peut-être arrogant, il ne sait pas bien, c’est pour se défendre, ne pas se laisser écraser par le poids d’un plus fort. Holden il manque de s’étouffer, de finir par terre, car il oublie de respirer, ça s’entrave à la gorge, pas grand-chose, quelques secondes, et c’est suffisant pour qu’il laisse échapper la toux. Corps qui se détourne. L’homme de la nuit fauve. Il s’en souvient, c’est gravé à sa chair, sous l’écharpe, sous les tissus qui sont des voiles. Qu’on ne voit pas les plaies des autres, l’amour maladif de l’un et le crachat de l’autre. Peut-être pour ça aussi qu’il a des tatouages, que c’est un moyen d’oublier les coups de reins et leurs paumes, les griffes à sa chair. Un garçon perdu. C’est ce qu’il est. Le gosse devant une image paternelle, l’effrayé devant celui qui ne laisse aucune issue. Paraît qu’il devrait consulter, qu’il a trop de troubles, qu’il ferait la fortune d’un psychiatre.

Il s’écarte le plus jeune, le tatoué à la vie. Si il affronte une seconde, il baisse les yeux la suivante. Une nuit. Il n’a pas été capable de le regarder, de se fracturer contre la hargne. C’est de trop pour l’écorché. D’un pas il se décale, à hauteur de l’homme, petit qu’il se sent, trop frêle, trop minuscule face au costume qui le fait ployer. Les mains qui attirent l’attention, les doigts à la nuque dont il se souvient, la sensation et tout revient. Il ne doit pas y repenser. « Vous voulez voir ? » Il ne sait pas pourquoi il vouvoie, pourquoi il ne reprend pas la marque de connaissance que l’autre lui octroie. À cause de l’impression d’écrasement, de n’être qu’un moucheron dans une galaxie surpeuplée. « Vous n’êtes pas obligé, vous pouvez dire non, mais j’ai besoin d’un avis. Je les donne aux gens mes croquis, je ne sais même pas qu’on peut être payé pour ça. De l’art qu’on m’a dit. Je n’y crois pas. Ce sont juste les trous de ma caboche » La peur enraye ses paroles, sa langue qui n’a plus de contrôle, il déverse toutes les pensées, ne peut plus se permettre la moindre barrière. C’est un flot continu, un dégueulis de curiosités, d’interrogations qu’il se permet. Sa joue qu’il mord, pour se punir d’être un imbécile. Les mains dans les poches d’un jean trop grand. « Holden » La main qu’il tend, la demande du prénom qui n’a pas été évoqué. Des souvenirs, c’est un corps et le râle. Il veut savoir le garçon, veut connaître l’identité. Improbabilité de le retrouver là. Pas tant que ça. A bien y regarder. Lui et son costume de soie, c’est son milieu. Holden, il n’est qu’une tâche du cosmos, rien de plus.  Le voilà qui fouille à son sac, cherche les carnets, les derniers qu’il n’a pas montrés. Des corps qui s’échouent, des danses, des contorsions fiévreuses. Ce sont les souvenirs de minuit, les hommes à son corps, ceux à qui il se vend. Les esquisses honteuses, la capture des visages et corps emmêlés, raturés, geignant. Pourquoi lui montrer ça ? Pourquoi revenir ? Holden cherche juste l’approbation d’un autre, un sourire, quelque chose. L’attention qu’il n’a jamais eue. « C’est pas de l’art, juste des souvenirs. Ils veulent m’exposer, je comprends pas, c’est totalement con. Y’a mieux que moi. Vous venez souvent ? Pourquoi ? » Trop de demandes. Il ne sait pas se taire.
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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyDim 15 Mar - 1:08

Haut les cœurs

ft. holden & Esben


« I let it fall, my heart, and as it fell you rose to claim it »
Il ne s’attendait pas à le retrouver, parce qu’il préfère fuir les vices ancrés, les oublier alors qu’ils restent accrochés dans le fond de son crâne. « Vous voulez voir ? » Il n’a pas le choix. Il a envie de le repousser autant que voir, parce que l’art, ca le fascine. Par que lui, le fascine, mais il n’en dira rien. Ils ne sont pas du même monde. Il ne connait pas le sien, comme le gamin ne connait pas ce monde de luxe. Il lui a laissé des billets à outrance, ne se souciant pas du prix. Il ne comprend pas. Il ne voit pas que se rapprocher de lui n’est que péché et vice, que débauche et violence. Se rapprocher d’Esben, c’est se rapprocher de la bête féroce pour mieux crever. Assumer ne fait pas partie de son mode de pensée, surtout qu’il tente de se convaincre qu’il pourra s’en sortir. Avec elle. La seule à faire naître un frisson sur son échine. C’est pourtant différent. Elle lui fait goûter l’espoir d’être saint et ce petit l’enfonce. Le silence s’installe entre eux et le tatoué ouvre la bouche une fois de plus, faisant danser ses lèvres tentantes. Il a envie de le faire taire. Il reste les doigts sur fond de ses poches pour ne pas le toucher. Pour ne pas le briser. « Vous n’êtes pas obligé, vous pouvez dire non, mais j’ai besoin d’un avis. Je les donne aux gens mes croquis, je ne sais même pas qu’on peut être payé pour ça. De l’art qu’on m’a dit. Je n’y crois pas. Ce sont juste les trous de ma caboche » Il soupire, ses lèvres se tendent en un drôle de sourire. « Montre.» Un ordre. Il reste froid, impassible. Du marbre. Le brun, il tend la main. Cette main qui a pu découvrir l’envie étouffante dans son bas-ventre, qui a pu le satisfaire et lui tirer un peu de tendresse. « Holden » Son regard se glisse sur cette main et il arque un sourcil avant d’y enfoncer la sienne. Sa poigne ferme. Sa poigne forte. Lui briser les jointures est tentant, mais il reprend rapidement le contrôle de sa main. Il ne faut pas le toucher trop longtemps. Oublier cette peau et les souvenirs qui se percutent dans son crâne. Oublier le désir qu’il peut ressentir pour ce gamin. « Esben.» A contrecœur qu’il lui lance son prénom. Il ne devrait pas le savoir, l’entendre. Ca ne change rien. Ca ne devrait pas avoir lieu. Ca. Lui. Eux.

Il sort les dessins et il attrape le cahier d’entre les phalanges d’Holden. Il serre la mâchoire. Il sent la rage posséder la moindre parcelle de sa peau. Ça l’allume. Il déteste ça. Ça lui donne envie de tuer, de briser. Esben, il ressemble à ce prédateur. Il est malade, il est fou. « C’est pas de l’art, juste des souvenirs. Ils veulent m’exposer, je comprends pas, c’est totalement con. Y’a mieux que moi. Vous venez souvent ? Pourquoi ? » Il respire, il aspire et lui tend les croquis pour ne pas laisser son regard le lorgner un instant de plus. C’est malsain. Esben, il n’aime pas les hommes ou il les aime trop. Ça goûte la rancœur contre sa langue. Ses phalanges se serrent autour du bras du brun, il l’attire un peu plus loin pour être à l’abri de l’écoute. Ses doigts le tiennent avec force. Il n’a pas envie de briser son image pour une connerie. Pour une nuit. Il l’accule à un mur pour le relâcher. « Tu poses trop de questions.» Un pas en arrière pour ne pas se retrouver près de lui, pour ne pas respirer son odeur à même de faire monter les souvenirs, les désirs. « Tu maîtres bien les traits de crayon. Tu as du talent. Je ne suis pas une référence, je ne fais qu'observer l'art de loin» Il lui tend ce carnet plein d’envie qu’il refuse. Ils sont à l’abri des regards. Il déteste cette tension. « J’ai offert une bonne somme pour cet endroit, j’y suis invité la majeure partie du temps et je suis à la recherche d’une toile pour me plaire.» Il répond. Il ne devrait pas. Esben, il devrait le laisser en plan ce gamin.

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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyDim 15 Mar - 11:48

Esben. Esben. Esben. Il répète le prénom, le fait rouler à la langue. Symphonie. Il aurait aimé connaître le prénom plus tôt. Ça lui permet de se repérer. De savoir. Les autres disent qu’il ne faut pas, que l’anonymat doit être conservé, mais Holden les aimes, eux qui le voit comme un jouet à leur nuit. Il aime les corps qui s’échouent contre le sien, les murmures, et les plaies. Il ne sait pas nier que la douleur, ça lui fait plus de bien que de mal. C’est comme ça. Trop habitué aux coups depuis l’enfance, fallait bien qu’il y prenne un semblant de plaisir. Il ne sait pas pourquoi il continue de parler, pourquoi il s’accroche désespérément. C’est ridicule. D’autres affaires l’attendent. Comme quoi ? Trainer à la rue ? Revoir les gueules fracturées et retrouver Iago le boiteux ? Rien. On ne l’attend pas Holden. Il vogue et s’échoue là où il le peut, un peu partout, et surtout nulle part. Jamais au bon endroit. Esben. Ça revient encore à la mémoire. Juste une nuit. Rien de différent, comme les autres. Un homme et au revoir. Il se ment le gosse.

C’est la panique interne, le chaos du cœur, les sursauts d’émotions. Il n’aime pas ça. La main à son bras, la foule qui disparaît, un coin et les voilà seuls. Ça, il n’apprécie pas, ça l’effraie le gamin. La force n’est pas contrée, il ne peut pas. Brindille qu’il est. Faute de ne pas manger, il devient un sac d’os, les muscles à vif. Se débattre, il sait, cogner, frapper, mordre, plus d’une fois il a du s’en sortir avec les poings. Et ça change de comportement. Il sourit l’imbécile, heureux que ses croquis suscitent de l’intérêt. Comment ça ? Normalement il s’en fout. Il crache au visage de ceux qui y voient de l’art. Peut-être parce que c’est lui et que Holden, il s’attache trop rapidement, qu’il voudrait lui tenir la manche et partir d’ici, retourner là-bas, entre les draps. Un merci qu'il chuchote.

Visage de l’enfant boudeur. « Juste une toile ? Pas autre chose ? » C’est insidieux. C’est le velours qui se glisse à l’ourlé des lèvres. L’invitation. Il change de comportement. Devient l’Eros des tentations. La main qui glisse à la ceinture du plus vieux. Il invente Holden, veut et ne demande pas de permission. C’est le petit diablotin, l’enfant-roi qui quémande l’attention. Rien ne se passe. Une femme qui passe, lui, il a les mains de retour dans les poches de son jean. Un soupir. Ça ne se passe jamais comme il le souhaite. Pas ses envies, celles des autres, il doit ployer. « J’vais fumer, vous pouvez encore changer d’avis, ça a l’air chiant ici » Le corps qui se glisse, et se faufile entre les autres personnes, revient au centre de la galerie et délaisse l’homme. Les portes qui s’ouvrent, l’air qui gorge les poumons, la clope qu’il allume et c’est la bouffée de goudron, la mort aux lèvres, la fumée qui court à la gorge. Assis sur les marches, il divague, laisse le regard capturer les visages, toutes les vies qui courent à sens inverse. L’autre ne viendra pas, l’autre va le laisser crever sur le bord, comme toujours. Faut pas s’attacher. Faut pas les aimer Holden ! Un sursaut et il perd la cigarette qui roule au sol, fini sous la chaussure cirée d’un riche, d’un dégueulasse au compte en banque à l’explosion prochaine. C’est qu’une main à sa nuque, c’est rien, une seconde, mais ça suffit pour la panique mécanique du cœur avachi. « J’demande jamais ça. J’aime pas. Mais il pleut, j’ai pas envie de dormir dehors. J’veux juste un toit, contre ce que tu veux, je m’en fous… je sais cuisiner aussi » Dos à Esben. C’est le flot de paroles, les supplications aussi. La pluie qui martèle et cabosse les rues.  

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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyLun 16 Mar - 2:39

Haut les cœurs

ft. holden & Esben


« I let it fall, my heart, and as it fell you rose to claim it »
«. Juste une toile ? Pas autre chose ? » Simplement ça oui. Surement pas u gamin à même de faire naître le désir dans le fond de ses entrailles. Ce n’est pas ce qu’il cherchait en venant ici. Holden, il est un égarement à la route droite qu’il tente de garder. Esben, il vient profiter de l’art, parce qu’il en est adepte. Il arque un sourcil, ne se rapproche pas trop, préférant garder une distance détente. Qu’une seule nuit. Qu’une seule fois. Esben, il n’assume pas ses envies et ne peut se permettre de céder encore. Jamais. Il sent le moindre des muscles de son corps se crisper au mouvement de la main à son bas ventre. Il a envie de le briser un peu plus. D’enrouler ses phalanges autour de son cou pour lui faire comprendre que ce n’est qu’une simple erreur de parcours. Il ne peut pas être comme lui. Violeur de son enfance. Voleur et détenteur de douleur. Heureusement que les mains du jeune homme retrouvent le chemin de ses poches, parce qu’il aurait usé de force pour le repousser. « J’vais fumer, vous pouvez encore changer d’avis, ça a l’air chiant ici » Il s’extirpe et il a cette impression qu’il peut enfin respirer. Il ne peut se permettre de céder en public, de montrer cette attirance intenable qui la prend lorsqu’il se trouve face à un homme qui lui plait. Ça lui donne envie de gerber, de crever. Ça lui donne envie de frapper. Ca lui pourri la vie de suivre ce chemin de vice, ce chemin insidieux. Il erre. Laisser ses pas s’imprimer dans le sol, mais il n’arrive plus à se concentrer. Il ne pense qu’à ce gamin. Ce foutu gamin qui laisse ses doigts traîne sur sa peau. Une foutue mauvaise idée de se perdre une fois de plus, d’abuser de son corps et de le briser. Il ne faut pas.

Il repose son manteau contre ses épaules, serre quelques mains au passage avant de se diriger vers la sortie où le gamin se trouve. Il sait qu’il est là et est incapable de ne pas s’y rendre, de ne pas ressentir cette foutue envie de se rapprocher, malgré qu’il tente avec force de s’en défaire. Il garde pourtant ses distances. C’est trop important devant les autres, de ne pas montrer cette faiblesse dégoutante. Il se méprise lui-même. « J’demande jamais ça. J’aime pas. Mais il pleut, j’ai pas envie de dormir dehors. J’veux juste un toit, contre ce que tu veux, je m’en fous… je sais cuisiner aussi » Il lorgne son dos un moment, croise les bras contre son torse et roule les yeux pour les poser contre le ciel. Il extirpe de la poche de son manteau des cigarettes et il en braque une entre ses lèvres avant de tendre son paquet au gamin. C’est ce qu’il est. Un gamin perdu face à un prédateur. Il ne devrait pas passer du temps près de lui, au risque de se faire mal. Il aspire la fumée, laisse le poison se glisser dans le fond de ses poumons  afin de recracher les vulptes dans le ciel. « Je peux te payer une chambre pour la nuit. Ma compagne risque de ne pas apprécier que tu vagabondes chez moi.» Au fond, il se fiche d’elle, mais n’a pas envie de devoir inventer quelques explications et n’a pas envie que ce gamin ne se glisse dans sa vie encore plus qu’il ne le fait déjà. C’est trop. Trop de promiscuité. Hors de question qu’il entre dans son antre.

Il imprime quelques pas dans le sol, laisse ses doigts s’enrouler autour de son poignet et il entraîne le brun dans sa marche vers sa voiture. Vers cette voiture sobre et trop classieuse qui sent encore le cuir frais. Il a envie de le remettre en place. Il le laisse prendre place à côté de lui et il fait rouler le moteur. Se met en route vers un hôtel. Le premier qui croisera sa route. « Tu n’as pas d’appartement?» Question simple. Il n’aime pas faire la conversation. Il n’aime pas qu’il soit près de lui ou il aime trop ça. Ça le rend dingue. Ça le rend fou. Ça fait bouillir la rage sous sa peau, dans ses veines. Il roule, aperçoit un hôtel. Il s’arrête dans le stationnement, indécis sur ce qu’il a envie de faire. Lui laisser des billets et filer. Le posséder. Le briser. Esben, il ne peut pas recommencer. C’était déjà une fois de trop. Il en fait déjà trop. S’occuper de ce gamin, ce n’est pas de son ressort. Il extirpe quelques billets de son porte-monnaie. Il en amplement pour quelques jours. Les billets, il nage dedans. « Tu en auras suffisamment.» Couper les points, il ne faut pas revoir ce gamin, mais il en a pourtant envie. Ça fait des semaines qu’il crève de le revoir pourtant, mais il ne l’accepte pas.

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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyLun 16 Mar - 22:36

Compagne. Femme. Mariage. Enfant ? Holden oublie tout ça. Les vies qu’ils peuvent avoir, ceux qui gravitent, les aimés à ces hommes desquels il se glisse dans leurs draps. Leur famille. Il n’en sait jamais rien. Certains parlent, d’autre pas, comme lui. Juste le prénom qu’il a su obtenir. Peut-être un feu. Pourtant, ça lui va bien. Le nord. L’accent qui roule à la langue. Qu’il parle encore, pour dire n’importe quoi, tant que ça résonne, que ça joue aux tympans. « J’suis pas jaloux, je peux partager » Qu’il annonce, comme ça. Un peu d’humour qu’il prétend. C’est du faux. Pas qu’une blague. C’est un cabot jaloux Holden, à accrocher une main, à la mordre jusqu’à ne plus la lâcher. Et les mots se perdent, il revient sur autre chose, sur la route qui défile. Où il l’emmène ? « C’est pas pareil » Un hôtel. Il connaît. C’est comme ça, toujours, un coup et au revoir. Abandonné à la souillure, laissé et jeté avec des billets. Objet utilisé et terminé. L’hôtel, c’est le risque de crever, que l’un soit plus dangereux, qu’il ait le dernier coup, la lame et le rouge est là. « C’est clinique un hôtel, c’est rien, c’est chiant. Et comment j’rentre après ? J’vole une bagnole ? » C’est déjà trop loin de chez lui, de sa rue. Lapin égaré. Mais son terrier, il est pas loin, c’est juste que lui, il n’a pas de sens de l’orientation, qu’il se perdrait dans un supermarché si encore il osait y poser un pied.

Le rire à l’habitacle, ça ricoche de partout, se répercute comme un écho qui ne veut connaître aucune fin. « Sérieux ? C’est c’que vous pensez ? Que j’ai un appart, de jolis meubles et tout ? J’dors à la rue monsieur, et parfois chez des gens » Un appartement. Des années qu’il a perdu le droit d’avoir quatre murs et un toit, des années à espérer retrouver tout ça, ce qui ferait de lui un normal, pas un crevé de la vie. Impossible. Même les petits job qu’il peut trouver, ça fonctionne pas, c’est pas assez et les propriétaires refusent de louer à un gosse de la rue. Paraît qu’il pourrait faire des conneries, éclater les murs et compagnie. Ça inspire pas la confiance qu’on lui dit. Votre visage et vos vêtements, sans parler des tatouages. Ils jugent. N’attendent même pas un mot. Renvoyé à chaque entretien. Capitulation.

Les billets jetés, des casses-toi, dégage qu’il voit dans le regard. Pas envie de tout ça, des verts, de la survie. D’autres se seraient jetés dessus et enfuis, cavale. « J’en ai trop. J’sais déjà pas quoi faire de ceux d’avant. J’en veux pas de la pitié, j’ai pas besoin de tout ça, de votre argent. C’juste que je proposais… » L’argent qu’il rend, pas besoin – en réalité, si, ça lui serait bien utile tout ça mais il sait qu’on lui volera, qu’il faut tout dépenser en trois jours. « Et là-dedans je peux dormir ? J’aime bien l’odeur » Le cuir neuf. Ça change des odeurs de la rue, des crasses qu’il rencontre, de tout ce qui percute les narines. « J’promets de pas faire de connerie. J’veux pas un hôtel. J’peux aussi me casser maintenant si je dérange, j’ai pas envie de vous emmerder » La porte qui s’ouvre, ce sont les pas vers le bâtiment. Il ne dormira pas là, contournera.
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MessageSujet: Re: Haut les cœurs (esben)   Haut les cœurs (esben) EmptyMar 24 Mar - 2:45

Haut les cœurs

ft. holden & Esben


« I let it fall, my heart, and as it fell you rose to claim it »
« J’suis pas jaloux, je peux partager » Partager. Il n’y a rien d’autre à partager que la hargne et le dégout. Que la colère sourde qui lui bouffe les tripes alors qu’il reste près de lui dans cette voiture. Le mélange d’envies indésirables et de rage sourde qui se fait entendre, qui fait vibrer la moindre parcelle de sa peau. Esben, il se contente de silence et laisse son regard se porter sur l’hôtel. « C’est pas pareil » Il serre les dents, ses phalanges autour du volant qu’il tient encore. Ca le rend fou. Cette proximité. Ces envies et le dégout qui roule contre sa langue pour y laisser sa trace. « C’est clinique un hôtel, c’est rien, c’est chiant. Et comment j’rentre après ? J’vole une bagnole ? » Il roule les yeux et les laisse tomber sur lui, détaillant ses traits un moment. D’entre ses lèvres s’échappe un rire cynique. Ce n’est pas comme s’il lui devait quoi que ce soit. Il n’a passé qu’une nuit avec lui. Qu’une foutue nuit qui n’aurait pas dû avoir lieu. « Je ne suis pas ton paternel. Ce n’est pas à moi de m’occuper de ton bien-être.» Esben, ca sent le venin et sa s’étale contre sa langue. Elle claque. Il n’a pas envie d’être là ou il en a trop envie.

« Sérieux ? C’est c’que vous pensez ? Que j’ai un appart, de jolis meubles et tout ? J’dors à la rue monsieur, et parfois chez des gens » Il n’en sait rien. C’est justement le fait de ne rien savoir de sa vie qui lui plait. Savoir ce qu’il est ne le concerne pas. Ne l’intéresse pas. Ce n’est qu’un soir. Qu’un coup. Qu’une connerie dégoutante.  Il ne répond pas. Laisse le gamin parler. Laisse le gamin lui tendre les billets qu’il n’attrape pas et ils viennent s’échouer sur le banc. « J’en ai trop. J’sais déjà pas quoi faire de ceux d’avant. J’en veux pas de la pitié, j’ai pas besoin de tout ça, de votre argent. C’juste que je proposais… » Esben, il ne parle pas. Il laisse le silence s’imposer et lui, il parle de plus bel. Il se défend. Il tente de contourner, de s’immiscer un peu plus dans sa vie et ca le rend fou. « Et là-dedans je peux dormir ? J’aime bien l’odeur » Un soupir. Ses yeux qui se détachent de lui pour se poser par le fenêtre, pour observer le décor. Il n’a pas l’intention de le laisser entrer dans sa demeure, c’est trop intime. « J’promets de pas faire de connerie. J’veux pas un hôtel. J’peux aussi me casser maintenant si je dérange, j’ai pas envie de vous emmerder » Esben. Il a envie de le frapper. De le gifler. De le briser jusqu’à ce qu’il cesse de parler.

Ses phalanges finissent par attraper le poignet du brun avant qu’il ne s’extirpe de la voiture et il l’entraîne contre le cuir une fois de plus. Il n’aime pas le toucher. Il n’aime pas respirer son odeur, ça fait monter les souvenirs et ça lui fait mal. Mal de désir. Mal de se déteste un peu plus, de s’enfoncer un peu plus. « Tu es pénible.» Il se remet en route. Il lui fait signe de se taire et compose le numéro de sa demeure. « Oui. C’est moi. Je ne rentre pas ce soir, je viens d’avoir un dossier et je me dois de m’y pencher pour la nuit. Je vais surement me rendre à mon appartement, si tu as besoin de quoi que ce soit tu me laisses un message.» Là. Elle n’y passe jamais. C’est son antre. C’est là qu’il sauve des psychopathes et elle n’aime pas ce qu’il fait. Ils ne risquent rien. « Ne pense pas que je m’occuperai de toi une autre fois.» Esben. Il n’en a pas envie. Il en a trop envie. Ça risque de mal se finir.
Il se remet en route. Il roule dans le silence. Il s’arrête, devant un immeuble gigantesque. Il s’extirpe de la voiture et lui fait signe de le suivre. Une fois au dernier étage, il ouvre la porte. Un immense endroit, des vitres à perte de vue, une vue sur la ville.

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