undisclosed desires ✶

March 8, 2015.
Elle observe d’un œil distrait le soleil glisser vers l’horizon, une tasse de thé à la main et un plaid autour de ses épaules frêles pour se protéger de la brise légère. Ses pieds s’enfoncent dans le sable humide tandis qu’elle soupire une nouvelle fois, ses yeux couleur noisette toujours fixés vers l’océan. Une fois dans sa vie, elle aurait désiré avoir quelqu’un à ses côtés pour discuter. Pour parler de tout et de rien, pour sourire de choses et d’autres. Juste pour le plaisir d’avoir un peu de compagnie.
Alors qu’Halie ressert les pans de son plaid contre elle, la sonnerie de la porte d’entrée vient briser la musique des vagues contre la plage. Elle se lève rapidement, étonnée d’avoir de la visite un samedi soir. Ses pensées se dirigent prématurément sur un employé de l’agence qui serait venu l’embêter avec un problème quelconque et elle fulmine déjà, mécontente qu’on lui apporte du travail dans son sanctuaire.
La main sur la poignée, elle prépare quelques répliques sanglantes à offrir, mais son esprit se bloque en voyant ce visage. Il ne lui est pas inconnu et pourtant, jamais elle ne l’aurait cru capable de venir jusqu’ici.
- Monsieur Novell ? Je suis désolée, commence-t-elle en reprenant une contenance, mais si vous avez un problème avec les préparatifs, il faut contacter l’ag…
- Non, rien à voir avec le mariage. Il la coupe et elle reste un moment muette, sans comprendre la raison de sa présence. Enfin, si… J’avais besoin de vous parler.
Ses sourcils épais se froncent, formant une ride disgracieuse sur son front. Elle lui fait signe d’entrer en ouvrant un peu plus la porte. Ses yeux ne le quittent pas tandis qu’il observe le salon, une main dans la poche, l’autre frottant nerveusement sa barbe de trois jours.
Ses sourcils épais se froncent, formant une ride disgracieuse sur son front. Elle lui fait signe d’entrer en ouvrant un peu plus la porte. Ses yeux ne le quittent pas tandis qu’il observe le salon, une main dans la poche, l’autre frottant nerveusement sa barbe de trois jours. Halie se rappelle vaguement de la dernière fois qu’ils se sont vus à l’agence. Elle devait leur présenter la décoration des tables ; Wyatt Novell portait alors un magnifique costume bleu marine, étrangement coordonné à la robe de sa fiancée. Aujourd’hui pourtant, alors qu’il se tenait bien droit face à la baie vitrée, il semblait moins gracieux, plus… normal. Son jean lui saillait aux bons endroits et sa chemise, dont les manches étaient retroussées, dévoilés des bras musclés et étonnamment attirants.
Le plaid toujours sur les épaules, Halie se rapprocha doucement, presque imperceptiblement, vers cet homme au visage perplexe. Il se retourna en entendant ses pas et ses yeux lui rappelèrent ce sentiment de solitude qu’elle avait ressenti quelques instants auparavant.
- J’ai peur de faire une énorme erreur.
Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait un client faire marche arrière. Bien qu’elle n’en ait jamais vécu un personnellement, Halie se doutait qu’un mariage pouvait remuer mille et une questions sur le futur de chacun. Est-ce le bon choix ? Ne devrais-je pas attendre encore ? Est-ce que je l’aime vraiment ?
- C’est un sentiment passager, Monsieur Novell. Il disparaîtra une fois que vous verrez Grace marcher vers vous.
Phrase préparée d’avance, qu’elle servait à tous ces hommes incertains. Cependant, elle n’eut pas l’effet escompté. Le visage de Wyatt se décomposa lentement et il ferma un instant les yeux. Alors qu’Halie s’avançait encore vers lui, elle le vit brusquement  combler le peu d’espace les séparant, jusqu’à venir poser ses lèvres sur les siennes.
Une explosion. Un feu brûlant de l’intérieur. Jamais elle n’avait ressenti pareille sensation. Plus rien n’avait d’importance, sauf le contact de sa peau contre la sienne et sa main s’aventurant sur la courbe de son dos. Lorsqu’ils se séparèrent enfin, elle resta muette de stupéfaction. Ce fut sa voix qui brisa le silence naissant.
- Voilà mon problème, mademoiselle Lawther.